| Aller à la page : 1, 2 | | Invité | Ce n’était pas une surprise pour miss Rain que son collaborateur n’ait jamais été un homme de terrain, cela se voyait, ça se sentait. Il avait peaufiné ses compétences d’une autre manière que la brune, mais le résultat était là. Au vu de son âge, il était évident qu’il était dans la maison depuis plus longtemps qu’elle. Ses parents travaillaient pour Hypérion, une lignée de gens juste et intelligents alors. Ronan semblait d’accord avec April sur la plupart des choses, après tout, la vision de deux personnes loyales jusqu’à la moelle à la corporation ne devait pas tant différer. L’ingénieure par contre, ne trouvait pas cela si dommage dommage que d’autres génies ne puissent s’élever car l’une des composantes principales de la réussite, c’est l’audace. Sans la conviction et la force d’avancer, il était impossible de faire rayonner Hypérion, aussi intelligent que l’on soit. Voici alors une question à laquelle cela faisait belle lurettes qu’April n’avait pas répondu, pourquoi Hypérion, était-ce contre l’augmentation des rebelles, était-ce familial comme pour lui ou était-ce autre chose. Malheureusement April n’avait pas grand-chose à raconter sur cela, il n’y avait pas d’histoires extravagantes ou d’illumination claire et précise. Elle sourit à son interlocuteur et prit une mine pensive avant de répondre, le plus sincèrement du monde. ‘ Hmm, j’ai vécu à Opportunity jusqu’à ce que je m’engage dans la milice, c’est sûrement ça qui m’a poussé à accepter la proposition de mes parents. Mes parents sont des gens normaux, rien d’exceptionnels (pensée : Si ce n’est d’avoir engendré un tel joyau que moi). Ils ne travaillaient pas pour la corporation. Enfin, si, tout le monde, tout citoyen honnête, surtout dans cette ville, travaille pour Hypérion, mais ils ne sont que des sous-traitants alimentaires.’ Elle l’aimait sa vie, elle l’avouait. Le soleil brillait, il n’y avait pas de doutes, elle n’avait jamais dérapé. Tout ce qu’elle avait à quatorze ans, on lui avait donné. Elle avait fait tout ce qu’il fallait, en fait elle avait toujours été parfaite. Puis il y a eu Hypérion, les mots qu’elle habite n’étaient alors plus les siens, mais par corps, elle les défendait. Fière de penser tout ce qu’elle pense, aucune once de rébellion n’avait pu s’instiguer chez elle. ‘ Quoi qu’il en soit, si beaucoup de pandoriens trouvent leur compte dans cette stupide et vaine tentative de sortir d’une vie qu’ils n’ont su être capable de redresser par eux-mêmes, pour moi, ce n’est qu’une question de temps avant que cette rebellion soit matée’ Des propos assez durs envers le peuple de Pandore venaient d’être balancés. Clairement April n’était pas là pour pardonner. Elle souffla du nez, repensant aux quelques rixes auxquelles elle avait participé. Elle allait épargner les détails du terrain à sa collègue, cela pourrait semblait assez malvenu. ‘ Alors comme ça, vous êtes d’une lignée pure Hypérion ? On pourra compter sur vos enfants plus tard alors… Enfin si vous en avez ou prévu d’en avoir. Je vous avoue que je n’ai pas trop le temps pour ça personnellement.’ Au cas où il avait des mioches, April évitait de dire que c’était une perte de temps inutile, des enfants à façonner si elle en voulait, elle pouvait en prendre dans les bas-fonds. L’origine comptait peu, c’était l’éducation le plus important selon la spécialiste en cyborgénierie.
| | | Invité | D’un air intéressé, curieux surtout de cette curiosité propre aux scientifiques, Ronan écouta la réponse d’April sur ce qui l’avait menée à ce rang dans la corporation. Une enfance à Opportunity, donc fatalement bercée par tout ce qui faisait d’Hyperion cette grande entreprise fortement influente. Pourtant aux dires de Rain, ses parents n’étaient pas directement des employés d’Hyperion, plutôt de ces petites mains qui permettaient à Opportunity de prospérer. Il y avait un monde entre eux, cela aurait pu être offensant pour certains de devoir travailler avec quelqu’un de si jeune et si différent socialement, pour Hamilton c’était un peu une expérience dans une expérience. Que valait l’éducation d’une petite personne en comparaison de la sienne ?
