« Boum Boum Boum. » Le rythme d'un cœur qui bat à toute allure. Plus je m'approche, plus je peux entendre clairement les battements de cœurs qui s'affolent. Je me sens comme un prédateur sur le point de mettre la main sur sa proie ce qui est presque le cas d'une certaine manière. Ce type, je l'ai dans mon viseur depuis un moment. Normalement, je ne m'approche pas des gens quand je les bute. Ce n'est pas mon genre de tuer de si proche, mais pour lui je suis prête à faire une exception. Le revolver tourne dans ma main alors que j'avance dans le couloir central de cette petite maison délabré. J'avais eu du mal à le retrouver, mais comme tous les autres avant lui, j'avais fini par lui mettre la main dessus. J'ai presque envie de siffler de joie, mais je me souviens que ce genre de choses pourrait être un peu trop tôt pour fêter. Je m'arrête au bout du couloir et ferme les yeux pour prendre une grande respiration. Je me concentre sur le battement de cœur. Il est à droite, je peux très bien l'entendre vu à quel point je suis proche. Quand j'entre dans la pièce, je ne vois rien. Ce petit connard c'est caché dans le placard comme c'est original tout ça. Quelle poule mouiller, mais bon pas surprenant quand on connait le mec au final. Je m'arrête sur le côté de la garde-robe loin de la porte me disant que je ne préférais pas être devant si cet idiot avait une arme sur lui.

« Hey du con, tu sors de là où je vais devoir te faire sortir moi-même. Je vais compter jusqu'à trois... Un ... deux... » Avant même que je puisse dire trois, j'ai entendu le son d'une arme sur le point de tirer alors je me suis collée sur le mur histoire de mettre mon casque sur mes oreilles. Un premier coup a fait exploser le bois de la porte, puis un deuxième. J'ai pris une grande respiration et j'attends le bon moment. Quand il est clair qu'il a fini de me tirer dessus, je sors de ma cachette pour jeter un œil vers l'armoire. Il y a de nombreux trous et je peux clairement voir ce con de l'autre côté paniquant alors qu'il tente de rechercher son arme. Je lève mon flingue vers lui avec un sourire sur le visage. « Salut Brett, on dirait que ce n'est pas ton jour de chance. En fait, c'est ton dernier. Oups! Allez, il ne faut pas pleurer c'est de bonne guerre. » Je peux clairement voir sa bouche s'agiter pour me supplier, sans doute, mais je n'en ai rien à foutre. « Tu sais pourquoi je fais ça, alors ta gueule. Sois un homme et meurt en silence. Adios connard.» Je continue de sourire alors que j'appuie sur la détente et c'est fini le silence revient. J'ai regardé le corps un instant avant de me retourner et de partir dans un silence absolu. Ma tâche est finie, pour l'instant tout du moins, mais il me reste encore tellement d'autres noms sur ma liste. Un jour, je vais pouvoir la mettre de côté. Pour l'instant, c'est un passe-temps à côté. Je ramasse son arme avant de partir pour de bon.

Il est encore tôt dans la nuit quand je reviens à la boutique que je partage avec mon frère. J'ai déposé le revolver sur la table au côté des morceaux d'armes qui traînaient pour aller vers l'arrière-boutique afin de me changer. Je m'arrête devant la porte de la chambre de mon grand frère pour regarder s'il est là. Une fois que je l'ai vu qu'il dormait, j'ai continué mon chemin vers ma propre chambre qui se trouvait un peu plus loin dans l'arrière-boutique. Épuisé, je me suis laissé tomber sur mon lit. À presque 30 ans, je n'aurais jamais pensé que je vivrais hors de la grande ville où je suis née à réparer des armes et armures en compagnie de mon frère. Je ne pensais pas non plus devenir une sirène suite à un coup de tête de mon cher papa chéri. À cette pensée, je peux sentir la chaleur se répandre sur le côté droit de mon corps où se trouvent mes tatouages. Ironiquement, ceux-ci sont blancs et je peux vous dire que quand ils décident de briller... c'est difficile à cacher. Tout comme les fichues yeux que j'ai obtenu en même temps que mes pouvoirs. Je ne déteste pas être une sirène, loin de là même. Je déteste le fait que ce ne fut pas mon choix. Je n'ai jamais eu beaucoup d'affection pour lui, tout comme mon frère. C'est un gros connard depuis aussi loin que je me souvienne. S'il est toujours vivant, ça ne doit pas avoir changé. Maman, c'était être chose. C'est bien la seule chose qui me manque de la maison. J'espère qu'elle va bien, qu'elle est en sécurité. Chaque fois que je m'endors, j'ai une pensée pour cette femme qui m'a mis au monde et tout fait pour que je me sente aimé même quand je détestais carrément ma vie. Des années se sont écoulées depuis notre départ, 11 au total, et pourtant, l'idée de l'avoir laissé derrière avec ce monstre fait toujours aussi mal.

