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Politiquement correct
Tae-O Levyn
Age : 26 ans
Miscellaneous : - Tae-O est proche de son petit frère, il aime beaucoup s’occuper de lui.
- Il présente régulièrement des émissions de variétés et politiques.
- Il n’est d’aucun bord politique.
- Il déteste quand on lui fait des remarques qui ne lui plaisent pas, il peut vite se vexer.
- Il lui arrive de faire des mimiques mignonnes pour obtenir des faveurs ou ce qu’il souhaite.
- Sa famille est importante, il ne supporte pas qu’on en dise du mal.
- Il ne connaît pas vraiment son père biologique.
Localisation : Sanctuary
Date d'inscription : 13/10/2021
Rebels
Tae-O Levyn
Cinq heure trente, le réveil sonne, annonce l’horaire plus précisément de sa voie robotisée, il le répète, à trois reprises. Une masse sous la lourde couette trop grande bouge sur le lit, une chevelure ébène en sort, un front se dessine, des yeux encore plus en amende qu’à l’origine pétille dans la noirceur de la chambre. Le nez apparaît suivit par la bouche aux lèvres minces et le menton, le visage complet de Levyn au réveil sort de son nid chaud et douillet. D’une voix grave et enrouée il demande au réveil de se taire. S’étire en soupirant, comme s’il était déjà lassé de sa journée, comme si tout ce qui s’était passé la veille pesait encore sur sa conscience, sur son humeur. Ne pas se lever du pied gauche, ne pas se souvenir de cette prise de tête avec son collègue des infos qui ne cessait de lui rabâcher que lui au moins faisait de l’excellent contenu. Et bien s’il était si doué, pourquoi ne présentait-il pas les grandes soirées politique. Pourquoi n’était-il pas présent pour présenter les débats avec Hyperion ? Crétin des Alpes. Un abruti complet.

Et bien évidemment Tae-O malgré son professionnalisme avait finit par se mettre en rogne. Il lui avait alors lâché d’un ton tout aussi brusque que froid que s’il était si parfait il n’avait qu’à aller sucer la direction de la chaîne pour une promotion, doué comme il est avec les mots sa langue devrait plaire au grand patron.

Et ce matin il regrette pratiquement cette petite crise, mais pas ses mots, non à quoi bon culpabiliser sur des mots qu’il pense au plus profond de lui-même. Ce type l’agace et ce depuis le début de sa carrière de journaliste télévisé. Avant il était un gratte papier, allait sur le terrain récolter les scoops. Il était au coeur de l’action. Aujourd’hui c’est différent, son physique est non négligeable, son visage presque parfait plaît, et ne laisse pas indifférente les ménagères de cinquante ans et plus, et les midinettes accro à l’image extérieure plutôt qu’à la beauté intérieure. Un monde fait de faux semblants, de perfections mais aussi d’échecs. De laideurs, rien qu’en baissant le regard vers les bas fond de Sanctuary on constatait que cette ville-vaisseau avait un sol pourrie. La hiérarchie y était bien définie. Les « beaux et riches » vivant en haut, la plèbe en bas à ronger les os à même le sol. C’est certes une caricature, mais dans tous types de caricature s’y cache une part de réalité. La laideur ou les défauts qu’on peut faire le plus ressortir au travers de ces traits grossiers.

Mais pour en revenir à Tae-O, ce dernier acceptait enfin de sortir du cocon chaud de son lit, de donner l’ordre au robot ménager et connecté d’ouvrir les rideaux, les volets, d’allumer la télévision sur la chaîne des infos en continus, histoire de se mettre à la page. Ne sait-on jamais ce qu’il peut se produire durant une nuit sur cette planète à la fois performante et folle. Enfilant sa paire de chaussons il avance et quitte la pièce pour parcourir le couloir, passer devant la cuisine, le salon, la salle à manger et se rendre dans la petite salle de sport afin de se déchausser et de faire quelques exercices. Après tout, la télévision reste une affaire d’image, alors il faut savoir l’entretenir du mieux qu’on puisse le faire. Ainsi vu il peut passer pour une personne imbue de lui-même, mais non, si l’on connaît mieux le jeune journaliste il est autre qu’un être s’agaçant vite, brusque, ne pensant qu’à l’image physique parfaite. Il déteste qu’on touche à sa famille, il est un frère aîné aimant, et plus encore envers son petit frère. A cette pensée entre deux séries de pompes un sourire éveille un peu plus son visage, Axel doit venir ce week-end, il va l’emmener au cirque, il va l’emmener au cinéma, ils vont jouer ensemble aux jeux de constructions. Ces petits jeux où lorsqu’on marche pied nu sur l’un d’eux le sentiment que notre âme nous quitte par la voûte plantaire se fait sentir… Voilà ce qu’ils vont faire, en plus de manger de la junk-food devant les dessins animés qu’Axel aura choisi. Son petit frère est vraiment l’un des humains de cette planète qui compte le plus à ses yeux.

Terminant son sport en pensant à ces fameux deux prochains jours, il passait par la case de la douche afin de détendre ses muscles. S’habillant d’un costumes trois pièces élégants il commandait au robot un thé noir et un œuf au plat avec deux toast grillés. Installé sur le siège de bar du plan de travail il déguste sa boisson chaude et mange en silence, écoutant le flux d’informations diffusés par la télévision. Il écoute encore et encore, fronçant par instant les sourcils face aux diffusions parfois absurdes et sans logiques. Il termine son petit-déjeuner, se lève d’un mouvement rapide et filer terminer sa préparation. Echo en main et tout en prenant l’ascenseur il réserve un taxi qui le mènera au studio de la chaîne Pandorienne.

Parvenant enfin à son lieu de travail, il salue de manière sympathique et amicale ses collègues, maquilleurs, styliste, cameraman et compagnie.  Sons assistante est déjà là, il est huit heure tapante, il est pile à l’heure, comme toujours. Dans une heure il débutera sa journée. La petite jeune femme qui lui trottine après tient dans ses mains son planning qu’elle lui énonce. Il le connaît déjà, mais un rappel ne fais jamais de mal à personne. Neuf heure trente il a cette interview matinale avec Madame Sanders une femme connue et reconnue de la grande firme « impériale » -comme dit son beau-père – pour parler des avancements et des projets d’Hyperion dans la sphère médical, mais aussi de la recherche. Par ailleurs et d’après ses recherches, le brun sait que Stefania Sanders a une place particulière auprès du grand Patron. Alors peut-être pourrait-il l'avoir dans la poche afin de parvenir à acquérir des dossiers concernant sa mère. Qui sait.

Les projecteurs sont en place, les derniers réglages se font tandis que Levyn apprend par son assistante que Madame Sanders est arrivée. Il hoche la tête et réajuste sa cravate sombre, puis marche d’un pas sûr de lui dans la direction de la femme blonde, à laquelle il tend sa main. Grande, svelte, blonde, tirée à quatre épingle, un regard glacier, elle correspond parfaitement aux photos des moteurs de recherches. Mais avec ces choses en plus : le charisme, la prestance. Elle dégage de l’élégance et du contrôle. A force de son métier il a fini par être fin observateur, essayant au mieux et surtout au plus juste de découvrir chaque personne qu’il peut rencontrer.

Un sourire s’affiche sur son visage et il avance sa main afin de la saluer convenablement.  « Madame Sanders. Bienvenue sur les plateaux de la chaîne nationale ! Vous a t-on offert une boisson ? » Il ne se force pas, agissant simplement comme à son habitude. Etant poli de manière naturelle, il peut en remercier sa mère qui a toujours veillé à leur inculqué cela. Dans la vie il vaut mieux être poli que désagréable. Mais poli ne signifie pas qu’on peut se laisser marcher sur les pieds. Nombreux sont les idiots qui pensent cela, et Tae-O par chance n’en fait pas parti.

Un léger sourire harmonise un peu plus son visage jeune.  « Etes vous passé par les maquilleurs et les ingénieurs sons ? Si non, je vais vous y accompagner. » Cela lui permettrait un peu de se montrer un poil moins formel, lui demander comment elle se sent par exemple, et en fonction de l’interview peut-être pourrait-il glisser quelques mots concernant sa mère.
Dim 17 Oct - 21:13
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Cela devenait une habitude ces derniers mois de te propulser sur le devant de la scène, toi qui as passé la majeure partie de ta carrière dans l’ombre de Ray Le Juste et régulièrement tu t’interroges sur les raisons de ce changement et à chaque fois tes hypothèses n’arrivent qu’à des conclusions un peu amères.

Avais-tu mis près de trente ans à conquérir la confiance de ton patron? A croire que malgré ce que vous avez partagé depuis ton irruption dans son bureau ne comptait pas beaucoup pour son esprit paranoïaque. D’un autre côté, si confiance il y avait pourquoi te confiait-il un rôle différent? Comme cela coïncidait avec tes revendications concernant les Sirens et les Hulders, tu pouvais y voir une manœuvre habile pour te voir commettre un faux pas dans un exercice qui ne t’était pas familier et trouver un prétexte pour te congédier.

Heureusement pour toi, les choses s’étaient, jusque-là, plutôt bien passées. Ton entrevue avec les représentants de Dahl avaient permis de gagner du temps face à cette compagnie intergalactique pour permettre au maximum d’affiner une stratégie par rapport à ses ambitions sur Pandora. La catastrophe de l’arche avait au moins eu le mérite de montrer toute l’empathie d’Hypérion pour le peuple de Pandora. Tu n'avais pourtant pas oublié que tu avais failli y laisser la vie, sauvée in extremis par John Rider. Tu ne savais pas si tu aimais cela mais maintenant, les membres du Conseil d’Administration s’adressaient parfois directement à toi lors des réunions en plénière. D’un côté, tu n’appréciais pas d’être mise sur le devant de la scène mais d’un autre, s’était un peu comme une protection: personne ne pourrait dire qu’il ne connaissait pas ton existence et ton importance au sein de la firme, si jamais il t’arrivait malheur. Car tu devais bien l’admettre, ta propre paranoïa te faisait envisager le pire.

Le grand paradoxe de ta vie était que tu continues à entretenir la relation intime qui te lie à Ray. Votre capacité depuis toutes ces années à séparer votre relation professionnelle et votre vie privée en était sans doute le secret, mais aussi confinait à la schizophrénie. De ton propre aveu intérieur, il était difficile d’expliquer rationnellement la survie de votre intimité partagée, compte tenu du contexte général de ce qui se jouait entre vous au sein d’Hypérion. Etait-ce pour vous un moyen de garder une main sur l’autre? Était-ce pour toi le goût du danger qui te poussait à fréquenter le loup,toi qui te faisais, depuis toujours, l’effet d’une brebis dans cet univers impitoyable? Sans doute pas tout à fait car ces années proches du pouvoir t’avaient tout de même aguerrie.

