Toska est âgée de onze ans quand elle se rend compte qu'elle n'a pas du tout les mêmes habitudes qu'un autre enfant. Certains jouent tandis qu'elle, elle doit rentrer pour aller effectuer le ménage que sa mère n'aura pas fait : « ses corvées ». Sa petite soeur ne tarde pas à arriver mais il existe des moments où elle a envie de sombrer dans l’insouciance enfantine, loin de tout ce qui lui remplit le crâne, loin des bleus. Dans son cœur et âme d'enfant, elle préfère 'éviter qu'ils ne se retrouvent sur la jeune Liska.
De cette manière, Toska se montre responsable et assez forte pour prendre la défense de sa petite sœur.
La jeune Toska vit dans un monde où on lui laisse pas le choix que de grandir vite. C'est une question de survie. Madame a perdu deux bébés sous les coups de son mari avant qu'Eva ne voit le jour. Monsieur ne travaille que lorsqu'il est appelé, ça peut être des plus ou moins grandes missions mais Toska ne s'y connait pas bien. On peut même dire que Toska ne se préoccupe que du moment où il part et de celui où il  revient.
Comment ses sœurs sont nées ? Parce que Madame est capable de quitter la maison pour aller rejoindre son cher époux durant les jours de visite conjugale, pendant les permissions. Elle disait : « Quand ton père a du travail, il est une toute autre personne. Tu comprendras quand tu seras plus grande... » Elle, par contre, elle ne change pas pour autant. Avare en compliment, elles vivent parce que c'est la mode. Ses sœurs récupèrent ses anciennes affaires, et ainsi de suite. Ça a duré dix ans et après, il est revenu de mission, revenant à la maison encore plus fous qu'avant, abrutis par le travail. Quand Monsieur a apprit qu'elle attendait ENFIN un garçon.. Ça a littéralement tout changé. Enfin, au moins, il n'y a plus eu de coup jusqu'à la naissance. 
C'est seulement après que les choses se sont dégradées au quintuple. 

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Pour expliquer un petit peu la situation, Monsieur travaille auprès d'Hypérion depuis bien avant la naissance de Toska. Elle n'a jamais su ce qu'il y faisait mais au fond, en tant qu'enfant, elle ne voit que le répit du temps où il partait travailler. Parfois il lui arrive de partir des semaines, voir des mois sans qu'elle ne le revoit de retour à la maison. C'est donc du temps qu'elle met à profit pour panser ses plaies et remettre de l'ordre dans la maison.

Une douche encore froide, le ballon d'eau chaude n'étant pas assez performant pour réchauffer les sept personnes présentes dans la maison, Toska sert seulement les dents pour terminer. La seule idée qui lui permet de tenir le coup, c'est le plaisir de retrouver ses deux couettes servant à la réchauffer et calmer les soubresauts de son corps frigorifié. Parfois, elle s'offre une bonne tasse de bouillon pour donner une chance à son corps de ne pas mourir de froid, parce que elle, mourir, signifier d'abandonner les êtes qui lui sont chers : Ses petits frères et sœurs. Quelques heures après avoir enfin trouvé le sommeil, une grosse secousse la réveille en sursaut et une grosse voix molle la tire définitivement de son sommeil :

- Réveille-toi, grosse feignasse ! »

C'est la voix de Monsieur.
Quand elle ouvre les yeux, il tient déjà une bouteille à moitié vide et vu l'odeur acre qui lui attaque les narines, ce n'est certainement pas la première que sa main a tenu ce matin. Il la regarde d'un air mauvais. Dormir est une perte de temps uniquement lorsque ce sont les autres qui osent le faire, alors que lui est réveillé : « Ta pute de mère est au lit. » Elle ne demande plus pouquoi, les effets boules de neige de son ancienne curiosité est tout simplement passé après de nombreuses roustes : « Mais bordel, t'attends quoi pour bouger ton cul ou tu veux que je le fasse pour toi. » Progressivement, il la menace déjà avec sa main quand elle se redresse dans son lit, réalisant de son propre chef que son petit frère pleurait à chaudes larmes. Il est sûrement mouillé ou peut-être qu'il a faim. Combien de temps ais-je dormi? se demande t-elle en se frottant les yeux alors qu'une grosse main la presse en la poussant vers l'avant.

