| Aller à la page : 1, 2  | | Invité | Le plus bizarre, c’était définitivement les sons, les bruits, les … couinements de certains, ou certaines. Riley grimaça en regardant ce pauvre Bill, enfin pauvre … Techniquement il était plus pauvre là qu’en entrant dans sa boutique, mais intérieurement, il était … enrichi ? Contenté, c’était déjà beaucoup, c’était pas mal, enfin c’était même carrément plus que la plupart des gens puissent espérer sur Pandore. La brunette finit par se racler la gorge, laissant le type, un bon quarantenaire bedonnant mais sympathique, émerger de ses rêveries sans doute moites. « Merci Riley. » En fait, ça aussi c’était bizarre, ce rapport qu’elle pouvait entretenir avec certains, mieux qu’une psychologue, moins chère qu’un traitement contre la dépression. Certains riaient, certains pleuraient, mais tous repartaient heureux, et elle, eh bah elle s’en mettait plein les poches pour faire vivre la petite dizaine de gosses qui créchaient ici. « Me r’mercie pas Bill. » Il payait après tout, c’était juste un service rendu.
Riley se leva du petit fauteuil où elle restait posée à chaque fois, laissant Bill quitter l’établissement pour aller se rafraichir le visage. Dix minutes, c’était le maximum qu’elle pouvait leur offrir sur les journées les plus occupées, sans cela c’était l’évanouissement. Stella veillait toujours à chronométrer chaque client. Les mains contre le lavabo froid de cette petite salle de bain miteuse, Ainsworth se dévisagea dans la glace. Aimait-elle ce qu’elle voyait ? Non, parce qu’elle ne voyait là rien de plus qu’une bête de foire hypocrite qui utilisait pour survivre ce que ses parents l’avaient forcée à endurer. Mais à la guerre comme à la guerre. Trois coups contre la porte. « Riley ? J’crois qu’il y a un nouveau client. On l’a jamais vu lui … » L’aînée des deux sœurs posa son regard sur la plus jeune. « Okay j’arrive, tiens prends déjà ça et vas acheter des trucs à manger pour ce soir, okay ? » Stella esquissa un sourire et hocha la tête avant de tourner les talons.
Le temps de prendre une longue inspiration et Stella se trouvait encore dans l’embrasure de la porte. « Il est plutôt mignon celui-ci. » Riley leva les yeux au ciel, lui faisant signe de déguerpir de là avant d’ajuster son décolleté. Simple argument de vente, comme le rouge à lèvres qu’elle étala délicatement sur ses lèvres avant de quitter la salle de bain. Robe moulante, style de lolita, il fallait en mettre plein la vue à ce nouveau client. Si les habitués revenaient en sachant pertinemment comment se déroulaient leurs sessions, Riley avait déjà pu constater que ce n’était pas du goût de tout le monde. La chance avait voulu que personne ne vienne toquer à sa porte pour l’embarquer dans un laboratoire sombre et peu accueillant pour l’instant, la chance ou ce fil invisible qui liait ensemble chaque habitant de ce ghetto à étages qu’était Down-Town.
Riley arriva finalement dans le petit salon qui servait d’accueil, avisant la silhouette d’un type qu’elle ne connaissait effectivement pas. Fin d’après-midi. Début de soirée même. Donc ce n’était pas un pauvre type en manque d’affection, ceux-là ils venaient à toute heure du jour et de la nuit. Ah et effectivement, il était plutôt du genre mignon, Stella avait vu juste. « Bienvenue, je suis Riley, que puis-je pour vous ? » demanda-t-elle alors avec un sourire. Alors d’accord, ça pouvait paraître bizarre, mais c’était important pour elle, cela lui permettait de cerner la clientèle, savoir à quoi s’attendre. Quoique ce type dégageait un truc, l’assurance sans doute, qui faisait défaut à beaucoup de ses clients.
| | | | Invité | - C'est garantie ? Oh merde il manqua de s'étrangler avec sa propre salive, pour autant fallait rester commercial, un minimum putain, sans quoi il avait plus qu'à plier boutique et à vendre son corps à la plus offrante. Y songeant, tandis qu'il tiquait quant aux questions de son client Nate posa, par malheur, les yeux sur un spécimen féminin qui le força à jurer. Fuck, oh no way... Dans le genre moche elle se tenait, pire que ça, à croire qu'un peintre abstrait lui avait dessiné la gueule à celle là, quant au reste, il préféra ne pas élargir l'inspection visuelle, davantage qu'il entendit son interlocuteur reposer l'article qu'il tenait dans les mains depuis, quand même bordel, plus de cinq minutes. Non ? Mon gars si c'est comme ça que tu fais affaire, j'vais peut-être aller voir ailleurs. Et le type fit mine de tourner les talons avant que Reed ne revienne à la charge.
- Mais c't'ait pas pour toi Cliff, t'sais bien que rien est garantie car c'est l'top. T'auras jamais un truc pareil à c'prix là chez l'autre enculé d'Marx. Putain connard, heureusement que t'es pas comme un certain p'tit garçon d'bois, t'aurais des soucis d'appendice. Le truc c'est qu'il en avait déjà une belle d'appendice, pas celle dont lui parlait son lui intérieur, mais qu'importait, le sourire que sa connerie mentale ficha contre ses lèvres dut suffire à convaincre ce pauvre Cliff. La dernière fois c'était un p'tit souci, une merde sans intérêt, t'as certainement dû l'utiliser comme un con, Paume en avant, histoire d'amoindrir les insultes gratuites servies à ce crétin de base – après tout c'était un bon pigeon fidèle -, le trentenaire reprit. sans vouloir t'vexer man, mais LA, ça c'est vraiment c'que tu cherches et à prix d'ami. Nate enroula son bras autour des l'épaules bloblottantes de son client avant de grimacer lorsqu'il vit cette immonde couche de crasse dans son cou. Crédits récupérés, il s'empressa de virer son membre en contact avec lui et lui tapota brièvement l'épaule. Tu r'grettras pas ... Cliff se tira avec son achat, laissant Reed profiter des quelques beaux crédits amassés pour avoir dealé une merde intersidérale avec le plus abrutis des gars du coin. Ta bonté t'tuera mon gars, mais pas trop vite ….... Histoire qu'j'puisse encore profiter des nanas grâce à ta générosité.
