C'était l'instant pénible de cette petite escapade, il fallait bien souffrir pour ensuite jouir pleinement du bon temps que leur accorderait Hyperion. Qu'allaient ils faire ensuite ? Sans nul doute partager un repas, et du bon vin, dans le restaurant attenant au complexe privatisé, quant à la suite... Jared glissa les cils du pupitre, où personne encore n'avait pris place, sur sa compagne du jour. Un sourire de coin étira ses lèvres, fit briller ses yeux d'encre. Inutile d'y penser davantage cependant même si, de toute évidence, Violet savait parfaitement à quoi s'attendre dès lors qu'ils auraient rejoint la suite dans laquelle ils passeraient la nuit.

Mémorable, sans doute. Exactement, tout comme à chacun de ces rendez-vous avec elle. Les choses étaient simples avec la barmaid, bien plus simples qu'avec son ex femme dont la simple pensée suffisait à lui arracher un roulement d'yeux exaspéré. Mais, la réplique de sa voisine l'arracha bien vite à ses souvenirs fugaces, lui soutirant un rictus au passage.

- Uhm, tout dépend des humeurs de ce cher Ray, il est juste ne l'oublies pas. La boutade lui arracha un large sourire, les yeux perdus dans la noirceur des siens avant qu'elle rouvre la bouche sur laquelle, évidemment, ses prunelles claires se perdirent une minute. Ah, ses assistantes oui, parlons en, aucune ne faisait vraiment l'affaire, du fait il était coutumier qu'il les vire, comme de vulgaires kleenex, et mène à bien divers entretiens d'embauche qui, pour la plupart d'entre eux, ne menait à rien, du moins … Jusqu'au dernier en date. Moue subjective aux lèvres, l'architecte glissa la jambe sur l'autre, s'installant plus confortablement, puis reprit. Pas mal de projets, Hyperion s'étend davantage tu l'sais comme moi mais, la cause Rebelle nous fait perdre un temps considérable, d'ailleurs même s'ils n'ont pas revendiqué l'incident, je mettrai ma main au feu qu'ils sont responsables de l'explosion d'un de nos sites, tu dois t'en souvenir... Leur petit jeu parasite nous a valu de belles pannes de courant à la fin de l'été dernier. Quant aux assistantes, il y venait bien que les lumières se tamisaient déjà et qu'elle regrettait, sous l'un de ses sourires amusés, de ne pas pouvoir siroter un verre durant les quelques discours et conversations à venir. J'ai dégoté une brunette qui fait l'affaire … Visiblement. Murmura-t-il au creux de l'oreille de sa partenaire. J'aurai pu l’amener mais, elle n'est pas encore assez « docile » à mon goût, et les prises de bec face à une assemblée comme celle-ci, il vaut mieux éviter.

La lumière complètement éteinte, la poursuite qui donnait sur l'estrade fut la seule lueur de la salle et bien que Rosenbaum fut le premier à papoter face au micro, Jared poursuivit auprès de Violet. Peu importait les recherches de ce scientifique, il en aurait un rapport, comme chaque salarié de l'entreprise, aussi le temps qu'on évoquait pas les bâtiments, leur architecture et le temps de construction, Jared pouvait encore discuter avec celle qu'il avait préféré inviter à défaut de son assistante qui, il en était quasiment sûr, devait écumer les boutiques pour se rendre à ce fameux galas qui aurait lieu la semaine suivante.

- Têtue, bosseuse... Elle avait ce truc en plus, je n'saurai dire quoi, mais tu sais comme j'aime avoir le contrôle, tu te doutes bien que le jeu en vaut la chandelle si je l'ai embauchée. Lui sourit-il en plissant les paupières. Mais, disons que pour ce qui est d'aujourd'hui, je préférais miser sur toi, toi et le plaisir visuel que tu es, sans manquer de jugeote cela va sans dire.

Est-ce que Lennie avait un « truc » spécial ? Jared en fronça les sourcils, les yeux braqués sur Rosenbaum et son discours soporifique, avant d'esquisser un sourire dont il mordit les contours. Professionnellement parlant Vane était douée, très même, au delà, il espérait en faire un adorable petit jouet qui friserait la perfection tant recherché. Cependant la suite des propos de Violet l'invitèrent au rictus et à l'observer d'un air aussi peu surpris qu'il semblait lubrique. Et il ne lui demanderait pas si elle sentait poindre une certaine jalousie dans le creux de son cœur, ou même de ses tripes, puisqu'il n'en était rien et qu'elle n'était touchée par aucune sorte de ce genre de sentiment. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle ne voyait en lui qu'un passe temps agréable, exactement comme lui l'estimait d'ailleurs, peut-être comme un mentor du côté de la bête à deux dos mais ça … Il ne lisait pas dans ses pensées, ce qui aurait pu être drôle pourtant.