A dix-sept ans, Toska a l'habitude de ces « traitements de faveur » que Monsieur lui donne. Il a sûrement compris que de la laisser sur le carrelage de bon matin ne fait rien avancé plus vite. Il préfère la violenté verbalement de son vieux fauteuil tandis qu'elle attrape son petit frère pour le rassurer, lui faire comprendre qu'on va enfin s'occuper de lui. Dans la cuisine, elle chope une bouteille fraîche en remettant deux de plus à l'intérieur du frigo pour aller la lui donner. Si elle attend encore, il va probablement s'énerver. Elle revient pour changer le petit puis à lui préparer son biberon pour ensuite aller réveiller ses petites sœurs. « Vite, réveillez vous, les filles. » souffle t-elle, en chuchotant. Elle pousse la porte pour laisser entrer la lumière afin de les réveiller puis repars préparer le petit déjeuner. Elle sert monsieur en premier. Un doux mélange qu'elle ne comprendra jamais mais on lui a bien fait comprendre qu'elle n'en a pas besoin. Eva, 11 ans, Liska 6 et Tia, 3 ans, ont été vite rejoint par Damian sont désormais dans la cuisine, prenant leur petit déjeuner. Mais Damian est encore jeune, il pleure beaucoup parce qu'il ne sait pas faire autrement.

- Cette pédale à intérêt de fermer sa gueule avant que je m'en occupe ! » Elle entend la voix menaçante provenant du salon tandis qu'elle berce le petit garçon. Les autres petites filles se sont arrêtées, posant leur cuillère connaissant la réelle menace pesant sur leurs frêles épaules, regardant avec effarement que la situation ne fait qu'augmenter les pleurs du plus petit. Tia se met à pleurer et de lourds pas se font entendre. Empoignant tout le monde, elle éloigne les petits dans leur chambre, leur exigeant d'aller s'habiller, donnant pour mission à Liska de s'occuper des plus petits tandis qu'elle se prépare mentalement à prendre les coups prédestinés aux plus petits.

Le moment douloureux est passé et sans rien laissé paraître, en dehors des coups colorant son visage et sa peau, elle emmène les enfants chez la nourrice qu'elle paie avec son argent, qu'elle gagne en «pourboire », celui qui est glissé entre les dessous avec lesquelles elle se trémousse sur la piste. Pour elle, il est hors de question que les enfants restent dans la maison quand elle ne peut pas se mettre entre Monsieur et eux.. Les ballades calment souvent ses plus jeunes frères et sœurs alors elle fait durer le moment tandis qu'elle rentre, une idée folle surgit des tréfonds de son esprit.

Les heures passent, jonglant entre le silence et les tâches ménagères, son plan se met en place tandis que Monsieur dort, ronflant comme un ours dans son fauteuil, elle s'habille pour se rendre à son travail, laissant Monsieur seul avec lui même et sa mère, au lit. . Lorsqu'elle rentre, tôt le matin, après être allée chercher les petits chez la nourrice. C'est l'apocalypse ! Sa mère est devant la maison, horrifiée, hurlant que Monsieur est encore à l'intérieur et le feu est entrain de consumer tout ce qu'il peut trouver, autrement dit tout. Madame effraie les petits et Toska doit gérer tout en même temps.


Les semaines ont passé, et rien ne transparaît dans les journaux à scandales, qu'elle fouine alors que les petits dorment dans la poussette. Se débarrasser de quelqu'un est bien mais il faut assumer les conséquences : l'insalubrité est plus difficile à gérer pour Toska mais au moins, sa mère peut l'aider un peu plus pour les enfants. Beaucoup moins handicapée par les sévices de son feu, époux. Le plus important maintenant, c'est la sécurité de sa famille et Toska ferait tout pour ça, et la mort « accidentelle » de Monsieur, en est la preuve.  

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- Mets toi là !
A 19 ans, il faut qu'elle obéisse à ce vicelard parce qu'elle a besoin de cet argent pour nourrir sa famille. Il promet une belle prime, elle attend l'autre moitié pour partir se laver à l'eau de javel, du mieux qu'elle le pouvait. Il est empressé de la toucher mais elle s'évade, elle montre qu'il faut la mériter même si elle en pense pas un traître mot. Elle danse. C'est son métier, le show privé, elle n'en est pas à son premier alors elle continue. Mais il faut qu'elle continue parce qu'il a payé pour avoir le droit de regarder sa marchandise avec les mains. Son sourire est là mais il n'est pas vrai, il lui dit secrètement qu'elle rêve de l’éviscérer rien que pour le punir d'être là. C'est un peu un paradoxe parce que s'il n'était pas là, elle ne gagnerait pas sa vie. Gros problème en soit.