Le commerce, rien de tel quand on avait un bagout comme le sien, du moins, c'était plus simple quand les gens étaient cons comme des chaises, pas comme le molosse de quinze pieds de long qu'il vit débouler à l'autre bout de la ruelle. Là, clairement c'était la merde. Alors autant la gueule ça servait pas vraiment pour entuber des connards sans cervelle, autant c'était utile pour tirer sa crampe. En un rien de temps, il rempocha les quelques conneries invendues et se tira, vite et loin, Aussi vite et loin que le lui permirent ses longues cannes, pour mieux escalader un muret et retomber dans la boyau voisin, les yeux directement attirés vers une enseigne prometteuse. Un bordel rien que ça... C'était tentant, pas son genre mais en un sens, les nanas dans ce genre d'endroit étaient sûrement bonnes, sans quoi jamais elles pourraient arrondir leur fin de mois, le seul hic c'était qu'il fallait raquer pour pouvoir ramoner. Ouais, dans ce genre de truc, c'était pas le ramoneur qui récupérait la thune, et pourtant virer les étoupes c'était parfois pas évident, mais plutôt la cheminée qui se faisait doublement entretenir. Enfin, c'était ça où possiblement retomber sur le dogue allemand, ou son poing, et passer la soirée à esquiver les emmerdes plutôt qu'à se payer du bon temps auprès de ce qui serait, sans doute à vie, son plus beau loisir. Rapidement, et avant de voir le crâne chauve de ce type s'approcher du muret de briques, Reed passa la porte et écarta les rideaux en plissant les paupières quant à l'atmosphère feutrée des lieux.
- T'peux l'faire, d'une t'peux choisir, d'deux, tu l'épuiseras suffisamment pour éviter d'lacher du frique. La pointe de sa langue glissa contre sa canine avant qu'une jolie gamine n'approche. Clairement on s'foutait pas de la gueule des gens ici. Bonnasse, de beaux yeux mais visiblement la miss tapinait pas, ou alors ….. elle avait fini son service puisqu'elle lui quémanda de bien vouloir patienter dans le vestibule. Vestibule …... ça rime avec autre chose, des jumelles qui s'sentent pleines, mais papa va prendre soin d'vous les filles, c'qu'une question de temps. Le grand brun jeta donc son dévolu sur un sofa aux allures confortables et s'y laissa retomber, les jambes croisées sur l'accoudoir, pacha jusqu'au bout des ongles, enfin... avant de la voir débarquer. Qui ça ? Eh bien la plus belle pute qu'il ait pu voir de sa putain de vie. Un sourire fit frémir le coin de sa bouche, l'obligeant même à redéposer les pieds au sol pour ancrer les coudes, mains jointes, contre ses genoux. Oh il savait parfaitement c'qu'elle pouvait faire pour lui et puisqu'il avait aucune sorte de retenue, et que son côté cash l'avait jamais privé de ce qu'elle était disposée à lui filer, il esquissa un sourire. C'que tu voudras sweety, même si j'ai un faible pour l'astiquage, j'suis un peu …. maniaque.. Ses yeux bruns voguaient sur elle comme la fumée d'une clope l'aurait auréolée. Sexy, bonnasse ….. Grils just want to have fun. .... Sourit-il en se remettant debout, la dépassant de quelques têtes, pour mieux la découvrir dans la pénombre d'une pièce bien moins étriquée que son froc à l'heure actuelle.
| | | | Invité | Les talons de ses bottes claquèrent à peine sur le sol dur et froid du vestibule. Stella avait pas menti, et Stella était donc capable d’avoir ces jugements, c’était un truc dont elles allaient devoir parler, le genre de conversation que Riley n’attendait pas avec impatience, parce que c’était sa petite sœur, par moment presque comme sa fille pour l’avoir élevée seule, l’avoir protégée. Mais Stella grandissait, elle devenait une magnifique jeune-femme, et surtout elle n’était pas aveugle donc forcément … La brunette chassa tout cela de son esprit en approchant ce nouveau client, un mince sourire aux lèvres. Est-ce que c’était un des moments où elle regrettait d’avoir trouvé une astuce pour ne pas vraiment exercer la profession qu’elle exerçait aux yeux des moins curieux ? Sans doute, parce que ce type-là avait tout de charmant, enfin jusqu’à ce qu’il se mette à parler.
Mais en ce qui concernait son business, Riley eut l’assurance en un regard qu’il paierait, parce qu’il était déjà sous le charme, ça se voyait ce genre de trucs. « Je vois … J’aime quand la clientèle sait ce qu’elle veut, c’est plus facile d’accéder aux requêtes de quelqu’un de déterminé … » souffla-t-elle en s’approchant, relevant vers lui son regard clair. Rien ne révélait sa nature, manches longues pour camoufler le tatouage, son décolleté n’en dévoilait même pas un millimètre. Mieux valait éviter de dévoiler cela avant le paiement.
Arrivée à son niveau, Riley posa ses mains sur ses épaules, mordillant sa lèvre dans un sourire sans équivoque, battant de ses cils un instant avant de reprendre. « Avant toute chose, et parce que j’ai une entreprise à faire tourner, parlons tarifs honey … » Tout en parlant, la brune laissa ses doigts glisser de ses épaules à son torse, sans le quitter des yeux. Ce serait facile de l’embarquer dans son propre monde de plaisir dès cet instant, mais elle devait d’abord récupérer le cash. Se décalant sur le côté, la sirène commença à le contourner, satisfaite de ce qu’elle voyait même si assez ironiquement, elle n’y goûterait pas, le bout de ses doigts glissant sur lui pour garder ce contact essentiel. « Je facture pas à l’heure, ni à la prestation, je facture à l’objectif. »
Guettant la moindre réaction, le moindre signe de désaccord, Riley resta plantée dans son dos, ses mains sur les épaules – plutôt agréables – du brun. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour venir chuchoter à son oreille la suite du contrat. « Et il n’y a qu’un seul objectif, le coup de ta vie, tu t’en rappelleras, et tu regretteras pas l’investissement. » Ah ça, il s’en rappellerait. Mais en parlant d’investissement, Riley fit un rapide calcul. Deux-cents crédits pour les habitués, un nouveau c’était un risque qu’elle devait couvrir, trois-cents crédits, celui-ci était mieux sapés que la plupart des traines misère qui passaient la porte de son établissement. « Trois-cents-cinquante crédits, et tu prends le pied de ta vie. » conclut-elle en revenant se planter devant lui, saisissant ses mains, déjà prête à l’embarquer dans la chambre qu’elle réservait au travail.
| | | | Invité | Elle était de toute beauté... Ouais, enfin elle était méga bonne, n'importe quelle icône sexy en aurait pâlie, perdue ses couleurs. N'importe quelle bombe atomique de cette foutue planète n'était pas aussi … Anatomiquement vergeable ? La pensée lui arracha un rictus tandis que ses yeux de baladaient, sans retenue aucune, sur ses courbes de taré. De taré ouais, y avait pas d'autres mots, et ce même si les putains de bouquins à la con de ce monde recelaient tout un tas de qualificatifs plus modérés, sains et collants à l'étiquette des gens issus de sa caste. Bonnasse, bonne …. Hot comme les profondes abysses de l'enfer. Oh ouais, y avait peut-être même pas de mot, cependant y en avait pas besoin quand les mirettes pouvaient scruter une fille pareille sous toutes les coutures. Sous, puisque d'ici à cinq minutes - après tout le temps devait être de l'argent pour elle - Angel Face porterait plus rien de ce qui, fallait être putain de franc parfois, la mettait en valeur comme le papier de soie rendait plus joli l'cul d'un cupcake.