« Bien d’accord avec vous, cette rébellion n’est qu’une chimère que certains chassent comme d’autres chassent les arches. Les richesses de cette planète ne demandent effectivement qu’à être découvertes, mais ces découvertes se feront ici et non pas dans la poussière des déserts pandoriens. » Ses propos pouvaient paraît durs à l’attention des rebelles, mais Ronan ne voyait réellement, et sincèrement, pas ce qu’ils attendaient de ce mouvement alors qu’Hyperion avait tant offert à Pandore et ses habitants depuis de longues années.
Ce fut finalement au tour de la brune de lui retourner quelques questions, question et réponse qu’il accueillit avec un sourire. En un sens, Pandore pourrait compter sur ses enfants, il n’en doutait pas. Rose et son don seraient une force non négligeable, Calvin et son intelligence, son dynamisme feraient les beaux jours d’un parti ou d’un autre. « J’en ai deux, un garçon et une fille. Et vous avez raison, je pense que ce monde pourra compter sur eux. » Sourire poli aux lèvres, Hamilton tâcha de ne pas trop en dire. Pas besoin d’expliquer que son fils avait quitté le domicile familial car ils ne s’entendaient plus et que sa fille était tout autant le fruit de son amour inconditionnel pour sa défunte femme que le fruit d’une expérience qui avait coûté la vie à sa défunte femme. « C’est effectivement beaucoup de temps, d’investissement personnel mais … le jeu en vaut la chandelle. »
Sans doute qu’ils étaient aussi une source de motivation pour lui. Une motivation à réussir, à faire progresser toujours plus les avancées d’Hyperion pour améliorer la vie des gens, leurs vies à eux. « Je suis sûr que vous pourriez vous libérer un peu de temps en confiant sans doute plus de tâches à votre robot. » Il la taquinait un peu, à sa façon, sans que cela ne se voit. Quoique dans le fond, April semblait avoir déjà doté son robot de pas mal de capacités pour s’aider elle-même.
| | | Invité | La haine de la rébellion, le fanatisme envers Hypérion, ces deux-là s’étaient bien trouvés finalement. April n’avait rien à redire à ce propos, il ne fallait pas forcément être touché par la grâce pour comprendre qu’Hypérion était le présent et sera le futur. Malheureusement, la corporation aussi grande et puissante soit-elle, n’était pas divine, elle n’avait pas vocation à sauver toutes les brebis égarés. Et même si elle était divine, avec un parangon de la mort telle qu’April, sa mission serait de purifier cette planète. Ronan s’ouvrit un peu plus et April apprit l’existence d’une petite Hamilton et d’un petit Hamilton. Deux futurs poids de la société à n’en pas douter, quoiqu’il ne prononça pas le nom d’Hypérion, parlant plutôt du ‘monde’. Un choix de mots anodin se disait April, convaincue dorénavant de son absolue loyauté. La brune haussa les épaules à l’entendre dire que le fait d’avoir des enfants étaient quelque chose de bien, c’était sûrement la vieillesse qui le faisait parler comme une vieille dame, mais elle ne lui en tint pas rigueur, après tout, il fallait des lignées de gens bien éduqués pour un meilleur lendemain. April n’était clairement pas attirée par tout ce truc ‘maman’, tout ce qu’elle entendait de ses amies (anciennes collègues tout au plus) enceintes, c’était qu’elle était devenue de petite pute insupportable sous le couvert de la grossesse. A l’époque, April, toute jeune adjointe au chef de service robotique avait fait renvoyer une demoiselle enceinte car son travail n’était plus assez productif. Évidemment, les bienveillants l’ont stoppée et ont accordé à cette jeune, les congés qu’elle ‘méritait’. Mais en revenant de son congé mat, April était devenue cheffe de service et l’avait transféré vers les bureaux administratifs, là où elle pourrait montrer les photos de son chiard dont tout le monde se fout pendant des pauses cafés de trois heures. La porte s’ouvrit alors que SL4V3 entra dans la pièce, sans plateau. Saisissant la conversation au vol, l’IA programmée pour faire des blagues ou des remarques à April ne put se retenir d’intervenir. Sa fonction s’activa quand il entendit Ronan parler de lui. De toute façon, April a pas assez d’amour pour elle plus un autre individu.April prit une mine blasée en se retournant vers sa machine, intérieurement, ça l’avait fait rire, mais devant Ronan, elle n’allait pas confirmer la chose. Cependant, elle ne l’infirma pas. ‘ Mais j’ai largement assez de haine pour toi. Mon repas ? ’ ‘ Je ne peux pas porter de plateau. J’ai ordonné à d’autres robots de l’amener en hackant leur système de priorité comme d’hab...’ ‘ Ouaiiis, ouais, c’est bon. Bref, comme vous pouvez le voir Ronan, je ne suis pas… Intéressée par le fait de m’occuper d’enfants (pensée : d’intelligence inférieure). D’autant plus que la grossesse ne me siérait point. Ça m’handicaperait.’ April souffla un instant. Confier plus de tâche à SL4V3 ? Ce n’était pas impensable, le bougre était quand même d’une aide vitale pour la brune. Après, ce ne serait aucunement pour s’occuper d’un margat qui remettrai en cause en sa parole. April n’aime pas être contredite.