Finalement, cela ne changeait pas grand chose. Aujourd’hui, tu allais plonger dan le grand bain médiatique, propulsée devant les caméras de télé par ton patron dont la paranoïa ne s’était pas arrangée ces derniers temps. Entre les attaques de l’Archange, les échecs successifs concernant les arches et une rébellion qui ne désarmait pas, tout cela en plus des conspirations internes; Il ne sortait plus guère de la tour de verre qui lui servait de bunker et dont il ne sortait que par des issues dérobées et solidement escorté d’une garde prétorienne qui te mettait mal à l'aise à chaque fois que tu devais l’accompagner dans ses sorties.

Le conseil d'administration avait fait remarquer que la tête d’Hypérion n’était pas apparu en public ou dans des média depuis l’inauguration du futur hôpital et qu’il n’était jamais bon de laisser croire que le monstre était en train de panser ses plaies. Tout devait laisser penser que tout allait pour le mieux et quoi de mieux qu’un talk show un peu politique pour rassurer la population de Pandora et faire, si possible, grincer les dents des ennemis. Ray en avait convenu mais de là à monter en première ligne…

“Madame Sanders sera la personne toute indiquée pour mener cette mission.”

C’était la nouvelle phrase à la mode ces derniers temps et tu gardais le silence lorsqu’elle était prononcée. Quelque part dans l’ombre, droite et imperturbable ton matériel de prise de note sur les genoux et les dossiers du jour sous le coude, ton visage impassible ne trahissait rien de la panique que certaines de tes nouvelles attributions faisait circuler dans ton esprit. La loyauté avait un prix, celui d’une tranquillité d’esprit inversement proportionnelle à la charge mentale qui croissait en toi à chaque fois que tu te mettais en ordre de bataille pour préparer ces missions, bien loin des bureaux de la Tour Hypérion qui te servait de terrain de jeu d’ordinaire.

“Vous avez toute ma confiance, sinon je ne vous aurais pas proposée pour ce job.”

La veille encore, tu avais fait part de tes doutes sur tes compétences de communicante à ton patron, mais il ne t’avait même pas regardée pour te répondre et n’avait pas jugé bon de te rassurer outre mesure.

“Et puis nos agent se sont chargés de négocier les sujets abordés durant l'émission. Vous en avez la liste non?”

Effectivement. Pour qui te prenait-il? Mais tu savais pertinemment comme cela se passait surtout pour des directs, il suffisait que le journaliste s’enhardisse par une question hors négociation et l'interviewé pouvait se retrouver en difficultés quelque soit son niveau de préparation: tu étais bien placée pour le savoir: une de tes attributions ne consistait-elle pas à visionner des heures et des heures de ces morceaux choisis pour y détecter les signes de danger pour ton patron? Pour te tranquilliser tu pouvais toujours te dire que Ray tenait à ce que toutes les décisions et tous les dossiers importants passent par lui, c’est à dire par tes mains et que donc tu n’avais pas de révisions particulières à effectuer, simplement quelques chiffres et la convocation des tout derniers rapports que le journaliste n’aurait sans doute pas à connaissance, mais tu n’es jamais assez prévoyante. Anticiper, avoir le plus de coups possible d’avance tels étaient tes credos depuis que tu avais failli tomber sous les coups des conspirateurs que ce soit physiquement ou financièrement.

*Tae-O Levyn. Vingt-six ans. Journaliste et animateur de télévision. Aucune obédience connue donc, dangereux par principe.*

Evidemment, les services de renseignements d’Hypérion ont fait leur enquête sur le jeune homme. Talentueux, juste ce qu’il faut d’ambition et si on en croit les commérages des couloirs de la chaîne qui l’emploie, sympathique la plupart du temps mais un peu soupe au lait.

*Façon de dire qu’il a du caractère. C’est vraiment une non information. Comment arrive-t-on à son poste sans caractère?*

Cela fait longtemps maintenant que ta journée à commencé et paradoxalement, un ne te sens pas aussi sous pression que d’ordinaire. Sans doute parce que tu sais que tu ne devras pas accourir vers ton patron pour qu’il puisse te confier une nouvelle idée qui engendrera une nouvelle tâche.

*Formulé ainsi cela ressemble à de la lassitude, mais il faut reconnaître que Ray a du génie et c’est toujours passionnant de se pencher sur ses projets. J’ai beaucoup appris à son contact et je continue à apprendre.*

Effectivement. Disons que tu ne te voyais pas laisser ton patron sans les dossiers du jour à proximité de sa dextre; Quitte à encombrer son bureau, si on peu qualifier la file case en inox sécurisée contenant la dizaine de dossiers, de désordre et d’encombrement, il y trouverait tout ce qu’il pouvait demander pour pouvoir continuer à travailler. Tu avais briefé une des secrétaires de l’étage sur les rituels du grand patron d’Hypérion et sur la conduite à tenir en cas d’imprévu. Ironie de la chose, tu te conduisais avec la personne la plus puissante de Pandora, dans cette absence momentanée comme une mère qui confiait son enfant à une baby-sitter pour la première fois.

D’ailleurs tu avais tout de la femme qui sortait, voire qui avait un rendez-vous galant. Ta matinée avait débuté comme toute les autres à la différence près que l’on pouvait remarquer une housse à vêtements suspendue à une des patères de l’entrée, chose inhabituelle pour ton intérieur, toujours impeccablement (trop) rangé. Sous le miroir un petit coffret couvert de cuir vernis attendait lui aussi de comprendre ce qui lui arrivait, lui qui ne quittait que rarement la coiffeuse stricte de ta chambre.

Chemisier blanc et tailleurs classique gris chiné sur des escarpins de cuir rose pastel, le maquillage discret et les cheveux soigneusement coiffés, tu t’étais sentie un peu encombrée, lorsque tu avais saisi le cofret et la housse, son sac à l’épaule, pour rejoindre ton chauffeur. Il avait alerté de sa présence par le signal gentiment clignotant et bourdonnant au-dessus de ton ascenseur privatif. C’est lui à qui allait échoir ton chargement et qui le monterait dans ton bureau, l’accrocherait soigneusement avant de s’éclipser. Comme quoi, chacun se doit de respecter les rituels de celui ou celle qui l’emploie.

C’est dire si ton réveil dans ton pyjama homme de satin blanc ivoire, ton passage par la salle de bain et ton rituel du thé devant te revue de presse étaient loin lorsque, les derniers détails de ton absence s’étaient retrouvés réglés. Tu pouvais à présent te consacrer pleinement à ton rendez-vous médiatique. Comme beaucoup de rendez-vous, il répondait à un besoin des deux partis. D’un côté la chaîne de télévision se devait de livrer des contenus inédits à des abonnés, le journaliste se devait de prouver qu’il était capable de se confronter à une pointure de ce monde et Hypérion devait de temps en temps sacrifier aux exigences de la communication. La firme ne pouvait pas inaugurer de nouveaux chefs- d'œuvre tous les jours, les publicités passaient très vite inaperçues et il fallait faire oublier aux habitants privilégiés des cités la menace que représentait, pour tous, l’Archange.

L’archange! Avec les sempiternelles remarques sur les inégalités de la société pandorienne, ce serait sans doute les deux points épineux dont tu espères te tirer avec les honneurs. Après tout, l’opinion des habitants de la planète ont plutôt tendance à plébisciter Hypérion. Tu ne devrais donc pas avoir trop de mal à dresser un bilan plutôt positif de l’action de la firme. Cela fait maintenant plus d’une semaine que tu prépares cette intervention télévisée et tu ne parviens pas à te sentir légitime pour représenter la société. Évidemment tu connais les dossiers mieux que personne, mais tu n’es pas preneuse de décision, tu n’es qu’une assistante. En dehors de Ray d’autres pontes de la major aurait pu remplir cette mission. De quoi avoir une nouvelle fois l’impression d’avoir été envoyée au charbon avec la possibilité de servir de fusible si les choses ne tournaient pas comme elles le devaient.

C’est le moment de te préparer à rejoindre les studios de télévision. Tu t'assures que la porte de ton bureau est bien verrouillée, attape la housse à vêtement et le coffret avant de presser un bouton à peine en relief sous une étagère qui libère le passage vers le petit cabinet de toilette à ta disposition. C’est un des avantages de ta fonction et de ta position. Il n’est pas question pour toi de préter le blanc à la critique même du point de vue de l’hygiène et de la présentation. Il y a tout de même plus de trois heures que tu es active et tu n’aimes rien laisser au hasard. Ce n’est que lorsque tu t’es refait une fraicheur que tu peux enfiler la tenue que tu as composée pour l’occasion. Tailleurs immaculé avec pantalon coupe slim qui mettra tra silhouette longiligne en valeur Quant à ta veste que tu porteras nude, sa coupe prouvera à tout le monde que malgré les années, tu as toujours la taille fine. Tu porteras les manches relevées sur les avants bras pour rester fidèle à ton image de dynamique. Des boucles d’oreilles aux formes géométriques en Onyx et cristal auront un effet chic sans donner une impression de luxe ostentatoire que tu juges toi-même indécent pour les téléspectateurs. Comme d’ordinaire, ton maquillage se veut subtil mettant l’accent sur tes yeux dont le bleu acier reste une valeur sûr au sein de la firme.

Tu vérifies dans le miroir que tout est parfaitement ajusté, remets une mèche sscandinave derrière l’oreille. Quelle ironie pour l’ancienne adolescente et étudiante qui arborait jean sans coupe définie et pull over trop grand dont les manches cachaient jusqu’à tes mains. Ne parlons pas des blouses de laboratoire jaunies par les projections diverses lorsqu'elles n’étaient pas rongées par des produits plus ou moins caustiques. Te voilà depuis que tu occupes ce poste, soucieuse de ton image. Ray a su te faire comprendre que qoi que tu en penses tu avais une fonction de représentation. Hypérion devait être fière de toi comme de tous ses employés.

“Si Hypérion est fière de toi. Les gens qui nous soutiennent le seront aussi et si tu conquiers seulement quelques esprits ce sera toujours des soutiens supplémentaires.”

Les premières fois, il jouait le rôle d’une sorte de pygmalion tournant autour de toi cherchant comment améliorer sa créature, venant relâcher un bouton trop prude ou t’offrir le bijou qui rehaussera l’effet que tu provoques chez les autres. Aujourd’hui, tu n’as plus besoin qu’il intervienne et tu es capable comme aujourd'hui de porter une veste à même la peau.

Huit heures trente tu monte comme prévu dans le véhicule de fonction qui t’attends. Tu n’as pas besoin de regarder à travers la large plage arrière qui inonde l’habitacle de lumière, tu sais qu’une voiture avec chauffeur et deux membres du service de sécurité vous suit. Tu répugnes à toutes ces précautions et la plupart du temps tu parviens à t’en dégager. Mais aujourd’hui, tu n’as pas eu le choix.