C'était ça finalement, cette nana était comme un beau cupcake. Des lèvres gourmandes, une odeur de vanille qui faisait saliver. Mordre à pleine dents sans ses courbes, pour ensuite y passer la langue afin d'en savourer les arômes avec plus de langueur – histoire d'en profiter jusqu'au bout -, tout cela se profilait à l'horizon alors qu'il sentait ses mains entrer en contact avec ses épaules. Godness, la déesse friandise incarnée, y avait simplement qu'à zieuter sa bouche pour savoir qu'elle devait être experte dans un domaine dont il était plus friand qu'il ne voulait bien l'admettre.
Si la mort rendait pas si raide, elle en aurait fait se lever des mâts dans tous les ossuaires de l'univers. Et il savait ce qu'il voulait là, lui dire n'aurait été que lui confirmer l'effet qu'elle avait sur lui, enfin … Lui confirmer verbalement puisqu'elle devait forcément le constater depuis que les fibres de son jeans, à un endroit tout particulier, semblaient plus étroites depuis qu'elle avait ancré les bottes dans le vestibule. Vaut mieux ça qu'leur pointe dans tes testicules. Cette rime le faisait sourire, bien moins que le fait de la voir lui tourner autour comme une chatte réclamait son lait mais, quand on était narcissique, on doutait pas de la drôlerie de ses propres blagues, pas même lorsqu'elles étaient mentales. Pourtant il fut bien moins hype quand elle évoqua le tarif, parce qu'étant donné la « demande », étant donné l'objectif à atteindre, à son humble avis, il allait devoir raquer un bras pour avoir le plaisir de la voir lustrer l'autre.
- D'sons que y a pas d'fumée sans feu …. de cheminée. Un smile carnassier étira ses lèvres tandis qu'il savourait jusqu'au tintement de ses talons contre le carrelage, ou le parquet, après tout fallait pas lui demander la couleur du sol, il aurait pas été foutu de la sortir à contrario d'autre chose, puis de certifier, sans se gourer, la moindre nuance de la dentelle de ce qui se cachait sous ce bustier. Et ce murmure à l'oreille, comme une succube, lui hérissa le duvet de la nuque jusqu'à la naissance des fesses bordel. Oh si ….. j'vais sûrement r'gretter quand j'aurais pas suffisamment d'tunes pour venir t'saluer mon cœur.
Pour une fois qu'il était honnête, à l'extérieur des grêlons de la taille d'balles de golf devaient caillasser la gueule de l'autre mastodonte qui viendrait pas le chercher dans l'antre des mermaids. Elle chantait, vocalement, physiquement, et à chaque seconde un peu plus il sombrait à en oublier son but premier : ne pas raquer, l'entuber au premier degrés et au second. Trois cent cinquante crédits, fuck, exactement ce que lui avait filé Cliff pour une merde qui fonctionnerait deux fois avant de rendre l'âme, comme la première qu'il lui avait vendu. Fallait vraiment être con pour dépenser autant, dépenser autant dans de la poudre de perlimpinpin. Un rictus lui secoua la trachée tandis qu'il glissait la langue contre sa canine, n'usant que d'une nano-seconde pour faire volte face et lui faire face, les mains déjà à glisser contre sa taille fine. Fine comme la putain de dentelle de son putain de décolleté.
- Vu l'prix t'as intérêt à m'propulser en or-bite sweetheart, habituellement c'gratos alors tu comprends, y a un certain niveau à atteindre et ….. la barre est haute, j'espère qu'elle glissera suffisamment pour qu'aucune autre ait un p'tin d'mal à s'y hisser en r'sortant d'ici au p'tit jour. Il se vantait pas là, si y avait bien un domaine où il savait être bon, même ultra bon, c'était ça. La luxure sous toutes ses formes. Rien que la tenir entre ses paumes, entre ses griffes de prédateur, lui faisait un effet monstre. Davantage quand il la rapprocha de lui d'un geste sec, mais pas dénué de langueur, pour qu'elle puisse constater la chose. J'serai tendre même si c'est déjà dur.
| | | | Invité | Pour un peu, Riley aurait demandé plus de challenge, parce que ce type était déjà à ça de lui manger dans la main. Mais vu le bonhomme, il allait sans doute être déçu de la prestation, enfin de l’absence de prestation. Elle en avait vu passer des comme lui, qui attendaient avec impatience de passer à l’acte, qui appelaient leur mère plongé dans leurs songes les plus sulfureux, mais qui finalement trouvaient le moyen de se plaindre de ce qu’elle leur avait offert. Ca la mettait hors d’elle, et ça la faisait vraiment, mais vraiment, chier parce qu’elle s’y tuait à les faire ressortir heureux, satisfaits. Fallait la jouer fine pour que ce monsieur-là ne reparte pas en se plaignant, ou alors il fallait lui tirer assez de crédits pour s’en foutre qu’il revienne ou pas. Mais Riley menait sa barque et était confiante, en témoigne le sourire qui étira ses lèvres à sa réaction quant au prix. « Quand on veut, on peut … » S’il avait vraiment envie de se payer un deuxième coup de sa vie, le brun beau gosse devant elle saurait faire les économies qu’il fallait.
La brunette le laissa se retourner, lui faire face, juste parce que dans le fond, elle aimait un minimum de voir cette lueur dans le regard des gens qui entraient ici. Un psy y verrait une façon tordue d’oublier le regard plein de peur et de dégoût qu’avaient pu avoir certains – dont ses parents – face à sa nature, la déception qui teintaient aussi parfois leur regard. Là, tout ce qu’elle voyait, c’était l’envie, cette mince étincelle qui dansait derrière ses iris d’un noir profond. Merde, il était vraiment pas mal ce client-là. Mais encore une fois, fallait qu’il se remette à parler, Riley tenta de garder son sérieux mais ne put retenir un gloussement. Vraiment ? Ça fonctionnait ce genre de bla-bla-bla avec une nana ? C’était plutôt le genre de trucs qui devaient les faire fuir, une chance que dans son cas, ce soit du tout cuit, ou presque. « Tu vas pas comprendre c’qui t’arrive beau gosse. » glissa-t-elle dans un sourire qui voulait tout dire, mais que lui ne comprendrait pas.
Riley retint un hoquet de surprise lorsqu’il la rapprocha d’elle, esquissant un sourire à la fois étonné et impressionné. « On dirait qu’il va falloir s’y mettre sinon tu vas finir par prendre ton pieds tout seul … » Un brin moqueuse ? Peut-être, mais pour s’assurer de pas le vexer, Riley vint saisir ses mains pour l’entrainer à sa suite vers la chambre. Décoration soignée, calme, agréable, sexy sans être vulgaire, elle y accordait beaucoup d’importance. Chimera’s dream était un bordel en apparences mais pour ceux qui passaient la porte cela devenait bien plus, fallait rester à la hauteur des espérances de tout le monde.