| | | Invité | Cette discussion prenait une tournure étrange, sans être désagréable, mais Ronan ne s’était pas attendu à discuter enfant et vie personnelle avec April Rain quand on lui avait annoncé qu’il devrait travailler avec elle. Leur collaboration s’annonçait intéressante et ils se trouvaient même des points communs, au moins dans cet engagement avec Hyperion. Les enfants en revanche ne semblaient pas être un point commun mais la brune était encore jeune, elle avait le temps de revoir son jugement là-dessus car personne ne savait dire de quoi demain serait fait. Ce fut le robot de l’ingénieure qui vint interrompre leur discussion en s’y mêlant.
Hamilton haussa un sourcil à la remarque de ce robot, c’était une IA étrange qu’elle avait donné à ce qui n’était qu’une machine, froide, sans âme. La doter de ce qui ressemblait à s’y méprendre au sens de l’humour était un choix original. Rain lui répondit avec la même verve, arrachant un nouveau haussement de sourcil au chercheur, c’était comme voir un frère et une sœur se chamailler, et même si SL4V3 était un robot, il y avait un lien étrange entre la conceptrice et son œuvre. Une œuvre assez évoluée pour prendre le contrôle d’autres congénères. « Et je ne vous jugerai pas, il faut faire les choses selon ses envies et ses possibilités. » Pas qu’il la juge incapable d’être mère, il ne la connaissait pas assez pour porter ce jugement, mais April elle-même semblait reconnaître qu’elle n’était pas faite pour cela.
Le scientifique émit un rictus amusé à sa remarque quant à la grossesse néanmoins. Il était on ne peut plus vrai qu’une grossesse était encombrante. L’image de Camelia, resplendissante à chacune de ses grossesses, lui revint à l’esprit, teintée de cette mélancolie particulière. Elle avait été belle, magnifique à chaque fois, mais il l’entendait encore pester qu’elle ne pouvait plus rien faire sans que cela tienne de l’épreuve. Son regard clair se posa un instant sur les trois cadres sur son bureau, ces trois photos qui résumaient son existence et lui donnaient un sens. Sa défunte épouse tenant Calvin dans ses bras, ses deux enfants ensemble, et cette photo de son mariage avec elle. Ronan chassa les souvenirs, trop douloureux, de son esprit et se reconcentra sur Rain et son robot.
« Si je peux me permettre une question, vous semblez l’avoir doté d’une intelligence particulière, l’humour ? » Il laissa filer un instant avant de reprendre. « C’est un choix audacieux, beaucoup de concepteurs restent … terre à terre quand il s’agit de leurs créations, notamment pour s’éviter trop de confrontations avec leur robot. Vous n’avez pas peur que SL4V3 n’engrange assez de capacités d’analyse et de réflexion pour vous blesser ? » Moralement sans doute, quoiqu’il disposait sans doute de quoi la blesser physiquement, mais ce ne serait pas la première fois qu’une création se tournerait contre son créateur.