“Il suffit que la rébellion se mette dans le tête de dépêcher un commando pour faire un carton sur une huile de chez nous…”

A croire que Ray tient toujours à toi. Pourtant de ton côté, tu estimes que ce serait mal joué de la part des rebelles d’intenter une action contre à ta personne. Cela ne ferait que renforcer l’image de défenseur de l’ordre de Ray et de sa firme.

Huit heures quarante sept; avec deux minutes de retard, tu descends de l’élégante berline qui t’a conduite devant les locaux de la chaîne. Visiblement tu es attendue. Un homme très bien de sa personne, les cheveux grisonnant sur les tempes t’accueille avec le sourire.

“Madame Sanders. Soyez la bienvenue parmi nous. C’est un honneur…”

Tu serres la main qu’il te tend tout en remerciant pour son amabilité. Dans ton esprit, tu es déjà concentrée sur ce qui se profile aujourd’hui pour toi.

“Si vous voulez bien me suivre… Je vais vous montrer votre loge. La maquilleuse a été choisie par vos services… Vous trouverez de quoi vous désaltérer et s’il manque quoi que ce soit, n'hésitez pas.
_ C’est bien aimable, mais je crois que tout sera parfait ainsi Monsieur Levyn est déjà arrivé je suppose.”


Huit heures cinquante et une. Te voilà assise face au miroir entre les mains de la maquilleuse dont tu évites d’écouter les compliments.

Neuf heures une. Tu ressors de ta loge et tu n’as pas de mal à reconnaître le visage de celui qui sera… Comment le qualifier? Un partenaire pour le spectacle que vous vous apprêtez à donner? Le serpent qui déposera toutes les chausses-trappes qu’il pourra pour faire monter son audimat?

*Le jeu commence maintenant.*

Les yeux pétillants et un petit sourire au lèvres, tu prends la main qu’il te tend tandis que tes yeux le détaillent rapidement. Il serait inconvenant de le scruter comme une bête curieuse, mais ne pas y prêter attention tout autant et une tenue est toujours révélatrice d’un interlocuteur. Celui-ci sait ce qu’il vaut et sait se mettre en valeur sans plus de manières que nécessaire.

“Tout est parfait. Vous êtes un hôte remarquable.

Tu emboites le pas à Tae-O Levyn.

“Non les réglages son n’ont pas encore eu lieu.”

Paraître détendue n’a jamais fait de mal.

“ Vous n’allez, de toute façon, pas me trafiquer une voix de sorcière. Je regarede vos émission et je sais que je peux vous faire confiance.”

Même si par la force des choses, c’est vrai, un peu de flatterie n’a jamais fait de mal au démarrage d’une relation professionnelle.
Mer 20 Oct - 13:27
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Tae-O Levyn
Age : 26 ans
Miscellaneous : - Tae-O est proche de son petit frère, il aime beaucoup s’occuper de lui.
- Il présente régulièrement des émissions de variétés et politiques.
- Il n’est d’aucun bord politique.
- Il déteste quand on lui fait des remarques qui ne lui plaisent pas, il peut vite se vexer.
- Il lui arrive de faire des mimiques mignonnes pour obtenir des faveurs ou ce qu’il souhaite.
- Sa famille est importante, il ne supporte pas qu’on en dise du mal.
- Il ne connaît pas vraiment son père biologique.
Localisation : Sanctuary
Date d'inscription : 13/10/2021
Rebels
Tae-O Levyn
Élégante et à la fois sûre d’elle, c’est ce qu’elle dégage. La poigne ferme assure qu’elle est bien une femme de confiance avec un fort potentiel. Son patron durant ses années d’études journalistiques lui avait bien appris qu’on pouvait en savoir beaucoup rien qu’avec une poignée de main. Si elle était ferme et dynamique on avait face à soi une personne avec du caractère, une personne de confiance, mais aussi avec un tempérament dont on peut se méfier sous cape. Les poignées fermes mais non dynamiques mettent en avant un vis-à-vis sympathique et qui vous considère comme son égal. Tandis qu’une poignée de mains molles et lente, signifie la plupart du temps que l’individu est déjà las de bien des choses, qu’il peut se dire « force tranquille » mais qu’en réalité il est juste quelqu’un de mou et de non dynamique, qu’il risque de trop rien apporter mis à part l’ennui.

Cette leçon il s’en souvient encore, cela lui sert d’ailleurs au quotidien. Il peut ainsi savoir rapidement en plus de ses recherches personnelles à qui il a affaire face à lui. Cette salutation échangée, Tae-O ne peut que confirmer ce qu’il avait entendu et lu sur le personnage de Stefania Sanders. Mais il lui attribue en plus l’élégance naturelle et la beauté de l’âge de certaines femmes allant vers l’âge mûr. Elle restait belle, il ne va pas dire le contraire. Notant cette remarque dans un coin de sa tête, il hoche simplement la tête en l’entendant répondre concernant les réglages du son.

Ne se défaisant pas de son sourire sympathique et bienveillant qu’il peut arborer la plupart du temps lorsque tout va comme il le souhaite, il lui adresse un signe l’invitant à le suivre. A ses paroles il pince faiblement et de brèves secondes ses lèvres l’une contre l’autre. L’heure tourne, et souvent les réglages sons sont les plus long. Pourquoi ne pas l’avoir mené aux ingénieux sons en premier ? Au moins tout aurait été prêt, elle aurait juste eu à enfiler le matériel. L’humour dont elle voulait faire preuve le fait faiblement sourire, toujours avant un passage à l’antenne il reste distant, mais là il faut ben qu’il fasse aussi la conversation puisqu’il la aussi entamé.  « Ah oui vous les regardez ? Qu’en pensez-vous ? » Petit piège pour être plus ou moins certain qu’elle visionne ses émissions autant de variétés que politiques. Il apprécie quand on lui dit que son travail est bien fait, mais aime aussi connaître l’avis franc et réaliste des spectateurs. Et même si l’audience n’en aura peut-être que faire du coeur névralgique de l’interview il sait que sur les réseaux il y aura du monde pour envoyer à coups de hashtag des commentaires, et parfois peu importe ce qu’ils sont, agréables ou haineux, cela lui fait gagner des points en audimat. Les haters, cette bande de crétin pas tenté qui ne s’aperçoit pas qu’elle participe à sa  montée dans les sondages des émissions télévisuelles.

Cela le fascine autant qu’elle puisse l’agacer. Mais là n’est pas le moment pour devenir un tantinet irrité par les aléas de son métier. Après tout, personne d’autre que lui n’a désiré qu’il devienne journaliste !

Posant à nouveau son regard brillant sur la blonde, il souffle légèrement, presque pour la taquiner, répondre à son trait d’humour.  « Une voix modifiée ? Si vous insistez je peux le faire demander ! » Il hésite à rajouter une phrase mais il la retient la trouvant bien trop piquante pour un début de rencontre professionnelle. Etre sur la mesure, le bon dosage, tout n’est que subtilité, le poids des mots importe beaucoup, une erreur de formulation et l’invité peut prendre le risque de s’insurger ou non, et inversement.   « L’antenne devrait bientôt débuter, je reste là  afin de vous accompagner jusqu’au plateau. » Il se montre toujours avenant, présent, avec une légère bienveillance dans le ton. Autant ne pas perdre de point. Il a bûché son sujet et espère tout de même en être à la hauteur.

Cela fait un moment qu’il n’a pas été sur la scène pour une interview avec une personne venant de la grande firme. Il stresse, un peu, mais rien ne le montre, il est professionnel. Il est le Tae-O Levyn de la télévision. Pas du grand écran non, jamais une carrière dans la comédie, le théâtre ou le cinéma ne l’a tenté. On joue déjà suffisamment un rôle dans la vie quotidienne, auprès de son patron, de ses collègues, même derrière le filme de la caméra, derrière les écrans quels qu’ils soient. Et une fois dans sa bulle personnelle, on se relâche, il se relâche, se détend, se permet d’être un peu plus lui-même. Même si ici il a son mot à dire, même s’il se montre susceptible, il reste dosé, un véritable challenge pour sa personne qui a véritablement des difficultés à contrôler son irritabilité sans cesse à fleur de derme. Et tout en entrant dans ses pensées quelque peu autocentrée, il patiente les mises au point des micros avant de relever la tête et le regard vers son assistante lorsqu’il entend le claquement agaçant de ses talons ignoble ressemblant à des sortes de savates qui ne tiennent pas aux pieds, il se tourne vers elle, sourit, du moins esquisse un sourire. La petite jeune femme lui annonce alors qu’ils seront à l’antenne dans moins de cinq minutes. Il serre les dents, s’obligeant à ne pas les faire grincer, moins de cinq minutes et il doit traverser quasiment tout le plateau et une partie des coulisses pour faire son entrée. Il déteste qu’on le presse lors de sa propre émission, mais il ne dit rien, avale la pilule. Il se contente donc de hocher encore une fois la tête. Puis, son regard se porte sur Madame Sanders. Il fait signe à l’ingénieur son d’accélérer un peu le rythme.  « Ca ne vous dérange pas d’accélérer le pas ? » Question à laquelle il n’attendait pas forcément de réponse puisqu’il allait tout de même se déplacer d’un pas rapide et sûr de lui pour faire une entrée comme à son habitude.

Le micro bien raccordé, il fait un signe de tête à la femme de le suivre, et avance rapidement, enjambant les câbles, des accessoires traînant au sol, se tortillant, se contorsionnant pour éviter de se cogner ou qu’on lui renverse une boisson indésirable sur sa tenue. Il en avait certes une re rechange dans sa loge, mais il n’aime pas le retard, il n’aime pas qu’on le salisse, ça l’agace. A force d’être ainsi, le côté souriant et amical du jeune journaliste peut disparaître, ou bien on peut simplement se dire qu’il s’agit d’un grand professionnalisme, un poil exacerbé.

Une fois sur le plateau, il s’installe derrière le bureau et fait mine de lire le journal du matin même. Dans l’oreillette il entend le « top » de son assistante, il baisse le journal numérique et affiche un sourire rectangulaire charmant – sa marque de fabrique – et salut le public inexistant face à lui, mais présent dans leur salon, sûrement vautré sur le canapé pour certains, actifs pour d’autres, dans les transports pour d’autres encore. Il se lève après avoir présenté le sommaire de son émission et annonce :  « Merci d’accueillir notre invitée exclusive, à la fois femme droite, loyale et tête pensante de la firme Hyperion ! Madame Stefania Sanders ! » Tout est parfaitement réglé, en temps et en heure. Il avance et avance sa main de manière un peu plus chaleureuse encore, puis invite l’élégante à prendre place confortablement sur le fauteuil confortable, il suit d’ailleurs le mouvement, ne mettant pas entre eux un bureau. Non, il s’installe sur le second fauteuil, face au sien mais tout aussi de trois quart. Il pousse la tasse contenant de l’eau vers l’invitée, geste permettant de mettre à l’aise. Tout est millimétré, il connaît par coeur ses gestes, ses faits, c’est un peu répétitif, mais c’est ainsi. Cela fait parti du métier.