Fermant la porte derrière elle, à clé pour éviter toute interruption, Riley revint se poster devant lui, le débarrassant de sa veste en cherchant rapidement l’emplacement du blé, sait-on jamais qu’il se décide à ne pas payer. La brune se hissa sur la pointe des pieds pour revenir lui souffler à l’oreille la suite du programme. « Assis. » D’un geste lent elle le poussa vers le lit, se laissant glisser à ses pieds, ses mains remontant lentement ses cuisses jusqu’à cette preuve que c’était vraiment trop facile. Une part d’elle avait de la peine pour lui, il n’aurait pas ce qu’il voulait initialement, il aurait mieux mais tout de même. Ses doigts glissèrent jusqu’à la boucle de sa ceinture. « Regarde-moi dans les yeux … » Sa voix était suave, mais s’il le faisait, c’en était fini de lui. Un regard, c’était tout ce dont elle avait besoin, plus encore lorsque sa main gauche effleura sa peau. « J’t’ai pas demandé ton prénom … » Ses iris clairs toujours plongés dans ceux sombres comme une nuit dans le désert de son client.
| | | | Invité | Beau gosse, un point pour elle, la miss était pas aveugle. Et ses chevilles à lui se portaient bien si vous vous demandez. C'était inné, comme le fait de respirer, lui se trouvait parfait et personne l'avait jamais contredis alors, forcément, il s'étouffait pas avec l'égo surdimensionné dont il était le propriétaire. Il savait pas ce qui allait lui arriver, d'après elle, mais elle s'attendait pas non plus à ce qu'il lance les hostilités direct. Aucune patience, c'était pas son truc, ça l'était pas et comment ça aurait pu l'être quand il avait jamais eu à ramer, et qu'il savait ne jamais avoir à ramer, pour planter le javelot ? La pensée lui arracha un sourire qu'il tenta de faire disparaître dans son cou parfumé avant de froncer les sourcils lorsqu'elle dégagea les mains de ses hanches pour l'entraîner, ailleurs, à sa suite.
- T'sais j'aurai pu t'sauter n'importe où sweetheart mais s'tu t'sens plus à l'aise dans …. S'habituant doucement à la pénombre suave de la nouvelle pièce, où elle venait de le faire entrer avant de refermer la porte, Nate sourit davantage. wooow, okay j'retire c'que j'viens de suggérer, sûrement que les capitons au mur ça étouffe les cris d'plaisir.
Y avait pas que l'égo qui était gonflé, le reste beaucoup plus bordel, plus encore quand elle lui ordonna de visser le cul sur le plumard sans lui en laisser l'opportunité malgré tout. Un rire amusé, mais sexy à souhait, s'étira de ses lèvres à l'air ambiant. motherfucker, dès qu'elle posait les mains sur lui, même si c'était pour le pousser à rejoindre la couche, c'était comme s'il se mangeait des joutes super agréables. Ce fut pire quand elle se colla à genoux entre ses guibolles pour lui dégrafer la ceinture. Langue contre la lèvre inférieure, Nathan mordilla celle-ci tout en scrutant les reflets que les faibles lumières faisaient dans ses cheveux. Les ombres qui dansaient contre la pâleur de sa peau, ses longs cils qui donnaient l'impression que deux papillons s'étaient posés sur ses paupières fardées avec soin. Bon, on était loin de l'idée qu'il se faisait des bordel.
Lui, à ce qu'on lui en avait dit, les foutoirs du genre c'était jamais des bombasses du genre qui venaient vous astiquer le poireaux, plutôt des nanas dont on préférait voir le sommet du crâne plutôt que la gueule. Pas étonnant qu'elles soient réputées pour tailler des pipes. Putain ouais mais là, avec elle, ses mains contre lui et à zieuter ses traits avec envie, elle avait vraiment pas besoin de lui demander de la regarder. Ça allait avec le tout, la regarder c'était jouir visuellement avant de jouir tout court. Sa main glissa contre sa joue, les petits électrochocs étaient encore là, sourds mais terriblement bons et pourtant elle avait encore rien fait sinon le soulager de la pression du jeans.
- P'tin d'bordel d'merde bien sûr que j'vais t'mater chérie, histoire d'pas t'oublier parce que tu m'vends un putain d'rêve sérieux. Rit-il avant d'inspirer plus lourdement. Bon, elle ouvrait la bouche mais pas pour ce qu'il pensait, c'était qu'une question de temps même s'il aurait pu se redresser, la soulever sans le moindre effort et la balancer sur le pieux pour faire ce qu'il faisait de mieux. Nathan, 'fin c'plus Nate en fait ….... mais osef c'est l'tien qui m'intéresse …. entre autre. Entre autre ouais, parce que ce qu'il voulait on se foutait bien de son prénom. Quoi que, les paupières plissées et rieuses là, le sourire fendant ses lèvres, il avait bien envie de jouer un peu avec elle. C'quoi les p'tits noms qu'tu donnes à tout c'monceau d'bonheur ?
Un autre rictus se fit la malle, ses doigts à courir sur sa joue, sa nuque, il en crevait de la voir faire, pour autant il avait envie de faire durer. C'était pas tous les jours qu'une bombe pareille désirait s'occuper de lui. Contre des crédits connard. Peut-être ouais, mais elle aurait pu l'envoyer chier puis, s'il était pas à son goût à la miss, elle aurait certainement pas collé les genoux à terre direct pour faire connaissance avec sa troisième jambe. S'tu l'dis ….... l'temps que t'oublie pas de l'arnaquer ensuite, au pire ça t'donnera une occasion de revenir en lui certifiant qu't'as juste oublié d'la régler pour la besogne. Il s'en foutait là, la besogne ….. c'était plutôt lui qu'allait la tirer avec soin et plaisir fuck. Il avait pas encore ancré les yeux aux siens, plutôt à contempler le moindre détail, puis ce putain de grain de beauté là... il en mordit sa lèvre en passant le pouce dessus avant de se pencher pour tenter de frôler ses lèvres du bout des siennes. Il les embrassait pas vraiment d'habitude, enfin pas comme il avait envie de le faire, mais là... …...
- J'suis sûr qu'tes mirettes crient braguette …. ou baguette. Tout proche de ses traits fins, elle dût sentir son souffle rieur rebondir contre ses joues parfaites. J'suis sûr aussi qu't'embrasse comme une reine, alors osef s'tu gonfle l'prix, sauf si la légende est vraie et qu'les filles dans ton genre embrassent pas pour pas s'attacher mon cœur.
