L'espoir, le bonheur, voilà ce que recherchait papa en X204, bon je sais, je n'étais pas encore là, mais je le sais de source sûre; ma mère. Donc, mon père, Richard, avait divorcé un an plus tôt, dans ses bagages, lorsqu'il a rencontré ma mère Nora, il avait un petit bout de 3 ans, un petit garçon prénommé Sage. Peut-être est-ce pour lui que ma mère a fondu avant de s'éprendre de mon père, enfin qu'importe, l'important c'est qu'avec elle mon père se sentait bien, aimé, épaulé contrairement à l'ex femme avec laquelle il a partagé sept ans de sa vie. Un an plus tard, ils se sont mariés et un an après ça, ce beau mariage en grande pompe malgré les désirs plus humbles de ma mère, j'ai pointé le bout de mon nez.

Comme vous pouvez l'imaginer, étant donné la profession de papa, malgré celle plus simple de ma mère qui n'était que l'assistante de Mal'Ondes, je n'ai manqué de rien. A contrario, j'ai été plutôt gâtée et, même si à l'heure actuelle mon père n'embrasse pas pleinement la vocation que je me suis choisie, le suis encore. Ma famille a de l'argent, en somme ma petite enfance fut aussi dorée que les cuillères de la ménagère offerte à mes parents le jour de leur union.

A l'école, lorsqu'en vint le temps, j'étais plutôt douée, à l'écoute, pas comme Sage qui, du haut de ses cinq ans de plus, était bien plus turbulent et dissipé. Malgré ça, malgré son caractère bien plus sombre que le miens, Sage et moi sommes très liés. Il me protège, un peu trop parfois, et n'a de cesse de me répéter, depuis que j'ai dix ans maintenant, de me méfier de l’influence des autres, et surtout de celle de mon père, que les gens ont sur moi. Je mettais ça sur la crise d'adolescence qu'il faisait à l'époque, mais plus tard, quand j'ai eu son âge et qu'il en avait vingt, je me suis rendue compte qu'en réalité, les deux hommes de ma vie ne se comprenaient pas, ou plus, et ne se comprendraient peut-être plus jamais. En x 220, A ses vingts ans donc, mon père lui a imposé un choix de carrière qu'il estimait "suffisamment clémente de sa part" étant donné la déception qu'il était pour lui. Soldat de la firme rien que ça. Je n'estime pas que ce soit glorieux, bien plus dangereux même, mais étrangement Sage a accepté même si je ne sais pas vraiment pourquoi.

Quant à moi, c'est à l'adolescence que je me suis pris d'amour pour la musique, le chant, sans doute après avoir assisté, grâce au boulot de maman, à ce concours de pêche aux talents organisé par l'animateur radio de Sanctuary. Je m'y suis vue, et à force de travail, je pensais y arriver. En X 224 j'ai donc mis de côté mes études qui visaient à faire de moi la digne héritière de mon père et j'ai commencé à pousser la chansonnette. Réussite visiblement car, lorsque j'ai atteint ma majorité, j'ai à mon tour participé à ce fameux concours. Sans surprise, étant donné l'endroit où je me trouve actuellement, je l'ai remporté.

Beaucoup on dit que papa avait le bras le long, où que c'était une fleur de l'émission car ma mère bossait pour l'animateur, mais j'espère que cette victoire me vient du petit talent que j'ai. Suite à ça tout s'est enchaîné, en X226, à vingt ans, j'étais reconnue et gagnait ma vie sans plus devoir quémander à papa. D'ailleurs, ce dernier n'a jamais accepté et je pense qu'il n’acceptera jamais que sa fille soit une simple chanteuse. Peu lui importe mon succès, ma renommée, pour lui je ne suis qu'un clown qui distrait le public et je vaux bien mieux. Oui papa, ta relève chez Hyperion, je sais, mais je n'en ai pas envie.

Tout roulait pour moi, je rencontrais des gens, me faisais des amis, même si Sage me répétait, et me répète encore, qu'ils ne sont là que parce que je suis suffisamment connue et riche pour, mais j'aime mon existence et le métier que je ne compte pas lâcher. Coté cœur ? Uhm, j'ai eu un petit ami quand j'étais encore en études, mais rien de bien terrible même si nous avons expérimentés sans vraiment le faire. Ça n'a duré qu'un an, j'étais jeune, mais désormais, depuis X229, et suite à un gala organisé par la société de mon père, j'ai la joie de partager ma vie avec Eliott. Papa l'adore, moi aussi sinon je ne serais pas avec lui, mais mon père l'adore car il travaille pour Hyperion, tout comme lui.

J'ai donc quitté la maison familiale à l'âge de 23 ans pour m'installer avec Eliott, nous sommes heureux bien que, parfois, ses absences pour réunion, ou autre assemblées imposées par son travail, je me retrouve seule à me demander si, vraiment, lui avoir dit oui lorsqu'il m'a demandé de l'épouser était une bonne idée. Ce n'est que de l'anxiété, la trouille peut-être, tout comme l'habitude que forge ma vie autour de moi. Quand je ne me produis pas, la routine impeccable de ma vie, gérée à la seconde près, me pèse mais... Je n'ai pas à me plaindre, du moins je n'en ai pas le droit étant donné tout ce que l'existence m'a offert pour ne jamais manquer de rien et, au pire, j'ai toujours pour moi les rêves pour m'évader.