Comme l'on prend la vie dans le bon sens, avec Ezel il vaut mieux commencer par la fin. Donner un espoir de mieux. Ezel Lennon vient de souffler ses trente bougies entouré de célébrités et de models, de sa famille, ou du moins ce qu'il en reste. Un anniversaire à la hauteur de sa grandeur dans le monde de la mode : voyant, lumineux, accompagné de paillettes et de musique forte sortant leur son des baffes aux coins de la salle. La terrasse est elle-même animée par des lumières changeante. Les plats sont raffinés. Il profite, sourit tout en arborant sa chevelure rose et des vêtements peu ordinaire. C'est lui le roi de la fête. Nous sommes en X231.
La salle est vide désormais, Ezel regarde les serpentins, les verres vides ou plein, les restes de cette soirée hors normes. Le petit personnel s'affaire à nettoyer, il tient encore entre ses doigts un coup de champagne, le liquide doré dans le verre lui donne envie de boire plus que de raison. Il n'y a plus de publique, il peut se laisser aller, faire tomber le masque de l'homme sûr de lui, imbu de lui-même. Le verre monte à ses lèvres, nul besoin de plusieurs gorgées, cul-sec pour se perdre le plus rapidement possible. Il se lève, chancelle un peu, se rend sur la terrasse l'air vif et froid des hauteurs de la ville-vaisseau lui gifle le visage. La rambarde lui semble si proche, un regard par dessus et c'est le vide. Trente ans et mort, ce serait amusant. Pourtant du bruit dans son dos lui rappelle une chose, il n'est pas seul, trop de témoins, même insignifiant. Soupirant, sa seule option est de rentrer, attraper une bouteille, faire couler un bain et se saouler dans l'eau.

Pourquoi cet homme grimpant les sommets de la gloire dans la création de la mode est-il ainsi ? Aussi différent dans la bulle du publique que de sa sphère privée ? C'est simple, qui voudrait des créations d'un anxiodépressif ? Personne.

Les applaudissements, les cheveux bleu cette fois-ci, il sourit à la foule, la mannequin tenant le rôle tant jalousé de "la mariée" à ses côtés lui offres un bouquet, il la remercie lui offre une bise. La vie est belle. Ezel a tout juste 27 ans. Il vient de sortir sa véritable première collection. Il fait son discours, longue liste de remerciement, le voyage jusque là fut long et non sans soucis. Ezel vient d'accepter ses troubles mentaux, personne ne le sait, ca ne se voit pas. Ce masque il l'a créer bien avant de dessiner des vêtements pour la haute société pandorienne. Un mois avant le lancement de la marque Lennon il a du être hospitalisé pour crise intensive de panique, d'angoisse. Déjà mannequin reconnu à ce moment là, il avait insisté sur le fat de ne rien laisser échapper concernant son état de santé. Les jours passés entre les murs blanc l'ont aidé pourtant à créer, à dessiner, après tout enter deux gobelets de cachets il avait du temps pour prendre ses feuilles et ses crayons.

Mais connaissez-vous la raison de cette hospitalisation, de ces troubles ?

Ezel est un mannequin, il aime la mode, c'est une passion, il a toujours aimé créer.  C'est sa raison de vivre. Le jeune Lennon se donne corps et âme dans ce milieu, il subit les pressions, les régimes, les cours de sport, les périodes de sèche, les remarques désobligeantes sur son physique, on lui a reproché une fois de ne pas être assez grand. Tout cela il les a encaissé, sans rien dire. Juste sourire et hocher la tête, se plier aux exigences, tout en travaillant sur son projet, s'y jetant là aussi à corps perdu. Dessinant, créant les patrons, sortant sa machine à coudre, restant à travailler jusque s'effondrer de fatigue sur le tissu. Toute cette pression, il se la mettait, tout en étant persuadé d'une chose, une chose unique : Il est le meilleur, il va y arrivé, il deviendra un styliste célèbre. Ezel n'est satisfait que de ses créations, mais l se met automatiquement un forte pression, tout comme pour rester le meilleur mannequin de la saison, être pris autant pour les défilés que pour les séances photos et les pubs. Il aime dévoiler son visage, il se sait atypique, son regard lui vaut le surnom "d'eyes killer". Pauvres petites gens de bas étages, jamais il ne pourront l'atteindre. Ezel aime la perfection, l'avenir, il apprécie Hyperion, et regarde de haut la plèbe et les rebelles. Pour lui ceux là ne voient pas assez loin, ne voient pas le progrès, ni la chance de réussir et de monter les échelons. Incapable cafards. Il pense ainsi, Hyperion sera l'un de ses futur client lorsque son entreprise sera lancée. C'est une pression en plus. Tout cela est bien beau, mais Ezel, chez lui, ne se rend pas compte de ces bouffées de chaleur venant le perturber, de cette soudaine angoisse de décrocher le téléphone pour appeler ses proches, il ne fait pas attention aux nuits où il se réveille couvert de sueur ayant du mal à respirer et ce n'est pas la faute d'un bel éphèbe pouvant dormir à ses côtés, loin de là. Il ne prête pas grande importance à la peur de décevoir tout le monde s'il n'est pas en forme. Il s'oublie au détriment de ses sensations, aux appels au secours de son corps, de sa tête. Mettant simplement cela sur le compte de son prochain début de carrière comme styliste.