Il pensait plus à sa sœur là, il pensait plus à l'autre mastodonte qui désirait lui imprimer le poing dans la gueule. Il pensait juste à ce qu'elle pouvait lui faire, quand elle voulait, autant de temps qu'elle voulait et, surtout, au goût que devait avoir ses kiss.
| | | | Invité | Holy shit. La pensée traversa son esprit, fugace, brève, mais présente. Peut-être que pour une fois, elle ferait vraiment ce qu’elle disait faire et … Non, Riley, c’était une pente glissante et elle devait rester à sa place, les arnaquer, faire en sorte qu’ils reviennent pour les arnaquer encore, et encore. Finalement c’était pas tant une arnaque, ils y trouvaient leur compte, et elle n’était pas intrusive sur les illusions, ils choisissaient. Mais ce type était nettement au-dessus du lot de sa clientèle habituelle, il était aussi nettement moins réservé, pas que les autres se montrent timides mais beaucoup ne savaient finalement pas comment agir avec elle. Lui ? Il alimentait lui-même son propre feu, c’était amusant à voir, ça le serait encore mieux quand il aurait terminé sa petite fantaisie personnelle. Les hommes étaient tous les mêmes finalement, enfin pas tous, certains valaient sans doute la peine, certains méritaient sans doute pas de se faire plumer mais c’était comme ça, elle devait le faire pour que cet endroit perdure, la vraie nature de cet endroit.
Tu m'vends un putain d'rêve. Riley en eut ce petit rire, proche du gloussement, un air faussement conquis traversant ses traits. Il avait pas idée du rêve qu’elle allait lui vendre. « Nate … bien Nate. » souffla-t-elle, mordillant sa lèvre dans un sourire équivoque. « Quel nom tu voudrais donner à tout ça ? » Monsieur avait pas payé attention à ses paroles, c’était flatteur, ça voulait dire que tout le reste fonctionnait. La brunette le laissa glisser ses doigts contre sa peau, tant qu’il ne découvrait pas de suite le pot aux roses. Pour l’instant, il avait l’air plutôt absorbé par autre chose que ce qui couvrait son bras, tant mieux. Son pouce frôla ce grain de beauté, un des multiples cadeaux de Dame Nature pour l’aider à prendre le contrôle de chaque type qui entrait ici, ça ne loupait.
La suite en revanche fut plus surprenante. Si beaucoup de clients lâchaient prise à cet instant-là et qu’elle pouvait aller faire des mots croisés assisse sur le fauteuil en face, Nate avait l’air de vouloir jouer. Bien, s’il voulait jouer … Son souffle se mélangea un instant au sien, lui faisant à nouveau regretter de rencontrer ce type dans ces circonstances-là, parce que ça voulait dire que jamais elle ne cèderait à la curiosité et à la tentation. Elle ne couchait jamais avec ses clients, aussi ironique que cela puisse paraître. « Oh honey, je suis une putain de magicienne quand tu me laisses m’approcher de la baguette … » Mais il venait de piquer son intérêt en parlant de gonfler les prix. « Pour cent crédits de plus, j’t’envoie en orbite autour d’Elpis pour les minutes qui vont suivre, de n’importe quelle manière que tu voudras … » Autant en profiter pour récupérer quelques crédits en plus, c’était facile, presque trop, mais après une dure journée de labeur, l’argent facile avait une saveur particulière.
Se redressant, Riley glissa ses mains à sa nuque, le repoussant à peine pour venir s’asseoir à califourchon contre lui. Pour quatre-cent-cinquante crédits, elle pouvait bien lui offrir un avant-goût de ce à quoi il aurait finalement pas droit. Sa langue glissa un instant sur ses lèvres avant qu’elle ne se décide à aller les presser contre les siennes, un baiser brûlant, sans aucune pudeur et avec ce seul objectif de le faire plier entièrement à ce qu’elle attendait, le moment de couper court à ses gestes pour le laisser s’éclater seul, dans sa tête. Blottie contre lui, l’esprit vaguement occupé à ne pas céder, Riley se recula finalement, à peine, laissant le goût de ses lèvres subsistait sur les siennes. Ses paumes glissèrent à son torse pour le repousser, le forçant à ancrer le dos contre le matelas relativement confortable pour le surplomber. « Regarde-moi dans les yeux, okay, Nate ? » Son regard azur resta rivé au sien plus sombre mais qui brillait de ce désir particulier, sa main gauche remonta dans son cou, contre sa nuque, alors que les marques sur son flanc gauches lui donnaient l’impression de brûler sous l’étoffe de sa robe. Juste un instant, juste un regard, assez pour l’embarquer. « C’est le moment de faire absolument tout ce que tu veux … Nate … » souffla-t-elle sans lâcher son regard, pour s’assurer que le charme opère, la chaleur de sa paume pressée contre sa peau.
| | | | Invité | C'était pas la lune qu'il lui demandait de décrocher pour sa jolie gueule, juste un putain de kiss qu'elle oublierait pas non plus si elle lui cédait. Tu lui as promis plus de ronds connard, bien sûr qu'elle va dire ouais, mais t'perd pas en route. Ça arriverait pas, il maîtrisait la chose comme ces putains de trucs à la con que ses darons appréciaient plus que de rigueur : le classique là, enfin les gens qui le pratiquaient avec soin, ils s'appelaient comment déjà ? Des virtuoses trou du cul, maintenant revient à elle.
Elle ouais, ses lèvres déjà humides, son souffle mêlé au sien, et tout ce qu'elle venait de lui dire, carrément lui promettre. Je suis une putain …. de magicienne. Finalement elle était les deux, putain et magicienne, forcément que l'entendre l'admettre, sans se vexer, l'avait fait marrer. S'il lui en fallait peu pour réagir, Reed savait aussi que les nanas étaient jamais déçues du voyage, et Miss Cupcake sans véritable nom, qui voulait même se faire baptiser – dans tous les sens du terme ? ^^ - par ses soins, avait beau être une pute, il lui bouderait rien de ce qu'il offrait aux coups gratos qui valaient sûrement bien moins qu'elle. Enfin elle cédait, juste la promesse des crédits, ou lui tout bonnement, peu importait parce qu'à peine ses lèvres se scellèrent aux siennes, à peine sa main se greffa à sa nuque pour approfondir les choses. Ding ding ding, pénétration buccale amorcée. Exact et c'était pas rien, sa langue valsa langoureusement avec la sienne, lui arrachant un souffle plus court à peine se dégagea-t-elle de sa prise, à peine se rendit-il compte qu'il était désormais dos au plumard, elle au dessus de lui pile à l'endroit où on hissait les couleurs.
- Oh fuck, ça valait bien d'raquer cent d'plus. Lâcha-t-il en un rictus, les mains déjà à saisir la soie, ou le nylon peut-être après tout rien à foutre désormais, des bas qui recouvraient ses cuisses galbées par la position. Ou part la pratique récurrente de la baise. Son sourire devint plus large, plus séduit tout autant qu'il était séduisant. Miss Cupcake ça t'va mon cœur ?