Une fois bien assit, il commence alors à faire un résumer de la carrière de la femme à sa droite, il s’est renseigné, espérant ne pas faire de gaffe non plus.  « Désormais vous approchez peut-être le sommet de votre carrière, mais qu’en est-il des projets de la firme au sein de votre département ? L’hôpital a bien gagné le coeur de nombreux pandoriens, mais qu’en est-il encore de ceux doutant des soins prodigués par un hôpital plus ou moins à l’effigie d’Hyperion ? » Il la regarde presque intensément, détaillant sans trop se montrer insistant son visage, espérant quelques mimiques ou ombres de rictus pouvant lui permettre d’approcher une plus fine analyse, à titre personnel, en la personne de Sanders.
Jeu 21 Oct - 21:54
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Pour le moment tout se passait pour le mieux et tu n'avais aucune raison de suspecter que quelque chose puisse ne pas se dérouler comme prévu, si tant est qu’une interview ou toute autre aventure inhabituelle puisse se dérouler comme prévu.

L’abord du journaliste, bien qu’il fasse assaut d’amabilité et que cette dernière puisse être considérée comme suspecte, était plutôt agréable.

*Accueillir son invitée de façon désobligeante l’exposerait sans doute à ce qu’elle tourne les talons et le laisse en plan, ce qui ferait sans doute désordre sur le bilan de ses activités. *

La poignée de main sans être exagérément chaleureuse avait été franche comme celle de deux personnes en affaires qui avaient envie que tout se déroule pour le mieux et les prochaines minutes promettaient d’être plus détendues que ton transfert de la tour d'Hypérion à celle de la chaîne de télévision. Le journaliste était à coup sûr quelqu’un d’intelligent et cela confirmait les renseignements que tu avais pris sur lui. Au minimum, il faisait tout pour que tu aies l’impression qu’il te prenait au sérieux et te considérait comme à la hauteur du moment médiatique que vous alliez passer ensemble.

Tu dois bien l’avouer, ton expérience des hommes de presse et de communication est assez superficielle. Tu es consciente que beaucoup est dans le paraître et en même temps, tu te demandes jusqu’à quel point ils ne sont pas du tout ce qu’ils paraissent. Sans doute ni plus ni moins que toi. Quelle image penses-tu donner alors que tu suis le parcours qui sert de préliminaire au début de l’émission proprement dite ?

*C’est sans doute une des choses les plus compliquées à évaluer. Disons que je cherche au moins à paraître compétente et civilisée. Ne pas ressembler à une cruche qui ne connaît rien aux dossiers sur lesquels elle va sans doute être interrogée et répondre avec un minimum de courtoisie sans sembler tout accepter. C’est sans doute la partie la plus compliquée. *

Effectivement, tu dois être capable de poser certaines limites mais avec le sourire. Crois-tu en être capable ?

*Il y a des circonstances dans lesquelles j’ai appris à le faire, mais là, avec la conscience que des millions de personnes que je ne vois pas en sont les témoins, cela fait la différence avec ce dont j’ai l’habitude. *

Tu veux dire que l’ombre de Ray Le Juste est une protection non négligeable et votre complicité met en échec bien des manœuvres. Les petits comités dont tu as l’habitude te permettent de jauger leurs participants et de manœuvrer à ton tour en fonction. Alors qu'aujourd'hui, derrière Monsieur Levyn tu devines potentiellement tout Pandora.

“Tout va bien ? Pas de contre-temps ?”

Quelque chose sur le visage de ton hôte ressemble à de la contrariété. Son pincement furtif des lèvres ou ce voile étrange passé dans son regard… Mais en bon professionnel il fait disparaître cette sensation qu’il a fait naître en toi.

“Vous seriez surpris de savoir tout ce que je peux regarder. Surtout lorsque je suis invitée par quelqu’un de votre renommée.”

Un petit sourire d’autodérision pour signifier que tu es comme tout le monde, capable de regarder des programmes considérés comme très populaires. En fait, tu dois bien l’admettre, c’est la nécessité qui te pose devant le petit écran.

“Vous êtes un grand professionnel et vos émissions sont toujours très préparées. Je me trompe ?”

Maintenir un peu de doute dans tes affirmations a au moins le mérite de ne pas paraître péremptoire et trop sûr de toi.

“Vos temps d'antenne politiques sont intéressants ne serait-ce que parce que vous parvenez à trouver des angles de réflexions inédits et en matière de variété, je suis heureuse parfois de découvrir de nouveaux talents…”

Tu laisses passer quelques pas avant de poursuivre.

"N'est-ce pas trop difficile de concilier des domaines aussi éloignés ? Vous n’avez pas peur du mélange des genres ? Pardonnez cette question d’une novice qui est en train d’inverser les rôles…”

Une chose dont tu es consciente en tout cas, de par ta position d’équilibriste que tu tiens au quotidien, est qu’il doit être bien difficile de tenir entre ceux qui demandent toujours plus de spectacle de moment fort et ceux qui aiment retrouver leurs pantoufles médiatiques. Entre la complaisance, l’ennui et la modernité et le racolage médiatique, le faux pas doit être si vite arrivé.

Tu ne sais comment il a reçu ta réponse, mais ce n’est pas très important. Tu te laisses même aller à un petit rire lorsqu’il te propose de te prendre aux mots concernant ta voix. Tu agites légèrement la main en signe de dénégation.

“Il faut savoir se contenter de ce que l’on a parfois.”

Mais un technicien s’approche avec un boîtier minuscule et une pince micro.

“Madame ?”

Comme on le lui a sûrement appris, il attend que tu tournes la tête vers lui pour poursuivre.

“Où préférez-vous que l’on positionne le boîtier ? Votre ceinture ? Votre poche ? Nous avons choisi une pince blanche pour aller avec votre tenue…
_ C’est parfait. Délicate attention. Je pense que la ceinture sera préférable.


Tu soulèves le panneau arrière de ta veste, tu n’imagines pas l’effet que tu susciterais si tu la déboutonnais. D’un geste expert, le technicien pince sur ta ceinture de cuir verni, rose pastel, la petite boite de quelques centimètres de côté dont l’antenne n’est qu’une légère protubérance sur le dessus. Deux secondes plus tard, ce sont les revers de ta veste qui reçoivent les deux pinces micro, à peine visibles.

Merci
_ Je vous en prie, Madame.”


Puis ton attention revient à ton hôte et maître de cérémonie de ce qui t’attend. Oui l’antenne devrait bientôt débuter et tu sens les battements de ton cœur accélérer dans ta poitrine.

*C’est une manifestation normale de l’organisme lorsque l’individu est confronté à une hausse du stress à l’occasion d’une nouvelle expérience. *

Cette capacité à remettre les choses à une place cartésienne t’aide à accepter de prendre une respiration plus profonde sans te sentir en position de faiblesse. Et d’ailleurs au bout d’une demi-minute, ton muscle cardiaque reprend un rythme plus acceptable. De son côté, tu te demandes ce que ressent Tae-O Levyn. Est-ce une interview de plus ou bien peux-tu avoir la présomption de penser que tu es un personnage assez important pour apporter un nouvel enjeu à ce numéro de son émission ? Si tu en crois tes notes, les huiles d’Hypérion se sont faites rares sur le plan médiatique ces derniers temps et d’ailleurs, c’est bien pour cela que tu es là. Tu lui jettes un regard, mais si tu es capable de maîtriser son stress, il doit bien l’être aussi. Après tout, il est sur son terrain, dans son émission et c’est son métier de se prêter à l’exercice. Cela fait quelques avantages pour le journaliste.

Un compte à rebours se met en place dans ton crâne. Celui aboutira à ton entrée en scène pour le peuple de Pandora. Personne ne te connaît dans le grand public. Tous sont hypnotisés par l’image légendaire de Ray Le Juste qui tient le haut du pavé sur cette planète depuis qu’il l’a prise sous son aile. Certains connaissent des pointures comme Flick, mais une assistante n’a jamais eu les honneurs de la lumière.

*Et elle ne s’en portait pas plus mal. *


D’un autre côté, l’idée que tu puisses avancer des pions en rapport avec tes désaccords avec Ray t’a forcément traversé l’esprit. Ce seront sans doute de toutes petites graines. De celles qui n’ont l’air de rien mais qui pourront faire germer des idées un peu plus puissantes si tu n’es pas rappelée à l’ordre.

*Contentons-nous d’être à la hauteur de ce qui est attendu de nous et ensuite on verra, si une porte s’ouvre…*

Un peu de silence s’insinue entre toi et ton hôte, de quoi laisser le temps aux ingénieurs du son de finir leurs réglages et à son assistante de faire son apparition précédée par le raclement de ses talons. La malheureuse ne peut pas prétendre à ta classe, mais peut-être que son salaire ne lui permet pas de prendre soin d’elle et de son image aussi bien que toi. Elle a en tout cas le mérite d’être là quand il faut et tu ne peux t’empêcher de regarder ton bracelet montre comme pour recaler ton compte à rebours sur les cinq minutes annoncées.

H moins quatre minutes. Les muscles des maxillaires de ton hôte roulent sous ses joues et contrastent avec son sourire. Une contrariété, le stress ? Le reste de sa personne ne laisse rien paraître d’autre et pour ta part, tu sais que tu joues sur du velours. C’est le moment où tu peux jouer avec le temps et la machine en apparence bien réglé de la chaîne et de l’émission. Cela finit de te détendre, enfin, presque. Qui serait capable de te départir de ta concentration ? Visiblement, le temps a commencé à jouer contre le maître de cérémonie si elle en croit la première injonction qu’il lui adresse, même si elle est présentée sous forme d’une question rhétorique. Non bien sûr, cela ne te dérange pas et tu prouves ta bonne volonté en suivant le rythme de l’animateur.
H moins trois minutes. Tu ne prends aucun risque de trébucher dans un des nombreux obstacles qu’on ne voit pas devant ton petit écran mais révèlent toute la technique mise en œuvre pour produire même une simple interview. Ce serait trop bête de rouler sur un câble et de te tordre la cheville et l’animateur qui t’avais demandé de presser le pas peut bien pester intérieurement... Tu imagines bien qu’une caméra aurait capturé ce moment dont la chaîne et ses concurrentes auraient fait leurs choux gras sans parler des réseaux plus ou moins sociaux. Tu as presque envie de rire en te rendant compte du parcours du combattant que cela représente d’accéder au plateau, mais tu ne permets qu’à un petit sourire amusé de se frayer un chemin jusqu’à tes lèvres.