Ezel se néglige t'il ainsi depuis longtemps ? Personne ne le sait vraiment.

Mais à 25 ans ont lui a reproché de ne pas être assez musclé. Soit, il s'est mis au sport, à la musculation, faisant suivre à sa communauté sur les réseaux sociaux son avancée, ses progrès. Entre encouragement et diffamation, entre messages d'amour et harcèlement, il a continué, se sentant néanmoins atteint par la haine et la jalousie de ceux caché derrière leur écran, ayant pour arme les  mots et le clavier. Le courage de lui dire en face de tels propos ne faisant pas parti de leur gène. Ezel a masqué son mal-être, enfoui la souffrance. Lui, se donnant chaque fois à cent pour cent dans tout ce qu'il entreprend, on le réduit à un moins que rien. Mais il a surmonté cela, le cachant à sa famille, ses amis, ses patrons, préférant montrer une belle image, l'image d'un homme parfait et parfois suffisant. Cela faisant sans doute parti de son charme. Du moins à cette période son ex-compagnon le lui assurait. Ex-compagnon cet amour l'a jeté comme un moins que rien, lui disant des mots abjectes, lui reprochant de ne pas faire attention à lui, à leur couple, de ne pas s'ouvrir au monde. Un fois de plus Ezel se retrouvait face au grand vide de son esprit, un coeur piétiné pour couronner le tout. Depuis pour ne plus trop souffrir, l a décidé de juste se servir des gens, s'il parvient à ramener un homme dans son lit, tant mieux, il pourra fuir ses envies de pendaison pendant un moment, puis il il jettera le lendemain, se fichant de voir l'autre le supplier. Ca n'aura plus d'impact sur lui. Et pourquoi pas mettre cette progressive indifférence à l'égard de tous ? Bonne idée, ca ira mieux, ou pas.

Lennon a t'il subit un traumatisme durant sa jeunesse ? Est-ce possible de devenir ainsi juste à cause du harcèlement ?

A cette dernière question il répondrait oui. Vous ne connaissez peut-être pas l'impact que peuvent avoir les mots lorsqu'on se donne déjà à fond dans tous les domaines. A 17 ans, le futur mannequin a eu le courage de faire son coming-out auprès de sa famille, bien reçu pour la plupart. Pris comme une trahison par ses grands-parents paternel, les seuls en vie. Eux étant d'une ancienne mentalité ne comprenant pas cet attrait pour les hommes de la part de leur petit fils. Eux espérant voir perdurer la lignée des Lennon. Leur envie de petite fille ou de petit-fils réduite à néant. Ses tantes, par contre ont bien reçu la nouvelle. Ne le jugeant pas, l'accompagnant dans son acceptation. Pas de traumatisme juste la vision de décevoir une partie de sa famille. Ezel a grandit tout en se faisant à son homosexualité, il l'a caché le temps de terminer son lycée et d'en sortir diplômé avant d'entrer dans une école de mode. Repéré à ses 20 ans par une agence il devient mannequin tout en continuant ses études.

Vous devez là vous interrogez sur l'enfance de cet homme au fond du trou. Vous demandez d'où lui vient cette passion qui l'anime.

Le garçon passait souvent le reste de ses journées après l'école dans la boutique de retouche de ses tantes, les observant entre deux devoirs coudre, piquer, manipuler des tissus. Il a vite pris goût à les regarder faire, jusqu'au jour où il leur a demandé de lui apprendre à coudre un bouton sur sa veste. L'engrenage était enclenché. A 10 ans, Ezel commençait à personnaliser des vêtements, prenant des boutons, des chutes de tissus pour les coudre sur ses vêtements et se pavaner devant sa famille en fanfaronnant de l'avoir fait lui-même. Sa grand-mère paternelle amusé par cela lui a proposé d'apprendre à tricoter et broder. Bien entendu, Ezel ne refusa point. Dans cette famille un peu particulière il état un enfant épanoui et joyeux, ne demandant jamais après ses parents. Il était choyé, on ne lui refusait rien, tout tournait autour de lui.

Ses parents ? Vous n'avez pas une petite idée ?

Marissa Lennon et Aloïs Lennon sont là, enfouis six pieds sous terre. Les époux Lennon ont vécu ensemble durant 7 ans, ils ont eu la chance de donner naissance à un merveilleux petit garçon à Sanctuary en X201. Ezel Lennon voyait le jour, poussait son premier cri, voyait le monde pour la toute première fois, découvrait l'odeur maternante de sa génitrice. Tous les trois avaient tout pour vivre heureux, des emplois stable pour les parents, un lit et de l'amour pour le nouveau né. Hors, un soir, Ezel gardé par ses grands-parents paternel perdait ses parents. Âgé d'un an à peine il ne comprenait pas vraiment les choses, il connaît la vérité, le triste destin de cet accident malheureux. Ezel a grandit avec l'idée que les rebelles sèment le trouble partout où ils vont. Mais il a grandit heureux avec cette nouvelle famille.