A nouveau elle lui demandait de la fixer droit dans les yeux, cependant les jumeaux devant son nez lui faisaient de l’œil. Cruel dilemme que d'être un type tel que lui avec un regard pénétrant. Il éclata de rire. Un rire emprunt de désir et de fièvre avant de mordre sa lèvre inférieure puis d'enfin céder à sa demande. Elle était vraiment putain de sexy, il sentait déjà son corps, encore vêtu, onduler contre le sien, pile à l'endroit où il fallait. Et son feu vert là, ses mains contre lui, firent se redresser le cap de ses propres paumes. Directement sous sa robe, pile aux jarretelles dont il suivit le lien de soie, du bout de l'index, pour la faire basculer et ainsi inverser les positions. Sa poitrine se soulevait déjà, il avait quasi rien fait, si elle simulait elle le faisait bien, une vraie pro. A nouveau ses lèvres heurtèrent les siennes, il mordit plus fort l'inférieure de cette pulpe chaude, huileuse, avant de rouvrir les yeux quand ses doigts parvinrent à ce que tous ces putains de clients devaient convoiter. Osef, ce soir elle était à lui, juste à lui et il allait savourer le moment, l'étirer au maximum. Ses lèvres dévièrent le cap à son oreille et ce tandis que ses doigts, habiles et gavés de dextérité, lui ôtaient ce sous vêtement inutile qu'il agita sur le bout de son index de manière à ce qu'elle puisse le voir.
- J'suis sûr t'as rien senti, c's'appelle l'tact … Et t'sais quoi ? oublie le cigare. Il la surplomba une minute avant de se redresser pour virer son tee. Shirt. J'aurai pas la patience d'attendre pour t'faire plaisir sweety..
| | | | Invité | Elle le cernait un peu mieux là, après ce baiser qui lui faisait regretter cette situation et qui vibrait encore sur ses lèvres, Nate était de ces clients à qui l’on pouvait faire payer encore et encore tant qu’il était satisfait, le genre à en vouloir toujours plus. Miss Cupcake, même si Riley comprit pas vraiment la comparaison qu’elle trouva néanmoins mignonne, le laissa alors voguer vers son propre imaginaire, son propre fantasme de ce qu’il se passerait ici. La brunette papillonna un instant en observant ses mirettes à lui avant de conclure ; c’était bon, Nathan était parti au pays des rêves. « Fais de beaux rêves, beau gosse. » Un sourire étira ses lèvres avant qu’elle ne se laisse glisser au sol, réajustant sa robe légèrement pour marcher jusqu’au fauteuil où elle avait viré sa veste plus tôt. Arnaqueuse, voleuse ? Sans doute, mais on était sur Pandore et il fallait survivre et faire manger tous ces gosses abandonnés à qui elle offrait un refuge. Riley fouilla chaque poche, trouvant un paquet de breloques sans valeur, à se demander ce que ce type faisait de sa vie, jusqu’à trouver enfin, le cash. Il n’avait pas menti, l’argent était là, un peu plus même. « J’prends un pourboire Nate tu m’en voudras pas. »
Prenant soin de prendre assez peu pour que cela passe inaperçu, elle remit le portefeuille à sa place avant d’aller s’asseoir sur le bord du lit. C’était la partie la plus longue et ennuyeuse de son boulot. Si les sessions ne duraient jamais plus de vingt minutes, quand c’était vingt minutes où il fallait rester assise dans un coin à regarder un type, ou une nana, geindre, gémir, parfois pleurer, c’était particulier. Mais lui, il avait juste le sourire, ce même sourire qu’il arborait lorsqu’elle l’avait trouvé dans le vestibule. Ses billes claires l’observèrent de pied en cap, gâté par la nature, à tous les niveaux, c’était vraiment dommage de laisser filer ça mais ce type avait autant l’air d’être un abruti prétentieux qu’il était canon. Totalement mon genre … La pensée la fit rire un instant avant qu’elle n’hausse les sourcils, jetant un coup d’œil autour d’elle comme pour s’assurer que personne ne la verrait. Personne, évidemment ils étaient seuls ici, alors la brunette souleva à peine son t-shirt avant d’afficher une moue satisfaite. « Ma clientèle est rarement aussi bien … t’es clairement au-dessus du lot et j’me demande vraiment ce que t’es venu faire ici Nate … »
Haussant finalement les épaules, Riley se laissa tomber sur le côté, son bras droit calé sous son visage alors que ses yeux ne rataient aucune des réactions du brun en plein songe. « J’sais que pour beaucoup c’est de l’arnaque, ça l’est pas vraiment parce que dans le fond, je t’ai juste promis le coup de ta vie et vu la tête que tu fais là, même si j’ai aucune idée de ce qu’il se passe, ça doit être un coup d’enfer. Finalement, c’est pour moi que c’est le plus … décevant. Mais c’est mieux comme ça, non ? Les hommes sont trop souvent … des connards ? Enfin pourquoi j’te dis ça à toi, t’as l’air de t’poser là dans le genre. » Un rire fila ses lèvres avant que trois coups sur la porte ne la force à relever la tête.
« Riley j’suis rentrée. » La brune se leva, s’assurant que beau-gosse était encore occupé à rêver tout ce qu’il rêvait de lui faire, et gagna la porte qu’elle déverrouilla et entrouvrit pour croiser le regard de sa sœur. « Alors, j’ai pas menti, il est vraiment trop beau hein ?! » Riley secoua la tête. « Tu t’assures qu’ils mangent tous quelque chose, je vous rejoins bientôt. » Un air autoritaire mais empli de cette tendresse qui la liait à sa sœur, l’aînée des Ainsworth poussa doucement la porte qu’elle verrouilla à nouveau. Un rapide coup d’œil à la petite pendule à côté de la porte, cela faisait déjà dix-quinze minutes, et la fatigue commençait à se faire sentir, déjà, la faute aux deux autres clients de la journée qui l’avait monopolisée pour vingt minutes. « Va falloir accélérer la cadence beau-gosse … » Revenant près de lui, Riley se laissa tomber sur le lit, attendant simplement en gloussant pour elle-même, c’était pathétique quoiqu’on en dise, elle ne valait pas mieux et n’avait pas une meilleure vie que celles qui vendaient vraiment leur corps.
| | | | Invité | Décollage garantie, pas besoin de plus pour qu'il se sente parfaitement bien, jusqu'à la jouissance. Ça, clairement ça avait pas de prix. Ou si bordel 450 crédits, mais qu'importait. Une dernière valse linguale, à profiter des soupirs de Miss Cupcake, et il pouvait remballer l'attirail pour mieux rouvrir les yeux, en nage, dos au plumard avec elle à côté qui avait tôt fait de se resaper. Bha putain, y avait même pas moyen de mater encore un peu ? Visiblement non, et même s'il l'observa une seconde, conquise bien évidement puisqu'elle venait pas de s'envoyer n'importe qui merde, Nate songeait déjà à tout autre chose. A nouveau ses pensées étaient diluées par ce qu'avait pu vivre sa frangine, par ce qu'il ignorait à son sujet, pour autant les grands yeux bleus, à côté de lui, eurent tôt fait de le ramener à ce moment loin de tout. Elle avait pas menti, s'il avait pas pris son pied alors c'était quoi au juste ? Perplexe néanmoins, il fronça les sourcils, puis pinça les lèvres en se posant sur le flanc. Il avait raqué - enfin, il tâcherait de rien lui laisser mais ça, la miss devait l'ignorer – alors elle était encore à lui l'espace de quelques temps.