H moins deux minutes. Un technicien te barre enfin précautionneusement le passage tandis que le journaliste se met en scène derrière le bureau du studio.

“Madame, s’il vous plait…”

Tu hoches la tête en signe d’agrément. Attendre dans l’ombre, tu sais parfaitement faire et cela te permet de te dessiner un visage de circonstance avec ce mélange d’énergie et de bienveillance qui te vont si bien.

*Espérons que ce sera le cas pour tout le monde et que ce ne sera pas interprété autrement. *

H moins une minute. Ton rythme cardiaque se rappelle à toi avant de se discipliner. Tu admires la façon que ton hôte à de faire vivre dans ses premiers mots les spectateurs invisibles pour vous. Tu ne sais pas si tu pourras les matérialiser même mentalement. Heureusement, ton point d’appui sera la journaliste et la conversation que vous aurez dans les secondes qui arrivent
Les doigts d’une main que tu ne regardes même pas te décomptent les dernières secondes avant de te libérer le passage. Tu te forces à avancer naturellement vers ton hôte. Ton sourire est ton meilleur passeport. Tu joues à merveille la nouvelle rencontre qui se joue devant les caméras. La poignée de main chaleureuse accompagnée d’un

“Bonjour Monsieur Lavyn. Merci de m’accueillir”

Tu contournes le fauteuil que l’on te présente, et y prends place comme si tu étais chez un ami. Après tout, les hostilités n’ont pas commencé et le journaliste a été plus que loyal et accueillant jusque-là. Les deux mains sur les accoudoirs et les jambes gracieusement croisées, tu ne saurais dire comment tu te sens mais pas en danger pour le moment. Il te faut gérer toutes ces nouvelles choses qui se présentent à toi.

*Réduire l’environnement à Levyn pour le moment. Ne pas se laisser distraire par des analyses parasites. *

Tu regardes la tasse qui glisse vers toi avant de reporter ton attention sur le portrait qui est fait de toi. Il est globalement bien renseigné en dehors du fait qu’il te prête peut-être plus d’importance que tu n’en as. Son désir d’entrer dans le vif du sujet marque une volonté de mettre du rythme dans votre conversation. Tu lui adresses un sourire reconnaissant et modeste.

“Vous êtes décidément aussi prévenant que votre réputation le laisse entendre. Vos téléspectateurs vont penser que c’est moi qui dirige la destiné d’Hypérion. Je me dois de préciser que je ne suis qu’une modeste assistante. Assistante qui fera tout pour être à la hauteur de vos questions, mais assistante tout de même.”


Tu prends le temps de choisir les mots supposés répondre à la salve des premières questions.

“Pour tenter de répondre à vos questions, les spectateurs ne sont pas sans savoir que les projets de la firme que je représente sont multiples et se succèdent sans relâche dans le seul but d’apporter le progrès à tous les habitants de la planète. Les énumérer tous serait fastidieux.”

Poser des fractions de temps entre tes phrases te permet de peser tes mots et d’asseoir ton image de calme.

“ Mais puisque vous posez la question du tout nouveau centre hospitalier et de son accès, je vous avouerai que je n’ai pas grand-chose à répondre aux sceptiques.”

Un petit sourire désolé à destination des mauvaises langues imaginaires passe furtivement sur ton visage avant que tu ne poursuives ta réponse.

“ Je dirais simplement en guise d’explication que cet hôpital, comme tous les autres d’ailleurs, possède des conventions avec toutes les institutions de prise en charge de la santé. L’interconnexion que nous maintenons avec elles permet la prise en charge immédiate des patients et l’avance minimum de frais. D’autre part, vous connaissez la fondation que nous avons créée et qui permet de soigner même les plus démunis.”


Lentement tu croises tes doigts sur ta ceinture avant de continuer aussi calmement que tu as entamé ta réponse.

“Peut-être une dernière chose sur le sujet au risque d’ennuyer vos téléspectateurs. Nous n’allons pas nous mentir. Cet hôpital est bien à l'effigie d’Hypérion, réputée pour sa recherche médicale, mais un virus se soucie-t-il de qui administre les soins au malade ? Ce malade aurait-il mieux guéri avec les mêmes soins dispensés ailleurs ?”

Un dernier sourire que tu veux complice, en direction du journaliste

"J'espère avoir répondu à vos premières questions...”
Dim 24 Oct - 21:24
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Tae-O Levyn
Age : 26 ans
Miscellaneous : - Tae-O est proche de son petit frère, il aime beaucoup s’occuper de lui.
- Il présente régulièrement des émissions de variétés et politiques.
- Il n’est d’aucun bord politique.
- Il déteste quand on lui fait des remarques qui ne lui plaisent pas, il peut vite se vexer.
- Il lui arrive de faire des mimiques mignonnes pour obtenir des faveurs ou ce qu’il souhaite.
- Sa famille est importante, il ne supporte pas qu’on en dise du mal.
- Il ne connaît pas vraiment son père biologique.
Localisation : Sanctuary
Date d'inscription : 13/10/2021
Rebels
Tae-O Levyn
L’échange se faisait de la manière la plus simple possible : professionnelle. Sans outre passer la barrière pudique de chacun, après tout, tous deux étaient là pour travailler, non pas pour sympathiser et se coller une bonne claque amicale sur le dos tels deux amis de longue date. Mais le point qui lui permet de rester détendu le plus possible est qu’il se trouve dans son élément. Les coulisses du studio il les connaît par cœur, comme sa poche.
Néanmoins suite aux premiers dialogues, il ne peut s’empêcher de sourire plus encore. Du moins par humilité, et le désir de la chercher un peu plus concernant cette soi-disant variété visuelle qu’elle semblait s’offrir le taquine fortement. Il est curieux, désireux d’en savoir plus, mais là n’est pas le sujet. Il est plutôt l’heure et le temps de se préoccuper des quelques dernières touches et retouches avant le passage à l’image. Cela ne l’empêche pas de continuer à bavasser un peu avec son invitée de marque qu’il remercie humblement suite à ce compliment.

Sa renommée, qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Qu’il est l’une de ces personnes plus ou moins connues ou célèbres, qui, lorsqu’il parle d’une forme de tasse qu’il apprécie, va faire un tabac et une rupture de stock ?! Clairement pas, ce genre de scoop ridicule il en aurait sans aucun doute déjà entendu parler. Et il se serait amusé avec, du moins en apparence, pour faire bon genre, mais ça l’aurait forcément mis en colère. Il connaît sa réputation, l’audimat en est la parfaite preuve. Mais pour le journaliste cela doit s’arrêter là, au petit écran. Jamais intéressé par le grand écran ou les séries, il ne voit pas l’intérêt de jouer des rôles encore et encore, alors qu’il en offre déjà un en publique, du moins devant la caméra. Une image lisse et sans défauts, juste du charme et de l’assurance.
Alors oui, il trouve cela amusant quand on lui parle de renommée de manière générale, mais encore plus lorsqu’il s’agit de la sienne. Dans la rue tout le monde s’en fiche de sa pomme et tant mieux. Et le choix de sa réponse se porte sur les questions suivantes.

 « Vous ne vous trompez pas. Après tout on ne plonge jamais sans savoir un minimum nager, pour cette émission il en va de même. Je suppose aussi que vous vous êtes renseignée, d’où le fait d’avoir sûrement visionné plusieurs des émissions. »

Il sourit poliment, pas un mot plus haut que l’autre, toujours courtois. Etre poli et respectueux ce sont les bases si l’ont veut attirer un peu de semblant de sympathie de la part d’une personne face à soi.

 « Merci pour vos éloges, je tiens toujours à faire un bon travail, à ce que les débats restent intéressant et juste en matière de temps d’antennes ou de paroles. Vous êtes curieuse je ne vois pas le mal à cela. Non, les sujets sont si différentes et variés que je ne risque pas de me mélanger les pinceaux. »

Et pourtant du jour au lendemain il devait changer de registre, jouer le journaleux politique un jour, et jouer le journaliste présentateur de divertissement le lendemain. Il y aurait quoi devenir dingue, hors il trouvait ainsi son équilibre. S’il restait là comme journaliste politiquo-je-vous-comprends, il s’ennuierait à coup sûr. Il préférait jouer sur deux tableaux. Plus de variétés et moins d’ennuis, moins de routine du genre métro-boulot-dodo. Il n’aurait pas supporté. Il aurait sans aucun doute péter un plomb, fait une sorte de burn out, le grand terme à la mode de ces dernières années dans bien des branches professionnelles. Autrefois bien plus connu dans le monde de l’aide et su soin, aujourd’hui grand nombre en sont touchés et peu importe leur boulot. Il sont surmenés, ne sachant plus par quel bout s’en sortir, il craquent donc tout bonnement et se retrouve dans l’incapacité d’exercer convenablement leur métier. Pour s’éviter un tel parcours et des arrêts à la suite des uns et des autres, le brun avait opté pour se dédoubler, changer ainsi d’environnement médiatique lui semblait plus sain.
Au début sa mère avait trouvé cela étrange, mais Tae-O avait usé et un peu abusé de bons arguments et elle avait finit par le comprendre, pour au final fier de son fils aîné. Axel, son cadet pouvait prendre plaisir à se vanter auprès de ses camarades que son grand-frère côtoyait des « stars » et que c’était « grave trop cool ».

Pour l’heure il termine de guider son invitée dans ce dédale de couloirs longés par des câbles, et assourdissant de tout ce raffut pré-émission. Il la dirige vers les ingénieurs du son qui s’occupe des micros et règlent les siens une dernière fois. Son assistante est là, il ne reste que peu de temps. Levyn aime être en avance et bien en place, mais tant pis, cette fois-ci il y sera pile à l’heure. Ila choisi, prendre d’abord soin de l’accueil de son interviewée. Le reste il verrait au fur et à mesure.

Le jingle de début d’émission, les lumières qui se porte sur lui, lui utilisant les dernières générations de journaux pixelisés. Son sourire et son air enjoué, tout est parfaitement synchronisé, comme un ballet qu’il a répété plus d’un millier de fois, et pour être plus dans la réalité il s’en approche, du millier. Il sait aussi qu’une émission spéciale sera filmée et diffusée en direct sur les écrans des téléspectateurs.
Intérieurement il est bien plus stressé par cette millième que par l’émission actuelle.Là il fait son boulot.