Et puis, elle voit déboutonner son jean. La sortir, la lui montrer avec autant de fierté qu'un mec montrant son pognon. Sous son nez, elle veut vomir mais elle déguise son dégoût en s'imaginant ailleurs. Loin de toute cette merde, qu'avec le pognon accumulé jusque là, elle va pouvoir embarquer sa famille loin de Lynchwood.
- Viens là, je te dis ! Et il la met à genoux ce qui fait qu'elle réagit. Elle se redresse en le repoussant aussi sec :
- Dégage, petite merde ! Sa voix est tranchante, vive. Il ne faut pas plus pour qu'elle se retrouve entre les grosses mains dégueulasse du client, la regardant avec mordant. Elle se débat mais c'est un poids plume par rapport à lui et il la cogne, une première fois pour lui sommer de se taire. Elle refuse, elle le repousse autant qu'elle peut, même sonner par les coups, Toska est habituée. Alors il la frappe, en pleine fureur de voir son argent s'envoler sous ses yeux et que.. coûte que coûte, il va quand même en prendre pour son pognon. Il la violente, la cogne, la bouscule parterre pour la terminer. Un seul coup de pied lui permet de tout simplement tomber dans un noir complet.
- Toska ? Toska..
Elle entend une collègue, elle gémit et demande où elle se trouve :
- Ne bouge pas, les secours arrivent.
Et c'est de nouveau une chute vertigineuse vers les tréfonds des tréfonds.

Une collègue devenue amie, par cette malheureuse découverte. Les résultats de cette mauvaise rencontre fait qu'elle a perdu l'usage de son oreille. Elle est tuméfiée, qu'elle pense déjà à camoufler derrière ses cheveux. Grand moment de solitude quand elle comprend par des connaissances de cette collègue, tout droit tombée du ciel, lui annoncent qu'elle peut retrouver l'usage de son oreille. Evidemment, ce service demande un prix, un prix très élevé si elle veut de la "bonne marchandise." C'est en tout cas ce qu'elle comprend et mise à part ses économies, elle n'a absolument rien comme acompte à donner.