Pourquoi elle faisait ça ? Sérieux, avec son allure, son joli p'tit sourire, elle aurait pu bosser dans une autre branche. C'est peut-être la facilité Connard, comme toi. Nan, personne était comme lui, pas même Morgan alors qu'ils avaient partagé le même bide durant plus de neuf mois, les mêmes emmerdes plus de vingt ans. Personne réfléchissait comme lui, personne n'avait ce don pour arnaquer les gens et les voir revenir négocier malgré tout. Ça dépend lesquels, le Mastodonte, j'pense pas qu'il veuille t'revoir pour t'serrer la pince. Un rictus étira ses lèvres sur lesquelles il passa brièvement la langue avant de se redresser tout en tirant les fibres de son tee shirt collées à sa peau. Cheveux humides, peau huileuse, le trentenaire se souvenait pas d'avoir autant donné. Peut-être parce que fallait raquer que ça lui était apparu comme exceptionnel ? Peut-être ouais, enfin, c'était fini et la brunette avait sûrement d'autres sac à foutre à vidanger. Tu parles d'une estime des gens. Et alors, c'était bien ce qu'elle foutait non ? Elle trayait des queues à défaut de tirer du lait. Hilare pour lui seul, Reed agrippa la veste qu'elle lui avait retirée plus tôt, persuadé que le fric y était encore, et puisque la miss se prélassait sur le plumard, il la dérangerait pas plus, pas même pour revenir sur le sujet crédit, et trouverait bien la sortie tout seul comme un grand.
Le meilleur coup de sa vie, mais y avait un truc étrange finalement, pourquoi elle cherchait pas à lui tirer son fric au juste ? Bha, c'était que-dalle, après tout il avait pas l'intention de payer, puis elle devait avoir un défilé de connards qui devait profiter de ses services, un trou dans la caisse aussi petit, elle y verrait que du feu. […] Il y repensait finalement à ça, davantage quand le soir, en virant ses frusques pour se pieuter il avait capté un truc vraiment space, un truc qu'était pas arrivé depuis l'adolescence, quand les hormones étaient venues lui sonner les cloches tout en lui secouant les grelots. Enfin, Nathan avait pas douté plus que ça, parce que ouais, et ça l'avait même fait sourire davantage, elle était bonne à c'point là. C'était pas étrange, pas dérangeant, à peine plus que de débarquer dans un saloon quelques jours plus tard, avec la ferme intention de se vider quelques verres.
Le commerce attendrait, après tout dans ce genre de business, fallait savoir s'offrir quelques jours de repos, histoire de disparaître dans le paysage, afin que la clientèle puisse utiliser ses achats et se rendre compte de l'arnaque dont elle avait été le pigeon. De ce fait le jeune homme avait sa petite routine bien huilée. Début de semaine il bossait, milieu il se faisait oublier et profitait des thunes amassées, fin de semaine il se fournissait. Ça marchait de la sorte depuis quelques années, jamais personne avait réussi à le chopper pour lui refaire la gueule, ou si, l'espèce de robot ménager de sa frangine. En y songeant, alors qu'il discutait avec deux trois abrutis habitués du bar, il revint à l'électrochoc vécu des jours plus tôt auprès de la bombe anatomique.
- Oh elle, c'quoi son nom d'jà ? L'autre, vers qui ses billes brunes déviaient, lança un Riley en souriant aux anges. C'ça ouais, carrément qu'c'est une jolie cocotte, douée dans c'qu'elle fait. Dommage qu'ce soit d'l'ordre du fantasme, si tu lui f'sais vraiment sa fête pour 450 crédits, y aurait bien plus d'monde devant son p'tit portillon …. si tu vois c'que je veux dire. Il ponctua sa phrase d'un rire gras, emprunt de relents de tabac, tandis que Reed fronçait les sourcils. Mais j'peux t'assurer que j'l'ai sauté connard, sûrement car j'ai pas la même gueule qu'toi. Sourire fier à l'appuie, il s'obtint deux paires de billes rondes avant qu'un éclat de rire résonne à la table. Qu'est-ce qu'ils avaient tous ces faces de bites ? Tu t'es pas d'mandé pourquoi y avait chimère dans l'nom de son bordel ? T'sais c'que c'est qu'une chimère, Reed ? Son smile disparut là. Oh god la pute. Immédiatement sa main glissa à sa poche de veste. Les crédits étaient plus là, et visiblement il avait rien vécu de ce que la miss lui avait promis. C'était que du putain de vent. Donc d'une, il avait pas de quoi payer ses consos du soir, de deux, il s'était fait baiser la gueule puissant. Allez, autant profiter que ces deux timbrés s'étouffent de rire et se tirer, fissa, par la porte de derrière. La putain d'pute de ….... Y avait pas trente six moyens d'obtenir gain de cause. La seule idée qui lui vint l'amena directement dans le bouge de cette Riley et peu importait qui il croisait, peu importait qu'on lui demande d'attendre dans le vestibule, Reed avança rapidement jusqu'à la porte de cette piaule où elle l'avait emmené la première fois. Sans toquer, après tout vu ce qu'elle devait foutre de ses sessions elle était sûrement pas à poils, et entra pour la trouver là, qui remplissait des grilles avec des mots, sur un fauteuil face à un gars étalé sur le plumard qui gémissait en solo. Holy shit, c'vraiment pathétique fuck …..... Deuzio t'm'as arnaqué sweety, alors s'tu veux pas que je réveille Mister Piggy, rend moi les crédits, sinon j'te jure j'te taille une répute sur mesure.
| | | | Invité | Son regard clair allait entre le plafond dont la peinture mériterait un coup de jeune à lui, son client beau-gosse dont la respiration semblait s’accélérer. Son index glissa à son cou, un mince sourire étira ses lèvres, il allait pas tarder à atteindre le point culminant de son propre monde onirique. Et vu le personnage, mieux valait peut-être qu’elle récupère le paiement de suite, c’est donc ce qu’elle fit, se levant discrètement pour ne pas le perturber dans les derniers instants de son film sulfureux rien qu’à lui. Quatre-cents cinquante crédits, la veste toujours là où elle l’avait jetée, Riley colla les billets dans son décolleté et revint s’étendre sur le lit, ni vu ni connu. Lorsqu’enfin il émergea, Riley resta silencieuse, ne pas diluer les derniers instants de l’illusion, il en sortirait bien assez tôt en s’éloignant du bordel. Lorsque la porte claqua, la brunette soupira, c’était dommage, mais les billets qu’elle agita devant son visage suffirent à redessiner un sourire sur son visage. « Merci Nate. »
La sirène avait quitté la chambre, tournant la pancarte devant son établissement. Les chimères ne danseraient plus pour ce soir, elle avait à faire, comme compter l’argent qu’elle avait gagné dans la journée, retrouver tous ces gosses pour qui elle faisait cela, retrouver Stella qu’elle protégeait de tout, à tous les coûts possibles. […] Les jours passèrent, les clients se succédaient, des réguliers, des nouveaux. Assise en tailleur dans le fauteuil en face du lit, Riley porta le crayon à ses lèvres, mordillant légèrement le bois en réfléchissant. « Créature légendaire colorée, en sept lettres … Licorne ? T’en penses quoi Dave ? » Vu les gémissements qu’il émettait, il devait être d’accord si ce n’était pas avec elle au moins avec la personne qui peuplait son rêve. « Ouais on va dire licorne. »
La porte s’ouvrit alors brusquement, la brune leva le nez de ses mots-croisés, déjà à vérifier la présence de Maggie sous le coussin dans son dos. « C’est toujours dur de se confronter à la réalité. » Lui aussi avait été pas mal pathétique, quoi que … pas tant finalement, il avait pas pleuré, il avait pas appelé sa mère. Déposant son petit livre de mots croisés sur l’accoudoir du fauteuil, Riley décroisa ses jambes et se leva, laissant son revolver planqué. « Je t’ai … arnaqué ? Je t’ai promis que tu prendrais le pied de ta vie, j’ai pas menti, non ? » S’approchant de lui, la brunette colla sa main sur son torse, cherchant à croiser son regard. « On peut remettre ça si tu veux en avoir le cœur net mais le deal était clair, c’est pas ma faute si tu sais pas te satisfaire du meilleur qui se fait. » Un sourire étira ses lèvres alors qu’elle se reculait, jetant un coup d’œil à Dave qui papillonnait, ouvrant les yeux. « Laisse le paiement à Stella, Dave. Merci. » Elle avait un compte à régler avec monsieur je-me-sens-arnaqué ici présent.