Il débute d’ailleurs en accueillant la femme toujours aussi élégante même avec des micros accrochés à sa veste légère. Il agit comme à son habitude, tout est toujours bien millimétré. Si bien qu’il peut lancer les hostilités en se référant par instant au prompteur au loin. Mais ce qui lui importe le plus ce sont les réactions non verbales de la blonde élégamment installée sur le fauteuil face à lui.
Il esquisse quelques sourires francs, et hoche par instant la tête en la laissant parler, avant de feindre un léger rire quand elle se dit simple assistante. Une assistante certes mais haut gradée. La carte de la modestie est donc sortie, bien, il le prend en note mentalement.

 « Si vous n’étiez que modeste assistante vous ne seriez peut-être pas là, qui sait ! »

Il joue sur les compliments détournés concernant la carrière de Sanders. Il a bûché sur son sujet pendant un bon moment. Il a même décidé de commencer l’interview en parlant d’un projet plus ou moins récent mais qui a fait et fait toujours du bruit dans de nombreux sondages.
Toujours à l’écoute et réellement intéressé, il fronce un instant les sourcils, notant encore des petites choses sur lesquelles rebondir.

 « Vous dites donc qu’il vaut mieux aller se faire soigner dans le dernier hôpital au moins une fois pour se faire son avis. Hors, malgré l’association et le minimum d’avance des frais, bon nombre de personnes se méfient encore, de peur de se faire entuber concernant les prix et les aides proposées. »

Ca il le tient de certains de ses collègues n’ayant pas le même mode de vie, ou juste en allant sur le terrain en se déguisant en mal fagoté. Il a cherché encore et encore, bon nombre de jours d’affilés afin de faire grossir son dossier.

 « En effet, l’image d’Hyperion n’est elle pas prononcée ? Chez certains il y a un risque d’intimidation. Nous vivons certes dans un monde où la technologie règne presque en maîtresse, pourtant des personne démunis et âgés ont fait remonter le fait que toute cette nouvelle technologie les effraie et préfèrent aller simplement chercher un médicament chez leur pharmacien ou dans le vieil hôpital publique du coin. Et nous savons que ces vieux centres de santés sont de plus en plus mal desservis en matière de bons soins. »

Pour se montrer quelque peu dans l’empathie de ses propos, il adresse une légère moue et un regard doux envers Stefania Sanders.
Certes parler de la santé n’est pas de son domaine mais cela fait partie du processus de son interview.
Sam 6 Nov - 21:42
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Il se dit parfois que les journalistes frayent avec le milieu sur lequel ils ont l’habitude de travailler. Au moins entre toi et Tae-O Levyn, il n’en est rien. Tu ne sais pas trop quelles sont les habitudes de ton hôte, mais de ton côté, tu ne connais pas de journaliste ni personne de la presse. Il aurait fallu premièrement que tu y sois confrontée, or c’est ton baptême du feu aujourd’hui. Évidemment, tu as eu à traiter des dossiers avec la sphère des médias par le passé, à faire barrière entre elle et ton patron. Mais justement, cela s’est le plus souvent traduit par la prise de distance par des communiqués les plus laconiques possibles. Au mieux, si l’on peut dire, une brève conférence de presse durant laquelle, tu ne regardais pas vraiment les journalistes. Un bon cliché de l’assistance te suffisait ensuite à faire le point sur les organes de presse qui avaient dépêché leurs envoyés plus ou moins spéciaux. D’ailleurs Monsieur Levyn n’avait jamais fait partie du lot.

*Il ne se contente pas de ce genre de manifestation si un sujet ne le mérite. Il intervient après, s’il se révèle un aspect obscur digne de creuser un peu. *

Presque à chaque fois ton intervention se termine par un “Je vous remercie de votre attention” formel en même temps que tu fermes ton dossier que tu as à peine consulté, car le connaissant par cœur, avant de tourner les talons. C’est à peine si tu entends les “Madame Sanders ! S’il vous plait, une question pour le Daily Sanctuary” qui fusent dans ton dos. Lors d’inauguration de lieux tels que le nouvel hôpital, Ray se fait un plaisir de se prêter à l’exercice de la conférence de presse de circonstance durant laquelle les sujets qui fâchent sont soigneusement évités. D’ailleurs les journalistes un peu pugnaces ne se hasardent pas dans ses événements ou sont suffisamment fichés par tes services qu’ils ne sont pas invités.

Pour résumer, ta présence sur un plateau de télévision était une sorte de remise en cause de l’équilibre trouvé entre Hypérion et la presse. Motif supplémentaire de te montrer à la hauteur, car même si cette mission t’avait été imposée, tu n’aurais pas le loisir de te défendre en cas de fiasco. Rien d’étonnant donc à ce que tu aies pris toutes les garanties possibles avant de te présenter devant le bâtiment de la chaîne et que tu pèses chacune de tes attitudes et de tes phrases. Inutile de te montrer trop de glace, mais dangereux de te montrer trop proche. Bien sûr de ce côté, il n’y avait pas de danger lorsqu’on te connaît, mais savait-on jamais, quelle habileté pouvait déployer le journaliste pour te mettre dans sa poche. Heureusement ce ne semble pas être le cas aujourd’hui et tu t’en félicite. Cette rencontre reste des plus professionnelles. C’est à mettre au crédit de Monsieur Levyn, même si ta méfiance ne devait pas s’endormir pour autant.

Le journaliste semblait pour l’heure préoccupé par le bon déroulement, tout d’abord, des préambules à votre entretien, puis du démarrage de son émission. Tu imagines que c’est comme beaucoup d’événements. Lorsqu’ils débutent avec une bonne dynamique, le reste en découle plus facilement. Mais cela ne tient parfois qu’à de petits détails. Pas surprenant alors que tout s’agite autour de lui et qu’il contrôle tous les aspects de son émission. Visiblement, il aime ça et il se trouve dans son élément ce qui lui permet de continuer la conversation en même temps qu’il peut se concentrer sur ses routines pré-antenne. Lorsque les rituels sont bien installés, on peut se consacrer en parallèle à autre chose. C’est ce que t’avait confié le batteur de ton groupe, lorsque tu étais adolescente. La vraie indépendance des gestes et des fonctions cérébrales n’existe pas vraiment. Il s’agit surtout de mettre sur pilote automatique certaines procédures pour libérer de la place à d’autres.

Petit à petit, tu brosses un portrait de ton hôte qui sera quelque part aussi ton adversaire. Pour le moment c’est plutôt la distribution des bons points, ce qui te permet de rester vigilante et de ne pas compter sur une éventuelle faille. Si la flatterie le touche, en tout cas, il n’en laisse rien paraître. Même si un sourire de satisfaction vient parfois ponctuer une des tes remarques sur lui et son travail, il ne laisse rien paraître d’une possible autosatisfaction, vanité ou autre suffisance.

*Depuis le temps qu’il est en haut de l’affiche, il a dû apprendre à relativiser les feux de la célébrité et même essuyer des revers. C’est toujours propre à rabattre les prétentions de tout un chacun. *

Tu sais de quoi tu parles, toi qui as dû te battre au sein des laboratoires alors que tu pensais que seuls tes diplômes et les compétences que tu t’attribuais devaient suffire à donner du poids à ta parole et tes projets. Tu as vite appris que d’autres critères pouvaient venir troubler les règles du jeu que tu pensais pouvoir édicter, à tort ou à raison.

Un sourire amusé s’esquisse sur ton visage lorsque le journaliste lui fait comprendre que vous êtes sans doute aussi bien armés l’un que l’autre pour l’entretien qui s’annonce. Tu es opiniâtre, froide, calculatrice et parfois implacable, mais on doit reconnaître que tu es bonne joueuse. Tu sais reconnaître lorsque ton interlocuteur fait mouche, même s’il ne doit pas s’attendre à te voir battre en retraite.

*Reconnaître les forces et les faiblesses de chaque parti est un bon point de départ pour le succès, même s’il n’est pas tout. *

Se mélanger les pinceaux. Cette façon de parler ne colle pas tout à fait avec ce que tu attends de ton interlocuteur, mais sur le fond tu acceptes bien volontiers les explications qu’il accepte de te donner, derrière lesquelles pointe une certaine fierté du travail bien fait. Tu te demandes si un grain de sable dans les rouages bien huilé de sa préparation ne serait pas capable de le faire déraper. Mais tu n’es pas là pour ça et tu n’es pas suffisamment familière de l’endroit, de ses cérémonials et de son fonctionnement pour te risquer à de telles expériences.

*Encore faudrait-il en avoir le mobile. Semer le chaos doit toujours se justifier. Par contre je continue de penser que jouer sur des registres différents est soit l’expression d’un vrai talent soit bien dangereux. *

Pourtant, de ton côté, tu jongles entre ta fonction d’assistante et tes propres recherches dans la section sept. Les fonctions sont très différentes et parfaitement cloisonnées, mais l’exercice s'apparente tout de même à celui de ton hôte. Tu te vois donc forcée d'admettre que Tae-O Levyn possède comme toi une grosse force de travail qui lui permet de mener tous ses projets de front. Tu as toujours pensé que cette qualité que chacun s’accorde à te reconnaître n’était pas méritée. Pourtant peu de gens sont capables de passer autant de temps sur des dossiers, de les décortiquer à ce point et d’enchaîner des heures de travail de l’aube à tard dans la nuit.

*Le travail n’est fini que lorsque tout est prêt. Alors seulement on peut aller dormir. Il y a aussi des jours plus courts lorsqu’on parvient à anticiper les tâches à accomplir. *

Cette façon de rendre tes exploits banals te ressemble bien. En même temps, ce qui semble être une seconde nature, ne mérite pas d’être souligné.

*C’est ce que m’a appris mon père. C’est lorsque l’on parvient à se surpasser que l’on mérite des louanges. *

Il pourrait craindre pourtant que ta résistance finisse par craquer que le surmenage ou même le burnout ne s’abatte sur tes épaules. Ne t’arrive-t-il pas de ressentir la fatigue, la lassitude ? Comme tout le monde oui. Il est des soirs lorsque tu rentres dans ton cocon dans cette résidence de luxe qui est la tienne où tu ne penses qu’à une chose à t’endormir et que tout le monde t’oublie, les secrétaires, les directeurs de département et même parfois ton patron. Des soirs où tu rêves d’un sanctuaire inexpugnable où personne n’aurait droit de cité. Pourtant cinq heures de sommeil suffisent à recharger tes batteries et te lancer à nouveau sur la trace de la prochaine mission, celle pour laquelle tu t’investiras comme si tu jouais ta vie.