- Elle sont attrayantes effectivement. Approuva-t-il avant de se taire. Mais, je n'ai pas encore joué avec elle.

Mieux valait suivre les quelques orateurs, en savoir assez pour pouvoir participer activement aux prochaines réunions, et même si ce n'était pas sa tasse de thé, avec une cavalière comme la sienne, et la perspective d'une soirée agréable et bien plus plaisante, les choses étaient bien plus simples à suivre et à écouter. Au bout de deux bonnes heures, le duo quitta la salle, invité à rejoindre le restaurant pour un dîner de galas digne de ce nom, du moins le croyait-il pour le moment. En bon gentleman, Jared invita la belle à prendre place, tirant et rapprochant sa chaise pour ensuite s’installer face à elle en attendant de savourer ce que leur avait concocté le chef de ce restaurant haut de gamme.

- Uhm, ça ne concernait pas mon pôle à proprement parler, mais j'ai pu relevé quelques petites choses, de jolies pistes, pour divers projets en devenir. Là où le bas blesse je saurai me montrer novateur et ambitieux. Anticiper les désirs de Ray, je sais faire et plutôt bien d'ailleurs. Répondit-il suite à la question de la jolie brune devant lui.

Il savait surprendre Ray, faire en sorte qu'il n'ait guère à demander pour obtenir, ça ne changerait pas, c'était un fil de conduite que Jared avait acquis presque automatiquement à son arrivée dans les locaux de la firme. Après tout, c'était sans doute cette différence avec les autres, cette ambition et cette façon novatrice de faire, qui avait fait toute la différence auprès de Ray. On leur servit du vin, lui le premier d'ailleurs, cependant il n'y connaissait pas grand chose même si, si un met ou une boisson avaient été infecte, son palais aurait su le lui faire comprendre. Gorgée en bouche, Perkins reposa le verre avant de froncer les sourcils lorsque, suite à la sienne, Violet invita le serveur à revenir vers eux. Le vin était bouchonné ? Lui ne l'avait pas remarqué mais, le palais de sa compagne en savait long sur le sujet alors, aussi désappointant était ce fait, aussi amusant était celui de voir le garçon tenter de défendre son produit face à une experte telle que O'Connor.

Jared croisa donc les bras, les yeux rivés sur cette scène inédite, un sourire particulièrement satisfait aux lèvres. Outre ce physique de reine, sa cavalière avait cette hargne, ce franc parler, une chose qu'il appréciait au moins autant que ses courbes puisque ça s'associait à son besoin quasi maladif de contrôle. Penaud, le serveur, piqué dans sa fierté, abdiqua néanmoins et, lorsqu'il tourna les talons, Perkins décroisa les bras et offrit un large sourire à son interlocutrice.

- J'ai très envie de toi subitement, dîner et boire me passe au dessus, j'aime assez quand tu es directive, sûre de toi et …. Suspendant sa phrase il agrippa la carafe d'eau pour en emplir leur verre. A défaut d'avoir un grand cru à siroter, ils pourraient au moins débarrasser leurs papilles du restant de ce qui, d'après elle, n'était rien de plus qu'un vin médiocre. piquante. Lui aussi était directe, il ne masquait pas le désir soudain qui s'éprenait de lui à la voir renvoyer dans ses foyers un petit arrogant qui, puisqu'il avait la cave sous son contrôle, ne se sentait plus pisser. L'architecte avala une gorgée d'eau et reposa le verre avant de glisser le regard dans celui, plus sombre, de sa partenaire. Sauf si tu as faim, je propose que tu te payes le meilleur vin du restaurant et qu'on en profite dans la suite réservée pour nous, à toi de voir ma belle.