Vous voyez, j'ai grandi à Opportunity sous l'œil vigilant de cet horrible homme qui était mon père. Cet homme qui travaillait et croyait de tout cœur à toutes les merdes que pouvaient bien dire Hyperion. Mon père bossait dans le département de la défense, en gros, ce connard fabriquait des armes. Je déteste pensée que je lui dois mon habilité dans le domaine. Quand on y pense bien, le fait que sa fille unique soit aujourd'hui une sirène, une arme en quelque sorte, n'est pas très surprenante quand on sait à quel point ce connard était ambitieux, mais aussi prêt à tout pour faire ses preuves à son patron. Il a voulu faire de moi son arme et au final, on peut dire qu'il a dû franchement se mordre les doigts quand il a réalisé que mon cher frère (avec l'aide de notre mère) m'avait fait sortir de la maison, mais aussi de la ville. On, parce que mon frère est avec moi depuis ce jour, s'est retrouvé dans un trou à rats. Il n'a pas fallu longtemps à la bande de criminel local pour nous tomber sur la tronche. Merci à mes pouvoirs, j'ai pu faire qu'une bouchée avec ces loosers... mais j'ai aussi découvert à quel point ils pouvaient me rendre incapables d'agir. Je frissonne encore au souvenir de ce moment. J'ai toujours fait attention après ça, mais bon même si je n'ai plus utilisé mes pouvoirs jusqu'à avoir l'impression que ma tête allait exploser.

Enfin bref, ma petite démonstration à attirer l'œil d'un homme du nom d'Hector. Un grand type baraquer et assez effrayant qui avait la voix la plus douce du monde... De quoi surprendre. Il passait son temps entre l'armurerie, tuez des cons et bien entendu chasser les arches parce qu'il pensait réellement pouvoir découvrir un grand mystère dans celle-ci. Cette passion pour la découverte et la chasse me fut transmise. Toutes ses histoires qu'il me racontait sur les trésors qu'on pouvait retrouver à l'intérieur des arches n'était que la surface. C'est plus le lien que pouvait avoir le peuple qui a tout créé avec mes pouvoirs de Sirène qui m'intéressait réellement. Je voulais savoir l'origine des premières, des vraies Sirènes. Il avait tellement mit de cœur dans ses recherches pour m’aider à comprendre mes origines, si on puisse dire ainsi, que je ne pouvais tout simplement pas laisser tomber après sa mort. C’était juste plus compliquer à réaliser, mais j’ai vite découvert que les gens qui l’ont fait tuer en avait aussi après les arches. C’est presque un deux pour un rendu à ce point.

Enfin bref, Hector nous a pris sous son aile parce que bon je faisais un bon partenaire en t'en que Sirène quand il devait partir zigouiller quelqu'un. Il faut dire que comme j'avais une dent contre Hyperion assez sévère faisait de moi la personne idéale comme il réparait et revendait des trucs aux rebelles. Puis, il y a trois ans, tout a changé. Hector est mort et mon frère a presque passé l'arme à gauche à cause d'une bande de mercenaire qui en avait clairement après mon mentor. J'ai eu l'impression qu'on venait de tuer mon père. Hector n'était pas un ange, loin de là, mais putain ce n'était pas un homme mauvais pour autant. Il ne méritait pas de finir en morceaux comme il a fini. Je ne pouvais plus dormir pendant des jours. J'ai vu des trucs horribles, mais ça... je ne pourrais jamais l'oublier. C'est ce qui m'a poussé à tous les retrouver. Les mercenaires, les commanditaires, chacun d'entre eux doivent mourir par l'arme de l'homme qu'ils ont tué sans pitiés. J'ai arrêté d'avoir peur de me salir les mains de toute manière, elles sont déjà couvertes de sang à ce point.

Le son de mes bottes qui frappent le sol résonne un peu trop fort à mes oreilles ce qui me fait grimacer, mais je suis bien trop fatiguée pour vraiment y faire attention. Je me débarrasse de mes vêtements sans grâce, puis je roule sous les couvertures dans l'espoir de dormir rapidement parce que je sais que demain sera encore une longue journée. La vie a continué malgré la mort d'Hector, l'armurerie est maintenant à moi, à mon frère, mais ça ne change pas qu'il me manque tous les jours. J'ai les yeux fermés au moment où j'entends mon frangin s'approcher. Il a une démarche très reconnaissable surtout quand je ne dors pas avec mes bouchons ou mes écouteurs pour couper le bruit autour de moi. Je sens mon lit s'enfonce alors qu'il se couche. Je soupire alors que je dois bouger pour lui faire de la place. « Alors petite sœur, la chasse était bonne ? Tu m'as ramené un souvenir ? » Je soupire et lui répond sans même ouvrir les yeux. « Un très joli fusil à pompe de marque Jacobs. On aura sans doute un bon prix pour l'arme. Maintenant, chut je veux dormir. » Je l'entends rire alors qu'il me poque dans les côtés. Je sais maintenant que je ne vais pas pouvoir dormir seule ce soir. C'est certainement mieux, j'ai toujours des cauchemars sur Hector ou notre père après que je me débarrasse d'un de ses connards. Je finis par m'endormir au son de la respiration de mon frère, la seule personne au monde sur qui je pourrais toujours compter.