En tout cas, lorsque tu regardes ton hôte prendre place sur son studio, tu ne peux t’empêcher de te demander s’il est de la même race que toi, celle des psychorigides obnubilés par la perfection de leur travail. Mais la question restera en suspend pour l’heure car les choses commencent dès le jingle de l’émission et les premières paroles du journaliste, ses premières questions et tes premières réponses. Et par-dessus ses premières répliques. Si tu t’attendais à une partie de plaisir, il y avait là de quoi te détromper. Tu sais immédiatement qu’il n’y aura pas de complaisance à ton égard et derrière ses allures policées, Tae-O Levyn va faire son travail sans arrière-pensée. Heureusement que des phrases et des réparties fourbes, tu en as entendues bien d’autres et tu commences à savoir lorsqu’il y a lieu de répliquer ou de laisser dire. Ton poste et ton importance au sein de la firme, tu en as déjà parlé et tu ne vas pas te justifier une fois de plus malgré la relance de ton interlocuteur. Tu te contentes de lui adresser un petit sourire de remerciement lui signifiant que tu lui laisses la responsabilité de ce qu’il avance même si c’est très flatteur de sa part. De toute façon, qu’il le croit ou non, tu n’as pas de position officielle autre que celle de l’assistante de Ray Le Juste. Si tu commences à être consciente de ton pouvoir au sein de la firme, officiellement, tu n’as aucune prérogative décisionnelle. Tu n’es donc ici qu’au mieux, en tant qu’une humble porte-parole.

Le sujet de l’hôpital est bien plus intéressant et semble retenir l’attention du journaliste. “Bon nombre de personnes” ne veut rien dire en soi, mais ce pourrait être suffisant pour faire douter le grand public sur les visées du centre de soins dernier cri, tout récemment sorti de terre.

“Certains se méfient, dites-vous ? Par crainte de ? Vous parlez donc de personnes qui ne sont pas encore venues s’y faire soigner. La mauvaise réputation qu’ils construisent, pour peu crédible qu’elle soit, est bien triste, je l’avoue, mais gageons que le temps en fera évoluer la nature.”

Tu pourrais citer les indices de satisfaction collectés depuis l’ouverture de ce nouveau centre, mais assommer les spectateurs avec des chiffres n’est pas très habile ni très vendeur. Quelle ironie de penser qu’il faille faire de la publicité pour un hôpital. “Soyez malade, cassez-vous quelque chose pour venir profiter des soins dernier cri de notre hôpital flambant neuf !”. Mais déjà la suite du chapitre santé arrive dans la bouche de ton hôte télévisuel. Essaie-t-il de te piéger ou de pointer les insuffisances du système public ? Le problème de la technologie et du progrès est récurrent depuis que l’Homme est Homme. Tu es un peu étonnée que ce vieux débat ressurgisse ici, mais soit, tu veux bien te prêter à l’exercice. Ton visage prend une certaine gravité. La santé n’est pour personne, un sujet à prendre à la légère et les habitants de la planète n’ont pas à être jugés pour leurs choix en la matière. Tu gardes donc le ton posé que l’on te connait, pour répondre.

“Personne ne nie que l'innovation et le progrès peuvent effrayer. C’est un fait depuis l’aube de la civilisation. Il faut laisser le temps aux nouvelles technologies d’entrer dans le quotidien des gens. Convaincre de l’utilité de nouvelles techniques ne se fait pas en les forçant à les adopter. Seule la preuve de leur efficacité et de leur utilité viendra à bout, au fil du temps, des réticences. C’est pourquoi, Hypérion ne se permettra jamais de blâmer ceux qui continueront à se tourner vers les structures qui les rassurent et en qui ils ont confiance fussent-elles moins performantes, comme vous le soulignez si justement. Les Pandoriens n’ont pas besoin que l’on rappelle l’importance de la confiance entre le patient et leur système de soin.”

Pour le moment, les questions ne sont pas trop agressives et la population est suffisamment satisfaite de l’action de la firme pour que tu aies le sentiment que ta modération sera la bienvenue dans les foyers.
Dim 7 Nov - 10:03
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Tae-O Levyn
Age : 26 ans
Miscellaneous : - Tae-O est proche de son petit frère, il aime beaucoup s’occuper de lui.
- Il présente régulièrement des émissions de variétés et politiques.
- Il n’est d’aucun bord politique.
- Il déteste quand on lui fait des remarques qui ne lui plaisent pas, il peut vite se vexer.
- Il lui arrive de faire des mimiques mignonnes pour obtenir des faveurs ou ce qu’il souhaite.
- Sa famille est importante, il ne supporte pas qu’on en dise du mal.
- Il ne connaît pas vraiment son père biologique.
Localisation : Sanctuary
Date d'inscription : 13/10/2021
Rebels
Tae-O Levyn
L’interview est lancée sur les chapeaux de roues, il sait ce qu’il doit faire, soit dire, comment rebondir, comment se comporter, comme si tout est calculé, millimétré. Et ça l’est, en quelque sorte, il sait son texte mais il n’est pas un robot, il a préparé son sujet. Utilise des mots simples pour être compris de la majorité des gens, aussi idiots soient-ils. Rester dans le vaste flou concernant les êtres réticents aux progrès que propose l’immense firme. Mais de tout temps au-delà de ce que peuvent conter les manuels il y a toujours une réticence face à la nouveauté chez certains ; Comme si la peur de voir leur petit confort être trop chamboulé, être tant bouleversé qu’ils se sentent submergés par la moindre évolution. Néanmoins l’humain est tout de même doté de cette capacité d’adaptation, certes plus pointue chez quelques uns que chez d’autres plus lambda.

Tae-O pourrait juger, montrer qui sont ces gens là, ces crétins pas tenté par l’évolution du monde, mais il respecte l’anonymat, et si lui aussi avait participé - avec un regard plus éclairé – à cela il n’en restait pas moins satisfait et dubitatif à la fois concernant certains soins, l’ayant mené à retourner voir son médecin de famille à Opportunity.
Cette fugace pensée lui rappelle la douleur vive et aiguë qu’il ressent par instant dans son dos. Il la chasse rapidement sans quitter des yeux son interlocutrice, ne pas lui laisser la chance de voir une faiblesse, car il n’en transparaît aucune chez elle, et pour être d’égal à égal il faut agir de la même façon. Etre en parfait accord du moins dans le comportement.

Tout en l’écoutant, il hoche la tête et esquisse un sourire avant de reprendre.  « Donc vous les invitez à venir se faire soigner même une fois pour parvenir à faire évoluer et changer leur avis défavorable. Ma foi, c’est une idée, et j’espère que nos téléspectateurs en prendront bonne note ! » Un petit sourire anime son visage et il regarde une caméra rapidement. Tenté d’ajouter quelque chose, il se retient de justesse, n’étant guère pour le fait d’exhiber sa vie privée. Privée, c’est bien un mot pour signifier que cela ne regarde que lui et personne d’autre. Même à sa mère il ne dit pas tout, comme pour ses sortes de kystes osseux poussant au niveau de ses omoplates. Il ne faut pas l’alarmer. Donc ne pas alarmer le public. Il faut les guider sans imposer sa pensée, son contrôle, faire croire qu’ils l’ont décidé, alors qu’on insinue cette idée délicatement dans leur petite boîte crânienne bouffée par le flux des écrans devant lesquels ils bavent à longueur de temps. Pourtant c’est aussi ce public qui lui offre sa réputation, fait monter son audimat, lui offre un salaire digne d’une pseudo célébrité. Mais à côté de cela, Levyn aime son métier, les recherches, aller sur le terrain quand il le peut.

Reposant son regard sur l’agréable blonde en face, il hoche la tête une nouvelle fois et sourit un peu plus, de ce charme particulier, il en joue, ce sourire bienveillant.  « Vous parlez de confiance entre praticiens et patients, mais que pensez-vous de la confiance qu’accorde la population envers la firme pour laquelle vous officiez ? Vous le savez comme nous tous, Hyperion a sut gérer une crise puis une autre, mais qu’en est-il du futur ? Hyperion assied-il sa position contre cette femme aimant le goût du spectacle avec supplément d’explosifs ? » Le changement de sujet n’est pas subtil, il le sait. Tae-O est connu pour ses interviews cash, où les sujets, même épineux, sont abordés tout en décontraction. Cela fait partie du principe de base de son émission. Passer par leplus grand nombre de sujets s’il peut, avec détente mais sans langue de bois.

Assis confortablement sur son siège, le jeune journaliste sonde un instant plus intensément son invitée. Cherchant à prévoir sa réponse, il se doute bien que la politesse, la souplesse des phrases sera présente tout en étant un tantinet piquante. La bienveillance pourra être présente, mais le regard glacial de la blonde semble parfois en total contre-indication de ce qu’elle tente faire passé. Cela il l’a remarqué en ingurgitant le plus de données et d’interventions possible lors de la préparation pour cet entretien.
Il ne souhaite pas la déséquilibrer mais mieux connaître sa manière de penser, de réfléchir, sa fiabilité de paroles. Alors il continue sur sa lancée.  « La firme est-elle parvenue à établir un plan de sécurité plus pointu pour la population et la course aussi dangereuse soit-elle, pour ses arches perdues et tant convoitées ? » Il désire en savoir plus, donner la possibilité au peuple de mieux comprendre certaines mission d’Hyperion. Alors il ratisse aussi large le peut-il ce sujet.
Dim 21 Nov - 21:50
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Eh bien cela fait deux salves de question et si tu as commis des maladresses, tu n’en as pas été consciente. Ce serait les pires que tu puisses faire. Commettre un impair peut arriver à tout le monde mais en être consciente te permettrait de corriger le tir par la suite. Imaginer que tu puisses ne pas t’apercevoir d’une bourde est presque un cauchemar pour toi. Mais tu connais tes dossiers et les sujets abordés pour l’instant ne sont pas propices à te piéger et donc à mettre Hypérion en porte à faux. Il ne te reste plus qu’à maintenir ta     concentration et à espérer que le journaliste ne va pas se compromettre dans un coup bas dont la presse a parfois le secret.

De toute façon, tu sais maintenant que tu ne peux pas soupçonner son interlocuteur d’être stupide. Il a préparé son sujet et semble le maîtriser sur le bout des doigts et son expérience lui permettra de mettre toutes les ouvertures à profit. Il ne commettra pas, lui, de maladresses. Il est, de surcroît, dans son élément et c’est ton baptême du feu. Tu es consciente de ton manque d’expérience, mais revenir sur les raisons qui t’ont amenée ici serait inutile et voire dangereux. Tu ne dois pas te laisser perturber par des pensées parasites et ça tu sais le faire. Tous ceux qui t’ont croisée en réunion de travail connaissent ta capacité à te focaliser sur le sujet du jour et seulement lui quitte à aller mobiliser dans ton cerveau des informations ou des sujets connexes.