« L'homme propose la femme dispose », l'expression semblait prendre tout son sens ici, alors qu'il plissait les yeux tout en gardant les siens en ligne de mire. Violet ne lui avait jamais refusé quoi que ce soit, après tout il était l'origine même de ce petit jeu, c'était peut-être malsain aux regards extérieurs, pervers pour nombre de gens trop bien pensants, en réalité ce n'était qu'une façon de subsister à sa manière. Ne plus s'engager, ne plus penser à ce qu'il avait perdu voilà déjà des années, ne pas perdre pieds sans une vie qu'il n'avait pourtant pas désirée, à contrario de l'autre, mais qui lui offrait de quoi tenir, de quoi feindre aller parfaitement bien. Tout contrôler lui permettait de ne pas perdre à nouveau, de ne pas souffrir à nouveau. Mais même s'il appréciait la barmaid face à lui, elle aussi n'était qu'un instrument pour tromper les maux et le mal-être passé, de quoi l'enliser toujours un peu plus dans cette vie qu'il s'était construit pour faire face, l'enfoncer davantage dans ce côté sombre qui, malgré ses pensées d'autrefois, semblait être la meilleure chose possible, le meilleur plan possible, pour l'aider à faire front depuis tout ce temps. Il n'y songeait pas pour l'heure, ses pensées étaient plutôt sur la pente glissante de la luxure et lorsque Violet répondit, un sourire particulier étira ses lèvres.

- J'aime tes métaphores autant que les miennes. Il se redressa, reboutonnant déjà la pression centrale de sa veste avant de s'approcher d'elle pour – en bon gentleman – l'aider à quitter l'assise. Direction les étages de ce palace hors de prix, près de l'ascenseur, le groom leur ouvrit les portes coulissantes sans manquer de se rincer l’œil sur la brune à son flanc. Une fois à l'intérieur du monte charge, Jared déposa la main à la chute de reins de sa cavalière puis pencha les lèvres à son oreille. Tu lui as tapé dans l’œil, … j'en ai de la chance, c'est presque jubilatoire de penser qu'il m'envie la place. Murmura-t-il avant de déposer un baiser à son cou puis de quitter l'espace étriqué pour mieux déambuler, avec elle, vers cette suite luxueuse.

La porte ouverte, Jared la laissa pénétrer dans le domaine pour mieux refermer derrière lui. Peut-être n'était elle plus impressionnée par ce genre de décor, aussi, et en l'y laissant prendre ses marques, il dégagea son blaser, le déposa sur le sofa au bout de l'immense lit, puis déboutonna ses boutons de manchettes afin de retrousser ses manches pour mieux se glisser dans son dos. Sa mâchoire heurta délicatement la tempe de la jeune femme, ses mains se refermant un peu plus à sa taille fine. C'était simple avec elle, et s'il était à l'origine de son savoir là-dessus, aucune sorte de jalousie désagréable n'entrait en jeu, simplement l'acte en lui même, le plaisir qu'ils en retiraient, rien de plus rien de moins. Jared profitait de son parfum, de la douceur de ses cheveux bruns, enlisé dans l'avant au moins aussi plaisant que l'était tout le reste et en une dextérité certaine, sans la prévenir, déjà ses doigts s'emparaient de ce qui l'enfermait dans cette robe pour mieux l'ouvrir et s'offrir ce toucher peau contre peau. La rigole que creusait sa colonne vertébrale, sa cambrure, Violet était un plaisir visuel dont peu saurait se passer après l'avoir tant contemplée. Ses doigts créaient déjà quelques reliefs sur sa peau hâlé, disparaissant bientôt vers ses côtes, sous le tissu de sa robe, tandis qu'un sourire disparaissait en un baiser plus éloquent à son épaule.

- J'te laisse les rennes ? Simple question, elle avait pris les devants plus tôt face au serveur et c'était bien ça qui les avaient conduit ici, autant voir si elle désirait s'émanciper ailleurs, dans un domaine bien différent que l'était celui du vin qui malgré tout ne tarderait plus à les rejoindre ici. A toi de voir où tu veux aller... Violet.

Sa robe retomba lentement, en serpentant un instant le long de ses courbes, puis Perkins revint doucement devant elle. Ses yeux s'offrirent un voyage le long de son corps quasiment libéré de toutes étoffes, puis redressèrent le cap jusqu'à ses billes brunes, avant que ses mains n'englobent sa nuque fine et que ses lèvres s'empressent vers les siennes. C'était plus parlant encore, un baiser langoureux où s'entrechoquaient leurs souffles, où s'éprenaient leurs langues, un baiser durant lequel ses mains la ramenaient, chaque seconde un peu plus, à lui..

La chaleur montait de quelques crans ici, à la vue de sa cambrure encore prisonnière des dessous qu'elle portait. Jared connaissait parfaitement son corps, néanmoins le redécouvrir à chacun de ces moments semblait aussi électrisant que ses doigts, fins et habiles, qu'elle faisait courir le long des vêtements qu'elle désirait, à son tour, voir rapidement disparaître. L'initiative lui plaisait oui, il aurait été faux, et mal venu de lui certifier le contraire, aussi ponctua-t-il ses dires d'un sourire sans équivoque, aussi suave et langoureux que l'était la voix de sa partenaire.