| | | Invité | SL4V3 avait encore fait des siennes, mais April avait pris la température de l’entretien et ce n’était pas plus mal, il apportait une part de légèreté que la cyborgénieure n’arrivait pas à apporter elle-même. Ronan, bien que surpris par la chamaillerie du robot et de sa créatrice ne s’en trouva pas outré. Il concevait désormais qu’April n’était pas du genre mère et ce, pour diverses raisons, dont son sale caractère. La petite brune venait de remarquer que plus le temps passait dans ce bureau, moins elle jouait les parfaites petites filles et plus elle était réellement elle-même, bien évidemment, elle se retenait de dire tout ce qu’elle pensait et ne se comportait pas comme la dernière des truandes, mais elle ne se forçait plus. Le scientifique chevronné s’interrogea sur un point, la conception de SL4V3. Le petit robot était doté d’une intelligence poussée et de multiples fonctionnalités, ce qui surprenait Ronan, c’était qu’April lui avait donné de l’humour, un trait bien humain et très compliqué à développer. Le quarantenaire craignait que cela puisse nuire à sa créatrice si le tas de ferrailles se mettait à développer ce qu’on appelle une conscience propre, s’il se rendait compte qu’il était en vie et capable de penser par lui-même. La question était très philosophique en un sens. Où est la limite du progrès, est-ce que le contrôle absolu est un frein au progrès dans le domaine de la robotique. Dans ce monde, on est bien loin des trois lois d’Asimov, dans la plupart des cas, un robot est conçu pour tuer l’humain. Un esclave dans sa condition ne peut se rebeller car il a été formaté pour obéir, que ce soit un humain, une bête ou un robot, sans aide extérieur, sans inspiration, sans âme, la créature enchaînée se complaira dans son univers limité. ‘ Hmm. Bonne question. Une entité capable d’apprendre seule est fondamentalement capable et surtout envieuse d’évoluer. Alors oui, il est possible que si j’améliore encore et toujours mon robot, il puisse développer une ‘conscience’. Conscience est un grand mot, c’est encore du jamais vu en robotique d’élever une machine à ce niveau d’auto-suffisance mental. Par exemple, SL4V3, si je ne suis pas là, ne pourra quasiment rien faire. Sans ordre, il n’a pas de volonté, sans volonté, il ne peut approcher l’envie de rébellion. ’ April jeta un regard à SL4V3, c’était bien un robot, aucune réaction ne se fit entendre de sa part, comme si tout ça était normal. L’esclave ne pense pas. ‘ L’humour est un programme assez complexe je l’avoue, mais donner des traits humains à une machine peut en rebuter certains. Par peur de ce que vous venez de décrire Ronan. Moi, je n’ai pas peur, cet humour a été… programmé, défini, influencé par mes anciens camarades et moi à l’époque du champ de bataille, il y a en SL4V3 une part de chacun de mes camarades tombés pour Hypérion, une part de héros.’ ‘ C’est qu’on est sentimentale ? ’ ‘ Typiquement… ’ April n’était pas sentimentale, légèrement nostalgique, mais c’était tout ce dont elle était capable. Elle appréciait la compagnie de son escadron à l’époque, les blagues et les clashs incessants, la légèreté de la vie. On était jamais plus libre que devant la mort se rappelait-elle. ‘ Et puis si un jour le pire arrive. Alors je passerai à la postérité. La plus grande inventrice de Pandore, la mère d’une nouvelle race de robots pensants. Voilà des enfants qui me siérait bien.’
| | | Invité | Aux discussions personnelles succédaient les discussions philosophiques sur ce qu’étaient ces robots que le tout Pandore, et sans doute d’autres mondes encore, s’arrachait. Créatures sorties tout droit de l’esprit des humains, réponse sans conteste logique aux forces qui s’étaient dressées sur leur chemin depuis la nuit des temps. Les premières machines n’étaient ni plus ni moins que des prototypes, des ébauches, des versions primitives de ce qui occupait aujourd’hui tellement leur vie. Robot conducteur, robot porteur, robot soldat. Ils gagnaient peu à peu de plus en plus de place dans ce monde, à se demander où ils s’arrêteraient. Si les plus irritants de ces êtres avaient tenté de se rebeller contre leurs créateurs, Ronan avait la certitude que d’autres tenteraient. Et cette création d’April, dotée d’une forme d’IA toute humaine, avait tout pour être de ceux-là.
« Vous n’avez pas peur que quelqu’un … détourne l’utilisation que vous en faites ? Je veux dire, pour autant que je juge leur mouvement inutile et puérile, nos ennemis comportent dans leurs rangs bon nombre de personnes intelligentes, très largement capables sans doute d’ajouter à cet être encore inférieur ce qui lui manque pour se retourner contre vous. Non ? » C’était voir le pire cas possible, mais c’était ainsi que l’on progressait à ses yeux, envisager toutes les possibilités, toutes les pires options pour trouver un moyen de les contrer. Pour l’heure fort heureusement, SL4V3 ne montrait aucun signe de rébellion, pas même quand sa créatrice le traitait comme l’esclave de ferraille qu’il était.