Tu finis par être intérieurement moins crispée et tu sens que ton esprit fonctionne d’autant mieux. Tu adresses un petit sourire aimable au journaliste comme pour lui demander si tu as bien répondu à sa question, le rideau de tes paupières diaphanes s’abaissant un instant à demi comme celles des chats qui semblent vouloir communiquer un mystérieux message à la main qui voudrait les caresser.

Tu viens de placer Hypérion à la pointe de la technologie médicale et de la prise en compte sociale des besoins sanitaires de la population et tu pourrais continuer ainsi à présenter les avancées dans de nombreux domaines de la firme que tu représentes ce soir. En évitant de jeter l'opprobre sur les sceptiques mais plutôt en les invitant à tenter de faire confiance à ce que la major pandorienne construit sur cette planète, tu évites de te montrer jugeante. Hypérion se doit d’être consensuelle et bienveillante et d’ailleurs n’est-ce pas ce que tu es ?

*Bienveillante, je m’y efforce, consensuelle… J’en doute. *


Tu n’as rien oublié de ce que tu as dû mettre en œuvre pour survivre dans un premier temps, et te montrer digne de ta fonction dans un deuxième temps. Cela ne s’est pas fait sans te faire des adversaires et te créer des inimitiés. Mais aujourd'hui, l’exercice est sans doute plus délicat que d’ordinaire. si tu peux voir et scruter les expressions de ton interlocuteur tu ne sais rien de ce qui agite l’esprit des spectateurs. Te fier à la seule impression que te donne Tae-O Levyn serait sans doute trompeur, mais supputer sur l’impression qu tu laisses à des fantômes serait sans doute vain. Tu ne comptes pas sur celle que tu fais sur le journaliste pour qu’elle soit celle de la population massée devant les écrans. Au moins si tu parviens à convaincre l’animateur du débat, cela se transmettra-t-il peut-être au travers des ondes. Rien n’est moins sûr, mais tout ce que tu peux faire c’est jouer la partie que le journaliste et toi avez entamée en faisant la meilleure impression possible.

C’est une étrange partie qui a tout d’une passe d’escrime en même temps qu’elle ne peut pas se départir d’une certaine dose de séduction. Aucun de vous deux ne se gênera sans doute pour mettre l’autre en difficultés mais aucun n’a vraiment intérêt à s’attirer les foudres de son vis à vis.

Tu fais qu'il y a des choses que tu pourrais analyser chez lui qui te seraient utiles, mais dans le feu de l'action, il vaut mieux que tu te concentres sur tes réponses et ta manière d'être. On t’a souvent fait le reproche de parler comme un dictionnaire. Même si tu refuses ce reproche, tu ne peux pas faire comme si les gens ne ressentaient pas ainsi tes interventions. Non, ce n'est pas parce que ta rigueur t'oblige à tenter d'utiliser les mots pour ce à quoi ils ont été créés que tu dois te rendre inaccessible. Tu le sais et tu estimes que jusqu'ici, tu n'as pas dû faire l'effet d'une pédante. C'est le genre de qualificatif qui est le plus à même de te blesser, toi qui a tant travailler pour accéder à ce qui est maintenant ton savoir que ce n'est pas pour culpabiliser de maîtriser une parcelle de connaissance de l'univers qui nous accueille pour une fraction du temps qui le mène vers le froid et la fin de toute chose.

Mais l'interview n'en est encore qu'à ses débuts, même si les premières questions ont annoncé la couleur. Pas de complaisance et pas d'indulgence pourrons inexpérience. Tu n’es pas là pour faire de la figuration. Tu devrais en savoir gré à ton hôtel, même si cela te place un peu trop au centre des attentes et forcément, des critiques.

L'animateur sait comme toi, mieux que toi, sans doute, que le rythme est essentiel pour son audimat et sa part de marché. Il enchaîne rapidement. Il te rappelle l'architecte favori de Ray Le Juste, si difficile à arrêter lorsqu'il est lancé dans ses présentations mégalomaniaques. Celui-ci, tu sais qu'il suffit de le laisser aller au bout de son exposé pour revenir ensuite sur les détails. Le journaliste, c'est une autre histoire… En dehors du fait qu'il ne peut se targuer d'avoir conçu le plus moderne des hôpitaux, vos rapports sont d'une toute autre nature et tu ne le connais pas suffisamment pour connaître ses faiblesses et les ressorts qui le mettent en mouvement ou en porte à faux.

Tu ne sais pas trop comment interpréter le commentaire de Tae-O Levyn après ta réponse, alors tu préfères en rester au message des mots qui signifie juste une reformulation de ta réponse tout en gardant dans un coin de ta tête la possibilité que la fin de cette intervention pourrait être tout à fait ironique et donc un tantinet, agressive, et ce malgré le sourire qui illumine le visage de porcelaine du journaliste. Même si tu sais depuis longtemps le pouvoir des sourires et que tu as aussi appris à t’en servir à l’occasion, tu ne peux t’empêcher de trouver ces effusions de rictus trop calculées, comme faisant partie de la scénographie de l’émission. Une chose est certaine : il ne faut pas attendre de ta part que tu le suives sur ce terrain. Hypérion a trop de responsabilités pour se faire représenter par une potiche souriante pour tout et pour rien. Chacun de tes sourires seront à propos, pour indiquer une certaine détente, pour rassurer, si besoin, mais non pour se mettre au diapason d’une émission de divertissement que celle à laquelle tu participes ne prétend pas être. Ici personne n’est supposé être l’ami de personne ou se connaître depuis si longtemps qu’une complicité ait pu se développer.

D’ailleurs, l’animateur ne fait rien pour entretenir l'ambiguïté malgré ses charmants sourires. La preuve en est le thème suivant de leur entretien, thème bien plus épineux que le précédent et tu remercies d’avoir fait précéder la question qui fâche d’un préambule sur lequel tu vas pouvoir rebondir afin de prendre du temps pour y répondre. Jouer la carte d’une trop grande confiance quant-au dénouement de la guerre que mène l'Archange contre la planète entière serait à la fois présomptueux et dangereux. Encore si tu avais des éléments qui laissent à penser que la mise hors d’état de nuire de l’ennemie publique numéro un était proche. Mais il n’en n’est rien et on saurait à brève échéance le rappeler à la firme et cette dernière à la messagère trop sûre d’elle. Depuis le début de l'émission, tu as joué la carte de la vérité et de la sincérité. Le mieux est donc de poursuivre dans cette voie.

“Si vous le permettez, ce que j’en pense n’a pas beaucoup d’intérêt, encore une fois. Mais pour ne pas me dérober à votre question, tous les membres d’Hypérion trouvent une nouvelle source de motivation dans la confiance qu’ils ressentent dans la population pour laquelle elle travaille dur jour après jour. Cela fait toujours chaud au cœur de recevoir des messages de confiance.”


Tu aurais sans doute pu accompagner cette entrée en matière d’un sourire de reconnaissance à destination du peuple de Pandore, mais le sujet réel de la question qui t’a été adressée est suffisamment grave pour que ton visage préfère exprimer plus de sérieux. C’est donc en pesant tes mots que tu poursuis.

“Mais cette confiance doit se mériter. Chacun chez Hypérion en est conscient. Aussi, en charge de la sécurité des habitants de notre planète, elle se doit d’être à la hauteur de cette responsabilité envers elle. Nous sommes satisfaits d’avoir pu éviter le pire lors des précédentes crises auxquelles vous faites allusion. Cependant...”

Tu ne sais d’où vient ce réflexe, mais tu diriges un regard plein de compassion vers la caméra surmontée d’une petite lumière rouge, les paumes serrées et les doigts croisés.

“..., j’ai en tête, nous avons tous en tête et dans le cœur, les victimes souvent innocentes que cette créature a occasionnée sur son passage. Alors si la question est de savoir si nous pouvons faire mieux, la réponse est oui. Si les téléspectateurs se demandent si nous œuvrons pour la mettre hors d’état de nuire, la réponse est encore oui. Mais ne vous y trompez pas. Hypérion n’a pas à asseoir de position en concurrence avec celle que l’on peut qualifier de terroriste. Nous n’œuvrons pas pour les mêmes buts. Là où elle sème la mort et le chaos, Hypérion oppose la bienveillance et le secours. Là où elle agit dans son propre et unique intérêt, nous travaillons pour le bien commun. Et parmi tous les sujets qui nous préoccupent, la rendre inoffensive est une priorité.”

Le ton de la deuxième partie de ton intervention s’est voulu déterminé, même si tu n’es pas aux commandes sur le terrain de la sécurité. Chacun doit avoir compris que la firme ne trouvera pas de repos avant d’avoir mis l’Archange hors d’état de nuire. Tu aurais pu renvoyer le journaliste devant son expression “avec supplément d’explosif”, mais la polémique n’est pas de mise dans ce genre de sujet et ce, même si l’animateur s’est montré désinvolte en s’exprimant ainsi. Il ne semble pas s’en être aperçu, tout occupé qu’il semble être par la poursuite de son interview. Il est assez fort pour mélanger les sujets ou bien, vu sous un autre angle, construire des questions dans lesquelles les problèmes méritent d’être sériés. Heureusement, prendre les questions l'une après l'autre sans oublier les passerelles qu'il y a entre elles est une des compétences que tu mets en œuvre au quotidien. Lorsque tu reprends une respiration légèrement plus ample que les autres, c’est comme si on lisait les engrenages de ton esprit s’actionner, même s’il est impossible de savoir où ils vont mener ton raisonnement et ta réponse. Tes bras sont revenus calmement sur les accoudoirs et ton dos bien droit soutient ta nuque hiératique et ton visage redevenu serein. Tu continues donc à t’adresser à la caméra

“Les spectateurs se doutent bien que ce serait une erreur stratégique que de vous le confier ce soir, mais comme dans toutes les confrontations qui engagent tant de vies, le travail pour prendre le dessus sur son adversaire est ininterrompu. Donc, là-dessus, je n’en dirai pas plus. Quant-à la recherche des arches tout le monde à compris qu’elle était d’un intérêt stratégique et que la créature qui nous occupe y est aussi attachée. Hypérion n’a pas attendu son apparition pour s’intéresser aux arches, tout comme de nombreuses autres personnes. Tant que la course aux arches n’engageait que des intérêts respectables, notre firme a considéré la concurrence avec les chasseurs d’arche comme naturelle. Cependant, le contexte n’est plus le même c’est pourquoi, Hypérion tend la main aux chasseurs d’arches afin d’instaurer une coopération la plus grande possible afin de prendre de cours notre ennemie commune. D’ailleurs ces personnes sont des gens clairvoyants et certains d'entre eux nous ont déjà rejoints et si certains regardent cette émission, il est toujours temps d'apporter leur contribution à ces recherches.”

Sans hâte, tu tournes ton visage vers le journaliste.

“J’espère avoir répondu à votre question…”
Mer 24 Nov - 15:19
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