« Tu espères me faire quoi comme réputation ? J’suis curieuse parce qu’au cas où tu l’aurais pas compris, ma clientèle a parfaitement conscience de ce qui se trame ici, alors que ta petite personne soit pas satisfaite, je m’en tamponne royalement. En plus, ôtes moi d’un doute mais … si j’avais pas récupéré mon paiement moi-même, tu te serais juste barré sans payer. Alors, qui est l’arnaqueur entre nous deux beau-gosse ? » Elle restait calme, pour ne pas alarmer Stella principalement, mais l’envie de récupérer Maggie pour la lui coller sur les joyaux de la couronne avant de l’envoyer rencontrer son pire cauchemar était là, bien là. « Takes one to know one, honey. »
| | | | Invité | Décrontact', bordel elle se payait sa gueule ? Elle l'a déjà fait, pourquoi pas recommencer ? No way, il avait payé, enfin pas vraiment elle s'était servie, et il avait rien eu de ce qu'il estimait obtenir. C'était que du vent, au mieux un délire, un truc qu'il aurait pu s'offrir gratos dans le creux de son plumard en fermant les yeux pour une bonne nuit de sommeil. Debout devant elle, encore assise, Nate fronça les sourcils en la voyant reposer sa connerie de bouquin d'intello pour redresser les cils vers lui. Butterflys, that's beautiful ... Uhm, valait mieux pas divaguer, elle était toujours aussi canon, vergeable et tout le bordel de qualificatifs qu'allait avec, mais là, cette nana l'avait arnaqué et ça c'était son truc à lui, juste à lui.
Quand elle se redressa, quittant son siège d'impératrice de la luxure, Reed ne put s'empêcher de piquer du nez, dix petites secondes, vers le balcon fournis avant de l'entendre lui certifier qu'elle avait jamais menti. Au souvenir, effectivement il avait pris son pied, effectivement c'était cool, mais y avait tromperie sur la marchandise et, tout ce qu'il avait pu s'imaginer, jusqu'au plus petit centimètre carré de sa peau, c'était juste le fruit de son imagination très, très, très fertile. Sa main contre son torse, ainsi que la proposition qu'elle lui fit, l'invita au rictus.
- C'mort, la prestation m'plaît bien moins d'puis qu'j'ai découvert comment tu ram'nais l'eau à ton moulin sweetheart. Qu'elle quémande à ce Dave de foutre le camp, et de régler son « songe » à une autre ne changea en rien son choix. C'est ça, barre toi Dave, la miss et moi on doit discuter, en profondeur.
Il avait intentionnellement appuyé sur ce mot, histoire de la faire chier un minimum, de lui témoigner sa déception. Il l'était ; déçu, lui qui pensait s'être payé la partie de scrabble du siècle se retrouvait juste à avoir lu la règle du jeu. Le client, encore groggy de ce qu'il venait de vivre sans se plaindre une seconde du service, passa le seuil et le laissa seul avec elle. Bien, peut-être qu'elle serait ainsi plus bavarde, plus prompte à lui donner ce qu'il était venu chercher. Et quoi donc, les crédits où c'qu'elle t'a pas filé l'autre jour ? Peut-être bien les deux, mais pour l'instant le trentenaire était suffisamment saoulé, vexé même, pour imaginer la secouer un coup sur le plumard encore froissé de la plâtrée de gras qui y avait passé une vingtaine de minutes à imaginer s'enfiler des nanas qui voudraient jamais de lui. D'après ce que sortait Riley, tous savaient à quoi s'attendre, du fait la réput' en question n'aurait aucune sorte de valeur, à croire qu'il était bien le seul con de cette putain de ville à pas avoir compris ce que miss Cupcake proposait à une clientèle bien trop honnête pour en appeler aux lois des vrais bordels.
- T't'es quand même servie …. d'nous deux c'toi la p'tin de voleuse, perso j'ai rien fait d'répréhensible, Un point partout, et ça menait où ? Nul part, une impasse à la con dans laquelle, et il le voyait parfaitement dans son regard, personne ne lâcherait prise. Aussi, et puisqu'il estimait être dans son droit le plus total, puisqu'elle s'était approchée de si près, Reed lui offrit un sourire qui ne disait rien qui vaille, ramenant rapidement la main à sa nuque pour mettre un terme au blabla et s'offrir ce qu'elle ne lui avait pas véritablement donné la première fois. Lèvres toutes proches des siennes, ce furent pourtant des voix dans le vestibule, à quelques pas de cette piaule, qui l'obligèrent à se redresser pour ensuite coller l'oreille au battant clos. Un grand brun, il a des yeux d'fouines. Tu l'aurais pas vu Stella ? Stella, sans doute la petite mignonne qu'il avait croisé à sa première visite ici. Pour sûr la gosse dirait rien étant donné la manière dont elle l'avait reluqué. Comme bien des autres, s'il lui faisait son numéro, la demoiselle lui mangerait dans la main, pour autant c'était qu'une mioche. Je crois qu'il …..... c'était lui qui était avec Riley avant que je sorte. Reed se redressa d'un bond. Cette dernière affirmation c'était pas celle de la mioche, plutôt la voix grasse et chevrotante du bibendum qui venait de suer dans les draps de soie. Shit ! C'était pas bon ça, et là, la seule option qu'il avait, sans véritablement savoir ce que ces types lui voulaient, c'était la fenêtre derrière les rideaux colorés de la piaule de Riley. M'dis pas qu't'as un p'tin d'bouton pour appeler l'shérif ?
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