Restait que ce programme d’humour était assez intrigant. Comment en était-elle arrivée là ? Rain était fière, autant de son travail sur ce robot que de tout ce qu’elle pouvait et pourrait à l’avenir entreprendre, cela transpirait dans chacun de ses mots. Là où le bât blessait, c’était que ce programme était alimenté par un vécu bien réel, des souvenirs de la brunette. Hamilton garda pour lui ce commentaire, commentaire que se permit le robot. Sentimentalisme, mais il n’allait pas lui jeter la pierre. Rose, sa propre fille, était un sujet d’expérimentations aussi sordide que cela puisse paraître. Mais Rose, justement, était sa fille, et en tant que telle Ronan avait conscience que jamais il ne pourrait aller au bout de sa recherche. L’humain trouverait toujours un moyen de se mettre en travers de l’avancée technologique et scientifique.
Un rire clair fila ses lèvres à la conclusion d’April. « Je suppose que ce serait tout à fait … à propos. » Beaucoup de chercheurs étaient passés à la postérité pour des découvertes ô combien dangereuses pour l’être humain, pourquoi pas April Rain ? « D’ici là, nous ferons en sorte que nos projets communs puissent nous apporter à chacun cette renommée. » Et il avait bon espoir, deux esprits brillants réunis pour une même cause, cela ne pouvait que faire avancer le monde. Le scientifique se redressa sur son fauteuil, ancrant un peu plus le dos contre le cuir du dossier, mains jointes sur son bureau. « Avons-nous autre chose à voir ? Je suppose que vous avez beaucoup à faire, en dehors de vous restaurer bien sûr. » Ils avaient fait le tour de leur projet, il faudrait convenir de la suite de la marche à suivre, des prochaines étapes jallon mais il était confiant là encore.
| | | Invité | April réfléchit rapidement… mais il était trop dur pour elle d’imaginer quelqu’un de plus intelligent qu’elle, quelqu’un d’aussi calé qu’elle, surtout en ce qui concerne ses propres créations. Elle ne laisserait personne modifier SL4V3 sans sa permission et ses ennemis auraient sûrement du mal à s’y retrouver dans le code du robot. La programmation de l’esclave était très complexe et difficile à comprendre de l’extérieur, même si quelqu’un voyait le code, ce dernier était composé par April selon ses propres règles, auto-formée, il n’y avait rien d’une architecture type dans ce robot, tout n’était que non-sens pour un universitaire. Quoiqu’il en soit, April n’imaginait pas cette suite pour elle et son robot, surtout, elle n’imaginait pas ça pour se carrière. En parlant de sa carrière, cela fit rire Ronan de penser à une gloire posthume pour sa collègue. April préférerait que ce ne soit pas le cas, mais dans le pire des cas, elle prenait la renommée, que son nom sonne comme un rêve ou qu’il sonne comme un cauchemar. En attendant l’apogée, les deux éminents chefs de service s’entendirent sur le fait qu’il faille déjà réussir les projets évoqués en cette matinée. Il était l’heure pour la brune de s’en aller, de toute façon, l’essentiel avait été dit, April allait faire son compte-rendu à Rosenbaum et travaillerait aujourd’hui à fournir une liste de son personnel désigné à chacun des projets. La jeune femme se leva de son siège et régla les derniers détails. ‘ En effet, il y a les pré-requis administratifs à faire. Je vous enverrai la liste de mes petites mains et leur niveau d’acréditation pour les deux premiers projets. Pour le projet plus… controversé, il faudra un accred 5+, donc simplement les chefs de service concernées et la hiérarchie seront au courant, comme on avait dit. Je vous envoie ça par mail de toute façon.’ La cyborgénieure fit mine de réfléchir un instant. Elle n’oubliait rien. Elle sourit à son interlocuteur et lui tendit la main, cordialement. Le pacte était signé, impossible de l’extérieur de dire qui avait signé avec le diable. Ou alors il s’agissait de deux diables. April avait l’intention de ne revoir Ronan que pour le super-soldat et pour les points-clés des autres projets. Prenant un peu l’ascendant sur la direction des projets, elle déclara. ‘ Je vous enverrai le planning des réunions de contrôle aussi. Ronan… Je vous souhaite une bonne journée.’ Voilà qui concluait une entrevue qui semblait vouée au désastre et qui s’était soldé par une vision d’un futur meilleur.
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