Deux mois plus tard, elle ressort de cette clinique clandestine. Si elle a perdue toutes ses économies pour régler une grande partie de son tympan bionique, elle a trouvé de l'aide auprès de Reagan, sa collègue et première grande amie, l'autre moitié qu'elle remboursera.
Comme il est difficile de réunir une grosse somme d'argent sans tombé dans l'excès privatif au sein de sa famille, Toska finit par céder aux contrats proposés pour poser nue dans des magazines. Cette lourde étape lui coûte plus qu'elle ne veut bien le prétendre mais rien n'est plus important que de renflouer son matelas d'économie.
Toska, c'est une battante, elle ne donne jamais sa part au chien mais elle doit une fière chandelle à son amie, Reagan.
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Du déhanché langoureux au levé de jambe, Toska s'agite de manière lascive entre des barres verticales tout en ignorant pas le contact physique avec ses partenaires de danse. A 21 ans, elle sait qu'elle fait beaucoup d'effet pour peu d'effort. C'est surtout l'habitude. Elle applique un maquillage criard sur ses yeux et sa bouche pour qu'il se voit de loin, des paillettes pour le reflet de lumière des projecteurs et une tenue donnant peu de place à l'imagination, servant sur un plateau une vision sur ses attributs féminins aux clients.
Elle se trémousse, appuyant ses déhanchés et ses regards sur ses fidèles, toujours au poste, le porte-feuille à la main pour recevoir son cadeau, elle. Exagérant ses mouvements, elle s'accroupit offrant à ses derniers la partie qu'ils aiment le plus, tantôt sa croupe, tantôt sa poitrine généreusement mis en valeur dans un soutien gorge push-up. Elle est clairement en quête d'un dernier butin alors elle accepte qu'on l'effleure, qu'on la touche juste pour tirer sur l'élastique de son string pour y glisser une généreuse compensation. Elle répété l'opération.
Cela fait officiellement deux ans qu'elle a prit un poste régulier au sein de cette structure mais officieusement, elle travaille depuis cinq ans. Donc elle connaît bien les lieux, les têtes et les fréquentations. Toska sait avec qui être gentille et pour les autres, se montrer un peu moins, sinon ça ne les.... enchantent pas. Certains aiment voir sa beauté froide plutôt que son air angélique, donnant parfait l'impression d'une adolescente.
Puis Toska achève sa danse et rejoint les coulisses, les seins nus et les fesses serré dans un string légèrement plus petit, son intimité caché par un minuscule morceau de tissus noir. Elle se pose sur son fauteuil fourrure blanche, devant sa coiffeuse, style cabaret, munie d'un grand miroir ovale serti de petites ampoules lui offrant une lumière généreuse. D'abord, elle se couvre avec un fin gilet jaune criard puis se détache les cheveux en coinçant sa pince en forme de triangle entre ses lèvres rouge satiné. Toska se regarde dans le miroir durant toute l'opération mais n'y voit qu'un visage, un corps à moitié dénudé et un regard vide. Il ne lui reste plus qu'à se démaquiller, à s'habiller de manière décente et rentrer chez elle.
- VIGG ! Putain ça fait une heure que je te cherche.
Toska ne réagit pas, son patron a tendance à exagérer un peu les choses, manquant cruellement de patience. Il s'énerve vite alors elle se contente de compter ses billets récoltés, de manière absente.
- Putain, tu peux pas répondre quand on t'appelle ?
- Hum ? Dit-elle, ne relevant pas les yeux vers lui.
- T'as une danse en salle 3.
- Quoi ? T'es sérieux ? Ce coup-ci, elle s'est retournée et levée un peu trop vite. Nan, t'abuse, j'ai fini ma journée Jo !
- Ferme ta jolie petite gueule et moule moi ton petit cul dans c'que tu veux et tu le ramènes derrière. J'aime pas me répéter, okay !
Elle le fusille du regard, montrant bien qu'elle n'est pas impressionnée par ses grands airs de mafieux raté mais elle abdique en se retournant, sans rajouter quoique ce soit. Elle se pencha pour choper le couverture d'une corbeille en osier glissé sous sa coiffeuse pour y sélection un body rouge et noir ainsi qu'un kimono rouge parsemé de petites fleurs noires, tissées.
- Va te faire foutre, gros naze ! Souffre t-elle en allant se planquer entre trois draps géré en cabine dans un coin de la pièce. Un peu de tune en plus ça s'ne refuse pas, pas vrai ?


Toska rentre chez elle après de nombreuses heures à se trémousser, elle ressent les douleurs musculaires au moment où elle se retrouve dans son divan, laminé par l'usure du temps. Elle n'a pas vraiment les moyens de se racheter un mobilier plus confortable et pour dire franchement, elle se contente vraiment du peu dans l'état où elle est.
- Toska !
Un petit gamin s'approche d'elle et s'accroche à sa veste en jean troué pour venir se lover dans ses bras : « Tu dors pas toi ? » La petite tête se niche dans le cou de la plus âgée : « J'ai fait un cauchemar. - Oh, tu sais ce que je dis des mauvais rêves... - Oui, ils vivent que dans nos têtes. » Les petites bouclettes blondes entre ses doigts et elle remarque des petites traînées laiteuses sur sa joue. Damian est le petit dernier et même si elle fait de son mieux pour prendre soin d'elle, le petit est malheureusement malade, ayant des reflux gastriques douloureux.
Alors elle patiente un petit peu, berçant le petit aux rythmes calmes de sa respiration. La petite main tressaute doucement puisque posé là où sa pompe filtre son sang. Son cœur. Une fois plongé dans son sommeil profond, elle se lève et va le coucher pour ensuite effectuer sa douche. Elle fait sa ronde pour s'assurer que ses autres sœurs vont bien, confortablement endormie dans leur lit, puis elle rejoint sa chambre.
Une fois dans sa chambre elle repense aux arches et à ce qu'elles rapportent et se dit que de l'argent en plus ne ferait pas de mal pour sa famille.