Violet n'avait rien à envier à personne et en un sens, Jared se satisfaisait, fier au possible, de lui avoir inculqué ce qu'elle s'apprêtait, une fois encore, à lui prouver cette nuit, dans ce palace, au sein même de cette chambre et à l'endroit qui lui conviendrait le plus. Il avait été le premier à découvrir cette fleur en apparence fragile mais pourtant forte et fière comme peu d'autres. Elle n'avait jamais eu peur d'aller au bout des choses dans lesquelles il investissait de sa personne pour en faire une femme désirée, brûlante, enivrante telle que celle qu'elle était devenue et qu'il avait plaisir à embrasser, frôler, effeuiller à l'instant T. Si on pouvait la qualifier de jouet, s'il avait pu y penser des mois plus tôt en s'accaparant les charmes de la barmaid, à l'heure actuelle Jared devait avouer que l'élève surpassait le maître et ce à la perfection. Et Elpis elle même savait ô combien Perkins était un fervent adepte de cette perfection. Toujours à la rechercher sans jamais l'atteindre complètement, sans parfois pouvoir la toucher, ici il lui semblait pouvoir la frôler, la sentir sous la forme magnifique de Violet entre ses doigts. Il savait donc parfaitement où elle allaient les conduire, jusqu'au point culminant qui perdait chaque homme de cette planète, ce fameux sommet où plus rien, sinon le bien être, n'avait d'importance, pas même quand on avait un tel besoin de contrôle comme lui.

Dans son dos, Violet se jouait de lui et avec lui, chaque pression de chemise sauta, une à une, élargissant le sourire haletant de désir qui étirait ses lèvres qui semblaient manquer du sel des siennes. Ses mains s'appropriaient ce qui lui appartenait pour la nuit, les minutes à venir, ce qu'elle estimait être à elle alors qu'en réalité rien d'autre que cela ne les reliait réellement. Sa boucle de ceinture sauta elle aussi, tout comme ce qui retenait ce pantalon bien inutile qui fila étreindre la robe qu'il lui avait ôté plus tôt. Sa question l'invita à arquer un sourcil alors que ses mains glissaient à ses hanches, les pressaient d'impatience, de cette fièvre qui caractérisait l'instant d'avant, cet instant presque aussi bon que l'aboutissement se préparant à l'horizon. Lentement, ses paumes redressèrent le cap jusqu'à l'attache qui le séparait de sa poitrine. Habilement il la défit, débarrassant de leurs écrins les seins de la jeune femme vers lesquels ses lèvres filèrent s'attarder alors qu'un poing résonnait contre le battant, l'obligeant à redresser un regard plus froid vers la porte.

- Bonne idée... Rétorqua-t-il, en un murmure qui sembla hérisser la peau d'O'Connor, à ce que cette dernière venait d'imposer au service d'étage muni de la bouteille commandée plus tôt dans le restaurant. Ils n'ont pas eut le même professeur que toi, d'où le manque de subtilité. Inspira-t-il dans le creux de son cou avant de se retrouver loin d'elle, sous son impulsion, à peine quelques secondes avant de la retrouver à peine son dos épousa les draps plus frais du lit sur lequel il venait d’atterrir.

A peine le surplomba-t-elle, proche et à la fois si loin étant donné le peu de vêtements qui leur restait, à peine Jared empoigna ses poignets pour la ramener plus à lui encore. Son bassin embrassait le sien sans trop de pudeur, malgré l'écran de fibres, ses lèvres s'obtinrent les siennes sans trop d'hésitation, du moins jusqu'à ce qu'elle décide qu'il était temps de passer la seconde. La pensée lui arracha même un rictus étant donné ce qu'elle s'appropriait, saluait, son propre levier de vitesse en quelques sortes, l'objet des convoitises de la jeune femme qu'il la laissa retrouver à sa guise en ancrant son regard au sien au grès des secondes pour mieux lui agripper le menton, au moment où les choses devenaient plus difficiles à supporter, pour l'embrasser plus durement et la plaquer sur le lit, à sa place, les deux poignets cloués de part et d'autres de son visage stigmatisé par l'impatience qui le gagnait lui aussi. Ses lèvres glissèrent de ses pétales à son cou, de son cou à sa poitrine, de sa poitrine au nombril et, plus bas comme pour lui rendre cette douce torture qui n'aurait qu'un temps avant que les choses s'enveniment encore. Ses lèvres la cherchaient tout autant que sa langue, jusqu'à ce que ses mains dégringolent le long de son corps et retirent ce qui l'empêchait encore de sentir pleinement sa peau embraser la sienne. De nouveau droit entre ses jambes, Jared glissa les doigts sous une de ses cuisses et s'approcha, se refusant encore de se l'approprier avant qu'elle ne le réclame davantage.  Là lèvres contre lèvres, Perkins n'attendait qu'elle, un mouvement de sa part, pour l'accompagner là où elle voulait les emmener.  

Si la température ambiante était soft, celle du corps enivré sous le sien l'était bien moins. Chaque expression, chaque détail, de ses lèvres qu'il pouvait contempler frémir à sa peau parsemée des frissons de l'impatience, tout ça constituait l'éveil parfait dans ce qui pouvait se comparer aux fantasmes les plus inatteignables. La réalité étant pourtant, Jared se sustentait déjà du grain plus enraillé de sa voix, de la mesure toute particulière que devait battre le cœur dans sa poitrine, ses quelques frôlements, bien moins sages, que ses hanches offraient aux siennes dans l'espoir charnel qu'il la rejoigne pour lui éviter trop de langueur qu'elle ne pouvait en subir.

Violet était l'image parfaite de ce qu'il éviterait malgré tout de s'obtenir d'une toute manière que celle-ci. Ils s'entendaient certes, se comprenaient autant que possible, mais elle était bien trop particulière pour qu'il ait désir d'en faire sa partenaire attitrée. C'était ce jeu entre eux, cette vérité somme toute dérangeante aux regards extérieurs, qui poussait l'excitation à ce point. C'était l'intention, le fait d'imaginer l'avoir façonnée, l'avoir presque créée – du moins de ce côté de la vie – qui lui certifiait pouvoir la manipuler, sans malgré tout le faire réellement puisqu'elle le désirait elle aussi, tout en lui arrachant plaisir et satisfaction.

Là où on aurait pu le qualifier de déviant, de monstre d'égoïsme, bien au contraire, Jared ne cherchait pas uniquement sa propre jouissance avec elle, mais davantage la sienne, le fait de la savoir s'affaiblir à mesure de l'échange, pour se sentir au delà de ceux qui ne se l’accaparaient jamais de cette façon.

Ses lèvres revinrent céder aux siennes, la langueur qu'elle y mit fit mourir un frisson au creux de ses reins, le poussant à lui céder, à son tour, en épousant fièrement son corps. Sa fièvre l'ensevelit alors et l'invita à soupirer au creux de ses pétales. C'était grisant, bien plus qu'étaler sa fortune au casino, bien plus que de savourer du vin dans un palace hors de prix. Son bassin l'embrassait, le sien le lui rendait, forçant le rythme à trouver son égal, sa cadence parfaite pour enfin lui soutirer ce qu'elle n'offrait qu'à lui en l'instant. Ses lèvres lui échappèrent alors, filant au creux de son cou pour y semer quelques baisers humides, envieux, imposés par ce que lui murmurait son corps. Sa réponse était délectable, peu importait le fait qu'elle ancre les ongles à sa peau, qu'elle y laisse diverses marques, ce n'était là qu'une manière digne de rétorquer à l'appel de ses reins brûlants.

Les secondes passant, il se faisait plus présent en elle, pour elle. Aucun d'eux ne menait réellement la danse, mais tous deux y trouvaient leur compte au point qu'en la sentant se tendre, le rendre plus captif de ses entrailles, Jared se redressa contre elle pour capturer l'expression  qui s'emparait de ses traits parfaits tout en se laissant lui même emporter dans le précipice qu'elle lui présentait. Son cœur battait vite, il l'entendait même cogner dans ses temps, jusque là, à leur corps unis, où ses yeux s'évadèrent un instant tandis qu'un sourire, haletant, essoufflé, cueillait ses lèvres en retrouvant l'accroche délicieuse de son regard hanté par l'orgasme.

- Pas besoin de supposer … C'est une certitude, point. Lâcha-t-il en glissant les mains sous sa cambrure pour la redresser contre lui. Sa gorge offerte, Perkins la dévora en douceur en y laissant fuir les quelques souffles satisfaits qui opprimaient encore sa gorge. Du vin ? L'interrogea-t-il avant qu'un rictus fasse fleurir d'autres frissons sur sa poitrine où l'esquisse de son nez s'offrait une escapade. La nuit devenait prometteuse à mesure des secondes, aussi prometteuse que ce qu'elle venait de le suggérer...